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VERSAILLES

de Pierre Schoeller ***

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Nina est une « Fantine » du XXIème, sans travail, sans abri elle dort dehors avec son petit Enzo de cinq ans qu’elle couve littéralement. Elle sait que si elle fait intervenir les services sociaux on lui retirera son enfant. Une nuit elle trouve un lit dans un centre d’accueil à Versailles, le lendemain, elle rencontre Damien, SDF comme elle qui vit seul dans une cabane au fond des bois qui entourent le château. Ils passent la nuit ensemble et Nina disparaît, laissant l’enfant à Damien.

 Durant des mois et dans le dénuement le plus total l’homme solitaire, marginal va s’occuper du petit au milieu d’autres laissés pour compte.

Le film pointe du doigt une réalité terrifiante toujours d’actualité aujourd’hui et cela glace le sang. S’il parle de solidarité, d’entraide, de solitude, il évoque aussi d’autres points détails qui échappent parfois : lorsqu’on est dans la rue ou dans les bois, comment fait-on pour se laver, trouver à manger, ne pas crever tout simplement ? L’aspect documentaire très réussi du film relève quelques aberrations du système énoncées clairement. Comment relever tout simplement la tête quand on vous a traité et considéré comme une merde toute votre vie et qu’un employé vous annonce qu’il faut se réinsérer, reprendre des études, trouver un emploi… qu’un article de journal énonce : « il n’y a pas de chômage, ce sont les bonnes volontés qui manquent » etc… Et l’ombre du Château couvre et domine cette misère sans fond. C’est pourtant dans ce même château qu’Enzo trouvera du secours à un moment.

 

Le documentaire est fort mais la partie romanesque est tout aussi remarquable. Cela tient à un petit garçon merveilleux Enzo/Max Baissette de Malglaive et depuis « Ponette » on n’a jamais vu un enfant quasi muet aussi bien dirigé, aussi expressif et bouleversant. On n’est pas prêt d’oublier son regard tour à tour inquiet, apeuré puis rassuré.

 

Mais il faut reconnaître que celui qui possède littéralement ce film c’est un acteur, un des très grand. Désormais, Depardieu s’appelle Guillaume. Si on ne peut s’empêcher de comparer tant le timbre de voix et la démarche rappellent parfois le père… tout devient à l’avantage de Guillaume. Cela tient au fait qu’il n’y a rien de monstrueux chez Guillaume, pas d’esbroufe, d’épate et de cabotinage. Tout en justesse et en intériorité, sa force, sa puissance, sa douceur, sa profondeur, son intensité viennent de sa seule présence, sa beauté, son regard, sa voix et ses silences aussi, ses murmures... Il faut l’entendre et le voir lorsqu’on lui demande à un moment : « mais il a bien une mère cet enfant ? », répondre « sa mère, c’est moi ».

 

Les superlatifs manquent pour évoquer cette composition de génie.

 

Espérons que les réalisateurs s’arrachent cet acteur monumental !..

 

Commentaires

  • La partie qui reflète la société actuelle m'a plus accroché que celle "romanesque", en revanche je suis vraiment de ton avis concernant Guillaume Depardieu, il livre une grande prestation, toujours pleine de justesse et de conviction.

  • Je suis sûre que Guillaume Depardieu est extraordinaire , oui ! J' aurais envie de le voir rien que pour lui ...

  • Guillaume, je ne cesse de le dire, est LE meilleur acteur français
    .

  • diane_selwyn : la fin too much ne convient pas... mais Guillaume !!!

    La Pyrénéenne : le film vaut le détour, Guillaume vaut le voyage !

    Jordane : J'en suis convaincue également.

  • Je viens de le voir,
    Guillaume Depardieu confirme, la bouille du gamin, trop trognon et quel nom à rallonge.
    Je tiens Depardieu fils en estime depuis " Ne Touchez pas La Hache " dans lequel il m'avait fait une forte impression, souverain !

  • Dis donc, ça donne envie d'aller le voir.

  • J'ai vu beaucoup de films avec Depardieu, le fils... il est surprenant même dans la moindre petite comédie. Je te recommande +++ "Pola X" qui n'est pas une comédie.
    Dans "La hache" c'est vrai qu'il était étonnant.

    fanette : oui, n'hésite pas !

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