Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

* PHILIPPE CAUBERE

  • JULES ET MARCEL AUX RTT

    RTT comme Rencontres Théâtrales de Tomblaine auxquelles j'assiste depuis quelques années seulement car bien qu'elles fêtent cette année leur 20ème anniversaire, ces Rencontres ont bien du mal à se faire connaître. Il faut dire que la couverture médiatique est quasiment inexistante... même et surtout devrais-je dire tant je ne suis pas étonnée par le canard local. Passons, car malgré tout, cet événement qui a lieu du 4 au 11 juin affiche complet chaque jour.

    20 ans que Hervé Féron (par ailleurs Député-Maire de la cité) passionné de théâtre a créé cette association "Aux actes citoyens" dont les objectifs sont clairement affichés : étonner, émouvoir, interpeller. Et c'est dommage que ce soit toujours à des bénévoles que reviennent l'honneur de faire que ce genre d'initiatives géniales perdurent. Si la programmation luxueuse revient à Hervé Féron lui-même, l'investissement des bénévoles assurent aussi la qualité.

     

    Imaginez qu'ici en 20 ans ont été accueillis : Annie Girardot, Jean Piat, Bernadette Laffont, Jean-Louis Trintignant, Alex Métayer, Rufus, Romain Bouteille, Michel Boujenah, Daniel Prévost, Claude Piéplu, Brigitte Fossey, Marcel Maréchal, Roger Pierre, Pascal Légitimus, Robin Renucci, Didier Lockwood, Miguel Engel Estrella, Jamel Debouze, Eva Darlan, Francis Huster, Victoria Abril... pour ne citer que ceux que j'admire.

    P6070045.JPG

    Ce festival c'est aussi des animations quotidiennes et des expositions avec notamment la reconstitution de la Scala de Milan. Je tâcherai de refaire des photos en plein jour pour vous en faire profiter car c'est vraiment somptueux !

    P6070047.JPG

    Des costumes du carnaval de Venise qui (me) font rêver :

    P6070006.JPG

    P6070008.JPG

    Mais aussi une étrange tablée où l'on peut se joindre aux participants d'un banquet qui n'ont plus l'air très frais :

    P6070041.JPGP6070043.JPGJUL.JPG

    Et comme chaque année, le festival offre la possibilité à plus de 300 jeunes de quartiers et de collèges et lycées de proposer des pièces de théâtre en après midi et en première partie de soirée. 

    Pour cette première soirée, nous avions choisi :

    P6070013.JPG

    Certains se souviennent peut-être que j'avais déjà parlé de ce spectacle mais je ne me lasserai jamais de voir et revoir mais aussi et surtout d'entendre ces deux monstres du théâtre, ces deux bêtes de scène. D'autant qu'il s'agit de les écouter interpréter l'échange de correspondance entre Jules Raimu et Marcel Pagnol, deux autres monstres parfois mégalos souvent touchants et toujours géniaux. Qu'auraient-ils été l'un sans l'autre ? Leurs lettres drôles, pittoresques, truculentes, émouvantes sentent bon la lavande et font chanter les grillons. Mais pas seulement, elles témoignent d'une époque, de professions, mais aussi d'une amitié indéfectible quoique parsemée de brouilles épiques.

    « Mon cher Jules, il faut que tu sois bougrement fâché avec moi   pour ne pas répondre à une lettre injurieuse qui n’avait   d’autre but que de commencer une dispute…».

    Un pestacle infiniment cinématographique vous vous en doutez !

     P6070024.JPGP6070032.JPGP6070028.JPGP6070035.JPG

  • JULES et MARCEL

    Vous savez qu'au cinéma j'éprouve quelques sentiments d'amour éternel pour de nombreux garçons même habillés, et quelques filles. Mais parfois, je vais au pestacle où l'on voit des vrais gens de la vraie vie faits de chair et d'os ça m'fait bizarre ces gens vrais parce que j'ai aussi des passions inavouables pour des artistes, qui bizaremment, ne sont pas toujours très éloignés du 7ème art. Il était donc pour moi inconcevable de ne pas aller apprécier ce "Jules et Marcel". C'est même le cadeau de Noël que j'ai offert à mon Jules en précisant bien "avec la personne de ton choix", ce qui est très couillon comme formule, je l'ai échappé belle !

    Je ne vous passe pas les détails sur comment arriver jusqu'à la salle de spectacle, "La Salle Aragon" non, non Aragon je ne l'aime pas d'amour qu'elle s'appelle. 105 kms on avait à faire !!! On a mis... deux heures et demi ! Les routes étant défoncées par le gel, un empêcheur d'arriver à l'heure avait décrété qu'on ne pouvait rouler que sur une voie,à deux de tension, parfois même à l'arrêt... moteur coupé... alors que normalement ce qui m'est dû c'est une route dégagée et un temps clair ! Je pense que je vais adresser une lettre recommandée aux Ponts et Chaussées, qu'en pensez-vous ? A moins que je n'aille pleurer auprès des responsables du Théâtre Hébertot ! J'hésite. Bref, deux heures et demi plus tard... spectacle commencé depuis 5 minutes, "on" a quand même accepté de nous faire entrer dans la salle sur la pointe des chaussettes, chaussures à la main de toute façon j'avais déjà préparé l'artillerie lourde en cas d'obstacle ! Ayant réservé TRES TRES LONGTEMPS à l'avance, j'avais pu choisir mes places AU PREMIER RANG... Pour ne déranger personne, on s'est installés...

    au dernier rang.

    Passons, je ne vais pas m'énerver, c'est presque l'été.

    jules-et-marcel-affiche.jpg

    J'ai lu et relu toutes les "pagnolades", vu et revu sans me lasser jamais, les films que Pagnol a réalisés, j'ai marché dans les pas de Marcel comme une vraie groupie, une "fanette" de base, et fait le parcours dans des déserts de garrigue d'Aubagne à la Bastide Neuve de la Treille... sans oublier d'aller boire un verre sur le vieux port au "Bar de la Marine" .

    Marseille-La-Bar-de-la-Marine-Pagnol.jpg

    Je connais par coeur ce merveilleux incipit « Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers ». Dès que je vois un caillou à la forme un peu particulière je le rebaptiste d'ailleurs "Garlaban".

    legarlaban.jpg

    Et j'ai hélas trop souvent l'occasion de proférer ou de penser à cette phrase sublime, si simple, si authentique : "Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants".

    Bon, je vais faire bref... Marcel Pagnol, je l'aime d'amour. C'est dit.

    Mais j'aime aussi Michel Galabru. Il me fait rire. Il a toujours l'air fâché. On dirait un gros nounours qui se sent obligé de râler. Il est très très vieux Michel Galabru, ça fait un peu peur. Mais il est toujours parfait.

    Et puis j'aime d'amour toujours Philippe Caubère. J'étais bien jeunette quand j'ai découvert ceci (parce que oui, bon je vous l'avoue pour ne pas que vous me posiez la question : Jean-Baptiste Poquelin je l'aime d'amour !)

    A0002390.jpg
    et cette affiche a décoré ma chambrette de nombreuses années ! J'ai tout vu et revu et ratavu "Le roman d'un acteur", poursuivant Philippe jusqu'en Avignon parce qu'il est fainéant et pas stupide le Caubère et il n'aime pas trop s'éloigner de ses oliviers... D'ailleurs l'olivier c'est MON arbre préféré mais on s'en fout !
    musee_olivier_nyons.jpg

    C'est tout simple, deux tables, deux chaises et deux comédiens merveilleux, rois des cabots : Philippe Caubère en Marcel Pagnol et Michel Galabru en Jules Raimu qui furent amis et à ce titre s'échangèrent une correspondance objet de ce spectacle. Et c'est savoureux parce qu'à la mauvaise foi poussée au paroxysme, à l'égocentrisme de Raimu répondent la diplomatie et les "manipulations" de Pagnol. Mais toutes ces lettres sont imprégnées d'humour, de soleil, de colère, d'accent du sud, de truculence mais aussi de tendresse, d'admiration et d'estime. Une amitié comme on rêve d'en avoir une dans sa vie vous croyez qu'il est trop tard pour moi ?.

    « Mon cher Jules, il faut que tu sois bougrement fâché avec moi   pour ne pas répondre à une lettre injurieuse qui n’avait   d’autre but que de commencer une dispute…».

    « Que Jules ne soit plus là, cela me fait de la peine. Non  seulement parce que je l’aimais, mais parce que je n’arrêtais pas de me fâcher avec lui. Quand un sudiste se fâche avec un autresudiste, c’est une preuve d’estime… ».

    Et voilà, je papote, je papote et je n'ai que peu de temps pour vous dire que c'était trop court, ça sentait bon le thym et la lavande et faisait résonner le chant des cigales. J'ai adoré. Si Marcel et Jules s'approchent de chez vous. N'hésitez pas., allez à leur rencontre...