Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LES MILLE ET UNE NUITS : L'INQUIET de Miguel Gomes **

les mille et une nuits : l'inquiet de miguel gomes,cinéma

L'homme est inquiet, alors il se sauve. 

 

L'homme c'est le réalisateur lui-même Miguel Gomes qui soudain saisi par l'angoisse est persuadé qu'il ne parviendra pas à parler de son pays, à faire un film sur "la crise" qui a étranglé, asphyxié son pays.

Tout le monde, ou presque, est devenu pauvre au Portugal. Franchement, ça fait mal et ça fait peur. Miguel si tu crains que ça ne nous parle pas ton film... rassure-toi, il  nous parle. ça fait hyper flipper ce qui se passe au Portugal. Obligado, comme si on avait pas assez de soucis comme ça.

 

Les chantiers navals (c'est fou ce qu'on a envie de dire navaux) en plan fixe superbe. ça va fort pas dans la marine.

 

Face à la lâcheté du réalisateur, Schéhérazade prend le relai pour nous conter la désolation "d'un triste pays où le chômage se répand".

C'est beau cette scène où Schéhérazade et ses compagnes, toutes vierges et belles, mangent du raisin et rient à l'abri des hommes.

 

Les puissants bandent mou ou ne bandent pas c'est pas nouveau, c'est pas un scoop  c'est sans doute ce qui les rend très cons, et un sorcier leur donne la pilule magique qui les fait bander... mais trop, tout le temps. Gros budget godemichés pour cette partie donc, qui est aussi la plus drôle. Non parce que ces pauvres hommes bandent non stop quoique... un peu.. mais aussi parce Carloto Cotta (heureuse de l'avoir reconnu) interprète un traducteur brésilien très approximatif.

 

Ô un coq est devenu l'enjeu d'un procès ! Il empêche les voisins de dormir. Parce qu'il chante, comme un coq, le matin, tôt, trop tôt. Sa propriétaire doit le tuer, elle refuse. Et on vote dans ce village de Resende : "moi j'ai voté pour tous, comme ça, il n'y aura pas de jaloux !"

 

Il y a un incendie dans la forêt ! Lorsque les pompiers arrivent, un jeune garçon leur demande : "il y aura l'hélicoptère ?" Non, il n'y a pas d'hélicoptère.

 

Un deuxième feu dans la forêt ! Les pompiers se précipitent, un jeune garçon leur demande : "il y aura l'hélicoptère ?" Non, il n'y a pas d'hélicoptère.

 

Un troisième feu dans la forêt ! Les pompiers sont sur le coup, un jeune garçon leur demande : "il y aura l'hélicoptère ?" Oui il y a un hélicoptère.

 

Plus d'incendie de forêt. Ouf.

 

Les syndicalistes  veulent organiser un grand bain collectif le 1er janvier sous l'égide de Luis. Mais peut-être qu'il va pleuvoir et s'il pleut, personne ne viendra. Cela mine Luis, déjà cardiaque, il se désespère. Mais il est soutenu par une punk Maria (qui est aussi Schéhérazade, vous êtes toujours là ?) optimiste. Le bain aura-t-il lieu ? Comptez pas sur moi pour vous le dire. Il s'agit du Bain des Magnifiques et les (vrais ?) témoignages de portugais au chomage face caméra sont bouleversants.

 

Vous avez tout suivi ? Tout compris ? Moi non plus.

 

Il s'agit d'un film politique et poétique (oups, le gros mot est lâché). Je pense que pour évoquer le chef d'œuvre exceptionnel dont j'ai entendu parler, les encartés ont, soit vu les trois épisodes dans la foulée, soit lu le dossier de presse... car étant un peu limitée j'imagine, je me suis accrochée pour suivre, tenter de comprendre.

 

On a beau saluer, apprécier, encourager un cinéma audacieux, original, novateur... perdre ainsi le spectateur en route, c'est pas chrétien. Je serai là pour voir Le désolé, deuxième opus, mais Miguel Gomes qui m'avait mise à genou devant son Tabou, va devoir me prendre un peu la main et m'accompagner jusqu'à l'Enchanté !!!

Les commentaires sont fermés.