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sweeney todd the demon barber of fleet street

  • Sweeney Todd –The demon barber of Fleet Street de Tim Burton ****

    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Helena Bonham Carter et Johnny DeppSweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Johnny Depp

    Benjamin Parker, barbier sans histoire, amoureux fou de sa jolie femme blonde et tout émerveillé par son joli bébé blond, est injustement condamné et emprisonné par le vilain Juge Turpin jaloux de ce bonheur. Quinze ans plus tard, Benjamin revient éperdu de vengeance. Il change de nom, devient Sweeney Todd, retrouve son échoppe et s’associe à Nellie Lovett, étrange boulangère qui confectionne les tourtes les plus infectes de Londres.

    L’histoire tient en un mot : VENGEANCE, et Tim Burton l’étire sur deux heures d’en-chantement baroco-gothique étourdissant, visuellement splendide. Dès le générique, on est dans l’ambiance : c’est sombre et ça va saigner. Rapidement on se souvient que Johnny Depp a été Edward aux mains d’argent en d’autres temps et qu’il s’en souvient lui aussi, même si cette fois il joue de la lame de façon diabolique et malsaine. Sweeney est l’exact opposé d’Edward, son dark side, sa version funèbre et démoniaque. Alors qu’Edward s’excusait, tout penaud en présentant ses ciseaux : « je ne suis pas fini », Sweeney affirme en présentant ses mains armées de rasoir : « voilà enfin que mes bras sont complets ! ».

    Avant d’en arriver à sa vengeance proprement dite, qui ne doit s’exercer que sur le juge et son bailli, Sweeney polit son bistouri dans la gorge de nombreux innocents (attention ça gicle rouge vif,  fort et beaucoup...). Il le fait sans le moindre état d’âme, encouragé par son amoureuse complice qui passe les victimes dans un hachoir géant avant de les inclure à ses tourtes qui deviennent les plus appréciées de la ville. Elle le dédouane encore en lui affirmant : « vous ne tuez que des étrangers ! Personne ne peut les regretter ! ». A-t-il une âme d’ailleurs, a-t-il encore des sentiments, ce monstre, ce bourreau dont la caractéristique est qu’il en arrive à oublier le but ultime de son action, la vengeance, en prenant goût incontestablement à son nouveau job ? Sa minutie, le soin zélé et sadique qu’il prend à son nouvel emploi d’égorgeur public le conduit même à commettre d’irréparables fautes. Cet opéra meurtrier et sanguinaire n’empêche pas Nellie de rêver d’une vie respectable où son tueur et elle couleraient des jours heureux. Cette rêverie permet à Tim Burton d’abandonner un temps son univers lugubre et verdâtre aux couleurs désaturées (magnifiques) pour nous offrir une incursion dans un monde digne de Walt Disney tout en rose et paillettes où Sweeney s’étiole, rongé par sa vengeance inassouvie. Très drôle.

    Les acteurs du film poussent tous la chansonnette, Jonnhy Depp et Helena Bonham Carter (son double féminin), plus pâles que des morts vivants... le font très bien et la musique tonitrue toujours à bon escient. Alors comment expliquer qu’un film musical ressemble tant à un film muet ? Parce que... Johnny Depp justement, Johnny Depp encore et toujours, qui ne se contente jamais d’être là où on l’attend mais qui mène l’outrance ou l’introversion à leur paroxysme. Moins il y a de dialogues mieux il se porte et on le comprend. Les expressions de son visage à transformation sont des tirades, des répliques, des monologues. Avec un personnage de monstre, impénétrable et taciturne il parvient une fois encore à capturer l’écran qu’il occupe avec simplicité, sobriété et voracité. C’est à n’y rien comprendre mais c’est ainsi, Tim Depp et Johnny Burton et réciproquement savent exactement où et comment nous embarquer.

    Merci ! Encore !

    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Johnny Depp
    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Helena Bonham Carter
    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Tim Burton sur le tournage