Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

THE DARK KNIGHT de Christopher Nolan ****

The Dark Knight, Le Chevalier Noir - Heath Ledger

The Dark Knight, Le Chevalier Noir - Heath Ledger

The Dark Knight, Le Chevalier Noir - Christian BaleThe Dark Knight, Le Chevalier Noir - Christian Bale

Heath Ledger est mort, pour toujours. Mais il est éternel. A jamais. Et la prestation qu’il nous offre en forme de testament nous laisse encore plus inconsolables alors que sa carrière et ses interprétations devenaient de plus en plus admirables et personnelles. Chacune de ses apparitions ici, dans le rôle du Joker, personnage qu’il n’habite pas mais qui semble le posséder tout entier réjouit, subjugue, impressionne  et fascine. Heath Ledger/Joker est l’âme noire oppressante et fascinante de ce film sombre et torturé. Tête engoncée dans les épaules, sourire perpétuel et humeur à fleur de lame de rasoir, il renvoie les pitreries du grand Jack Nicholson dans la galerie des grimaces clownesques amusantes alors que ce Joker ci est terrifiant.

Dès la première scène, sidérante, une réussite totale, on est happé par l’ampleur et l’ambition qui jamais ne faibliront. Le Joker est de dos, on ne le sait pas, mais on sait, on pressent que c’est lui ce malade, massif, lourdaud, dément. La vision de son visage, masque, maquillage marmelade imprécise qui épaissit et dissimule ses traits le rendent à la fois pathétique, ridicule et troublant. Son visage de cinglé semble ravagé de larmes alors que fréquemment il éclate d’un rire sardonique. Cruel, hagard et totalement halluciné, il veut offrir à la ville grandiose de Gotham une criminalité à sa mesure. Mais sa résistance à la douleur, ses tendances suicidaires et son incontestable envie de mourir même si elles n’expliquent ni ne justifient son sadisme le rendent troublant. S’il révèle les traumatismes qui le rongent et le dévorent c’est pour mieux les utiliser sur et contre ses victimes innocentes.

Et alors que Batman et le chef de la police sont occupés à défendre Gotham de plus en plus gangrenée par la pègre et la corruption, ils se trouvent rapidement confrontés à ce mal incarné et incontrôlable qui renouvelle et multiplie les trouvailles pour pousser l’horreur chaque fois un peu plus loin. Parallèlement, l’arrivée d’un nouveau procureur intègre, vertueux et désintéressé offre un nouveau héros à la ville et donne à Batman l’envie de raccrocher la cape, persuadé que les citoyens ont besoin d’un justicier à visage découvert.

La suite des évènements ne pourra être aussi claire et limpide d’autant que le beau procureur a pris pour fiancée l’amie de toujours de Bruce Wayne, la délicieuse Rachel !!! Le bien et le mal rivalisent sans relâche, les hommes sont des anges ou des âmes damnées, les citoyens ont besoin de modèles braves et irréprochables, de surhomme au-dessus de tout soupçon. L’ensemble est rondement mené et si une une toute petite longueur semble peser vers la fin, la dernière scène, de toute beauté, déchirante pour les amoureux des super héros, laisse lessivé, stupéfait, totalement incrédule !!!

L’interprétation dans son ensemble et quoique solide, irréprochable, en tout point admirable et inattaquable n’empêche cependant pas de regretter douloureusement Heath Ledger dès qu’il disparaît de l’écran.

Pour Batman, pour le bien, le mal… tout ça, allez-voir ce grand film tourmenté, empli de mort(s), et pour Heath Ledger et sa démence douloureuse qu'il nous envoie d'outre-tombe !

Comment un acteur peut-il faire "ça" ???

Heath Ledger - Le Purificateur

Commentaires

  • C'est bat comme film alors ?
    Je me chauve, souris !

  • Et quel man !!!!

  • j'aurai pu y aller cet après-midi, mais trop de monde dans la file d'attente /donc/ salle bondée...
    et Christian, il est comment ?

  • J'y suis allée ce matin.. consciente de ce qui va se produire.
    Christian est PARFAIT.
    Morgan, Michaël et Aaron sont formidables et solides.
    Une réussite.

  • Seulement trois étoiles? Je vais être bien plus généreux, c'est l'un des chefs d'oeuvre de l'année pour moi

  • C'est une erreur, j'en avais 4 sur mon "brouillon".
    JE rectifie. C'est comme tu dis...

  • C'est clair que c'est du jamais vu autant de noirceur dans un film d'une telle envergure. Et aucun mot ne serait décrire la prestation de Ledger.

  • Un film palpitant et très réussi auquel je reprocherais simplement le manque de crédibilité de certains "gadgets", je pense notament à l'extraction de Lau en avion à Hong Kong. Sinon il est clair que Heath Ledger nous livre une interprétation qui restera au panthéon du cinéma pour de nombreuses années.

  • @ pascale
    100% d'accord avec toi (et avec tout sur ce coup) sur la performance Heath Ledger : le Joker C'EST lui !!!

    la noirceur du film renvoie les 2 opus de Tim Burton au niveau de films pour enfants...

    un très grand film !!!

  • Je ne renierai pas le Big Tim...
    mais ce Batman, qui ne s'appelle plus Batman d'ailleurs est une splendeur, Heath Ledger un grand et le Joker disparu à jamais...

  • Vu Dark Knight, et comme souvent le délire critique est selon moi exagéré. Quelles longueurs (pourquoi tous les films font 2h30 aujourd'hui ?) , quel ennui par moment... alors oui le Joker Punk à la Orange mécanique n'est pas mal mais l'on peut se demander si la tragique fin de l'acteur n'est pas pour qq chose dans les louanges morbides sans parler du plan média assez abjecte et si un autre avec un tel rôle n'aurait pas fait la même chose... Bale est d'une fadeur extrême (je le préfère gamin dans Empire of the sun ou dans Equilibrium ou en Patrick Bateman, voilà un vrai héros super ;-) et éloigné que d'une lettre de la chauve souris !!) et j'avoue être fatigué par la philosophie de supermarché qui est de rigueur dorénavant dans tous les films de super héros. On en fait des tonnes sur la noirceur, sur le trauma post 11 septembre que l'on voit maintenant partout, bref je suis dubitatif. Alors bien sûr ce n'est pas mauvais, on passe un moment, mais même Nolan que j'aime pour Memento, son remake d'Insomnia ou le Prestige ne m'a pas convaincu. Soit c'est statique pour montrer les certitudes, soit il tourne de façon circulaire autour de ses personnages pour montrer leurs affres intérieures. Les scènes de combat sont parfois brouillonnes, certaines durent une éternité et s'arrêtent nettes, d'autres sont des hommages très appuyés à d'autres réalisateurs comme la scène d'ouverture largement inspirée de Heat. Mention spéciale peut être à l'explosion de l'hôpital...Le hasard a fait que j'ai vu aussi Hancock qui m'a plutôt agréablement surpris car j'y allais à reculons comme pour tous les films de Smith. C'est aussi du grand spectacle comme Batman, cela ne se veut pas donneur de leçons et prise de tête morale sur les travers de nos sociétés, il ya qq touches d'humour et au final traite exactement du même thème que Batman , celui du héros fatigué de rendre des comptes et qui aimerait raccrocher...
    En tout cas les temps changent, je me souviens de la sortie du premier Batman en 89 et de l'attaque en règle de toute la presse contre la première énorme promo d'un film US en France, aujourd'hui on en fait des films d'auteurs...
    Pour compléter la réflexion : http://www.telerama.fr/cinema/a-la-recherche-de-george-w-batman,32639.php#xtor=RSS-20

    Sinon bien aimé le film Islandais très frais, Back Soon, hillarant, sans prétention ;-)

  • Ma première pensée ira à mon cinéma UGC Noisy-le-Grand qui ne respecte en rien les limitations sonores légales. Mes tympans ont manqué de rendre l'âme à chaque coup de feu et toutes les personnes autour de moi se sont trouvées elles aussi gênées, à tel point que j'ai vu des spectateurs poser leurs mains sur leurs oreilles et que certains dialogues nous ont complètement échappé à cause des bruits d'ambiance beaucoup trop forts (et ça, c'est de l'amateurisme complet... à force de faire gueuler, on entend plus les détails, mon cher Watson...). C'est tout simplement ridicule.


    Malgré cet élément nuisible – après deux heures, j'ai encore les oreilles qui sifflent - j'ai passé un bon moment, sans plus. Je dois cependant spécifier que j'ai vu le film en VF, et que j'attendais évidemment trop de la voix française du Joker. Cependant je suis assez étonné, Pascale, que tu lui accordes finalement quatre étoiles alors que sa note initiale était, elle, justifiée.


    Car j'espérais évidemment un excellent film, voir un "chef d'œuvre", après toutes ces critiques élogieuses. Or, je suis assez d'accord avec Guimauve; le site d'UGC indique, pour tout résumé, que "Christopher Nolan donne sa vision de la rencontre entre le super-héros et son pire ennemi, le Joker"; comme s'il s'agissait d'un petit "film d'auteur", d'une inspiration de Nolan, d’une « vision ». Or, j'ai simplement vu un block-buster assez bon porté uniquement par un acteur talentueux. Et ça ne suffit pas pour faire un chef d'œuvre.


    Je ne pourrai pas évoquer avec beaucoup d'objectivité Ledger puisque je ne l'ai vu que doublé; ce serait comme critiquer une composition classique via un téléphone portable. J'ai donc jugé sur son jeu purement physique et j'ai trouvé parfois certains aspects légèrement trop exagérés et trop évidents; contrairement à ce que l'ont lit ici et là, pas assez fins et parfois répétitifs. Je suis d'ailleurs de ceux qui pensent que l'interprétation de Jack Nicholson est toujours très loin d'être ridicule, car classique mais beaucoup plus drôle, spirituelle et enlevé (son maniérisme sensuelle, son amour pour le théâtre, son jeu de démultiplication avec ses acolytes masqués). Car hormis quelques sursauts, le Joker ne m'a jamais vraiment effrayé, ni touché. Ah si, une fois véritablement, grâce à un jeu combiné de la réalisation et du montage (chose assez rare car, il faut bien se l’avouer, le film n’est pas superbement bien réalisé ni bien monté, et toutes les scènes d’actions sont assez brouillonnes, sauf l’attaque du fourgon) = lorsque James Gordon annonce en voix-off que le Joker voulait délibérément se faire capturer tandis qu’on le voit parader à l’arrière d’une voiture de police, les cheveux au vent, avec en fond les immeubles gris. La scène est brillante et le personnage très touchant.


    Et à part le Joker et l’intéressant équilibre entre Batman, Double-Face -et lui, les aspects négatifs du film ont fini par l'emporter...


    Franchement.


    Le directeur de la banque qui finit par sortir de son bureau - qui n'a pas été fouillé - avec un fusil à pompe et une assurance étonnante pour finir à terre 45 seconde plus tard; le bus scolaire qui défonce une entrée de banque avec une simple marche arrière sans éveiller de soupçons véritables dans la rue; la réplique "mais moi je n'ai pas de protège-tibias" de Batman à ses copieurs (quelle douche froide, cette réplique !); la scène du pistolet en plein tribunal (soit, présente dans le Comic, mais effroyablement niaise); le fait que Rachel Dawes autrefois brillante ne soit devenue qu'une simple gourde dépendante de ses relations avec ses hommes et que chaque femme apparaissant dans le film soient soit décérébrées, soit femmes au foyer spectatrices de l'intrigue; la scène du retour du chef de la police pour annoncer à sa femme que sa mort, c'était finalement une bonne private joke et désamorce ainsi complètement la touchante scène de l'annonce de son décès (1. Il retourne d'ailleurs chez lui pour se reposer sur ordre du maire mais file à nouveau après 1 minute 30 au commissariat parce que - élément nouveau de première importance - ils ont fait s'assoir le joker sur une chaise dans la salle d'interrogatoire. 2. Il est très fort ce Gordon puisqu'il prévoit le plan de sa fausse mort à partir d'une attaque imprévisible du Joker ); le système d'écoute et de localisation Big Brother à partir des portables peut-être vaguement crédible dans vingt ans mais mal exploité, les images sonars étant ridicules et étourdissantes, sans compter que le tout est évidemment malsain et amoral - bon, les enfants, c'est MAL, mais on ne l'utilise qu'une fois puis on le détruit, d'accord ? C'est comme violer quelqu'un et jeter les preuves, il ne s'est rien passé après tout, non ? - ; le fait que Batman s’attaque au SWAT alors qu’il aurait suffit qu’il prévienne par radio que le clowns étaient en réalité les otages; toute la scène dans la tour de verre digne d’un jeu-vidéo, avec le joker, au sommet, présenté comme un vulgaire boss final, et des scènes d’action vraiment mal montées et mal réalisées entre-temps ; toute la scène finale avec ses propos symboliques sibyllins indigestes.


    Donc Heath Ledger est très bon (peut-être assez pour l’Oscar du meilleur second rôle) mais pas assez présent dans les 2h30 assez longues du film - il est d'ailleurs assez visible que Nolan prévoyait d'embrayer rapidement sur un Joker Le Retour et que Dark Night devait être un film introductif à son histoire – tandis que Christian Bale et son jeu plat n'ont pas suffit à me réchauffer après la cinquantaine de douches froides successives disséminées le long du film. Trop de paroles symboliques, trop de messages, pas assez de cinéma à mon goût.

  • Après réflexion, j'en suis revenue à la sagesse et remis ***, ma note initiale. La première idée est souvent la bonne et je ne crains pas de changer d'avis. J'ai adoré ce film que je considère meilleur et différent qu'un banal blockbuster estival mais je ne peux défintivement pas le classer parmi "mes" chef-d'oeuvres.
    Je comprends la plupart de tes réserves.
    Je ne m'en suis jamais expliquée sur ce blog mais quand j'aime un film, j'ai envie de faire partager les raisons pour lesquelles je l'aime mais il m'arrive aussi souvent d'y voir des imperfections qui m'agacent (ici, par exemple et entre autre le retour aberrant de l'inspecteur chez sa femme "coucou, c'est moi que vla, j'vous ai bien eus non ?") mais je préfère les ignorer, les garder pour moi, pour donner envie d'aller voir le film plutôt que les raisons de ne pas y aller. Je ne sais si je suis claire, mais je ne préfère pas m'apesantir sur des points de détails décevants mais qui au fond n'ont pas gâché mon plaisir. Cela dit je ne pense pas que Batman avait besoin de ma modeste contribution pour cartonner :-).
    Et puis, comme tu l'as si bien observé il y a quelque temps, tu sais que je regarde les films avec le coeur et non un scalpel alors je ne crois pas que je décortiquerai jamais un film aussi bien ou loin que toi.
    Enfin, je te dirai que pour moi un chef d'oeuvre c'est par exemple "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" que j'ai revu en DVD la semaine dernière. Le choc était de nouveau total.
    Evidemment, on en est loin ici.

    Sinon, pour le son, j'ai connu la même déconvenue insupportable de l'ampli poussé à 15 récemment lors de "Mamma mia". Un véritable malaise pendant au moins un quart d'heure, multiplié par l'hystérie ambiante du film... et puis, je me suis habituée !

  • Oui, tu as tout à fait raison; il vaut toujours mieux créer l'envie chez le spectateur pour qu'il se forge sa propre opinion plutôt que de l'inciter à rester chez lui, comme il est toujours plus passionnant de parler, de défendre et de promouvoir les films qui vous ont avant tout touché et marqué. Cependant, je pense qu'un excès d'optimisme pourrait amener quelques lecteurs à une certaine déception lors de la projection, et serait alors peut-être moins enclin à être réceptif à tes véritables coups de coeur, comme l'excellent "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" (qui n'aura même pas atteint les 300.000 entrées en France, d'ailleurs...).

    Sinon, j'ai désormais une boite de boulequiesses sur moi, pour éviter toutes les mauvaises surprises ! C'est triste.

  • Je suis d'accord. Encore ???
    Mais je préfère pêcher par excès d'enthousiasme que de donner de mauvaises raisons de ne pas aller voir un film.
    Cela dit il m'arrive d'être très très énervée par certains films que je n'oserais conseiller même mon pire ennemi. De toute façon je n'ai pas de pire ennemi.

Les commentaires sont fermés.