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Dans la Vallée d’Elah de Paul Haggis ***

 

Dans la vallée d'Elah - Tommy Lee Jones
Dans la vallée d'Elah - Charlize Theron

Alors qu’il est de retour d’Irak, Mike est porté « absent » par son unité. Retraité de la Police Militaire, son père Hank enquête sur cette absence avec l’aide d’Emily Sanders, officier de police exemplaire et motivée du Nouveau Mexique où Mike a été vu pour la dernière fois. Ce que Hank et Emily vont découvrir au cours de leur enquête qui multiplie les zones d’ombre de plus en plus mystérieuses est indicible.

Scénariste du « Million Dollar Baby » de Clint Eastwood, réalisateur du très voyant et démonstratif « Collision », Paul Haggis choisit cette fois la sobriété pour dévoiler l’horreur d’une guerre sale, d’une sale guerre avec une rigueur époustouflante. On est étourdi par tout ce qu’on découvre sur ce conflit, sur les séquelles des jeunes militaires de retour au pays égarés, abrutis et pratiquement déshumanisés par ce qu’ils ont fait et vu là-bas et maintenus avec la bénédiction de leur état-major dans le sexe, la drogue, l'alcool et donc, la violence. Certains ne rêvent même que de retourner en Irak ! Hank trouve des vidéos dégradées dans le portable de son fils qu’un champion de l’informatique va peu à peu réussir à décrypter. On découvre le contenu de ces vidéos au fur et à mesure de l’enquête et Hank y perd quelques certitudes. Ce que Mike a fait là-bas est au-delà de ce qu’un père peut croire de son fils. Ravagé de chagrin, rempli de larmes, Tommy Lee Jones, sobre comme jamais, n’en versera pas une. Sa présence imposante et magistrale à l’écran fait de sa prestation un modèle de retenue et d’évidence (et le concurrent numéro un à Brad et Casey pour les Oscar). Face à lui Charlize Theron est admirable, tout en retenue et en détermination.

Hors de tout sensationnel, ce film est poignant et s’il se termine, comme c'est souvent dans les films américains par un gros plan de la bannière étoilée,  c’est pour une fois important et hautement symbolique car ce drapeau est en train de perdre beaucoup d’éclat… D'ailleurs, Hank le hisse à l'envers ce qui est un S.O.S. signifiant "au secours, la patrie est en danger...".

INDISPENSABLE.

Commentaires

  • Dommage que je ne puisse pas aller au cinéma aussi souvent que je le voudrais , tu as réussi à me donner très envie sur un sujet ... pas forcément gagné d'avance , en ce qui me concerne ...

  • Une vingtaine de films traitant de l'Irak va sortir sur les écrans en 2008... S'ils sont tous de cette tenue, une grande année se prépare. C'est étonnant à quel point les américains parviennent au cinéma à se retourner si facilement sur leur passé proche !

  • @ pascale
    on est totalement d'accord sur ce film... ouf sur un tel sujet c'est rassurant

  • Soit ils ont refait le film entièrement depuis Deauville (j'en doute), soit tu t'es endormie pendant la séance (si, c'est arrivé mais j'en doute quand même), soit pour une fois (bon d'accord, deux ou trois) on n'est pas d'accord du tout. Evidemment le sujet se prête mieux que tout autre au cinéma, aux larmes, à la compassion. Evidemment Paul Haggis est sûrement sincère dans son propos. Evidemment le pitch est plutôt séduisant. Mais je trouve le résultat complètement raté. J'ai trouvé que les personnages n'étaient pas crédibles pour un sou, extrêmement caricaturaux (je ne parle pas de la déshumanisation des militaires, intéressante, et bien -et un peu trop ostentiblement-montrée) je n'ai notamment pas compris comment un père tout militaire qu'il soit peut ainsi s'immiscer dans une enquête (d'accord c'est du cinéma mais un minimum de vraisemblance ne fait pas de mal...), j'ai trouvé Tommy Lee grimaçant et pas vraiment crédible et je trouve qu'on dit et dénonce beaucoup plus en suggérant qu'en montrant, que certaines scènes n'étaient pas nécessaires. Bref, je trouve que ce film ne parvient pas à dénoncer comme le fait très bien "Grace is gone " en compétition au dernier festival de Deauville, de manière moins crue mais d'autant plus efficace. Ah la la, et en plus tu oses comparer à Brad et Casey!!! Mais le dernier plan est bien, j'en conviens.:-) Revoyez plutôt "Collision"...ou lisez le pitch de "Dans la vallée d'Elah", ce sera bien assez. Allez, l'intention était louable, c'est déjà ça...déjà beaucoup après tout.

  • Je pense qu'ils ont dû refaire le film ou que tu avais déjà tes voisines qui t'ont suivie jusqu'à Dinard. Que tu n'aies pas aimé, je peux comprendre mais c'est les raisons qui m'échappent un peu. Je trouve que Haggis ne cherchait justement pas à faire venir les larmes ce qui aurait pu être facile et que Tommy Lee Jones était particulièrement sobre dans un rôle qui aurait pu mener aux excès. De la à dire que je le "compare" à Brad et Casey... ça va pas non ???
    Je flingue celui qui leur prend l'Oscar... c'est pas dur !

    J'attends donc "Grace is gone".

  • La raison principale c'est le manque de crédibilité des situations qui m'a totalement empêchée de rentrer vraiment dans le film. Du coup, je trouve que le propos pourtant pertinent est complètement noyé... mais il y en a beaucoup pour qui cela a fonctionné. La salle était debout à Deauville. Je pense encore que c'est par empathie pour le sujet (et là évidemment on adhère) plutôt que par passion pour un film dont les failles scénaristiques sont béantes. Mais à te lire, il n'y a pas de doute: ils ont refait le film!:-) Et puis aussi, sans vouloir justifier ma critique sévère, ce film est arrivé après "L'assassinat de Jesse James...", après tant d'autres films magnifiques et il n'a pas souffert la comparaison (évidemment le sujet est très différent)... Je savais bien que je te ferais réagir en parlant de Brad et Casey. :-) Demain: Coppola, j'ai hâte! J'ai préféré ne pas parler de "Faut que ça danse"...qui mériterait quand même que je le fasse rien que pour Jean-Pierre, magnifique!

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