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D'UN FILM A L'AUTRE de Claude Lelouch ****

d'un film a l'autre de claude lelouch,cinéma

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En 1976, Claude Lelouch, une caméra et deux amis s'embarquent pour une traversée de Paris un peu particulière. Au volant de sa Mercédès, il décide de partir de la Porte Dauphine et de rejoindre le Sacré Coeur en 10 minutes. Le temps de trajet d'ordinaire est d'environ trois quart d'heure ! Ce court-métrage de 10 minutes intitulé "Rendez-vous" ouvre ce documentaire qui retrace 50 années des Films 13, la société de production de Claude Lelouch et 50 ans de sa prolifique carrière. Pas facile de justifier cette pure folie, car lancer un bolide dans Paris à 160 km/h parfois 200 en ligne droite, même s'il est 5 h 45 du matin à l'heure où "les balayeurs sont plein de balais", c'est de l'inconscience à l'état brut. 30 ans plus tard, Lelouch refait le même parcours avec un journaliste pas rassuré, et c'est formidable de voir et d'entendre ce gamin de 70 ans commenter ce grand moment d'imprudence décidé sur un coup de tête. Regardez le making off ci-dessous, mais si vous préférez la version originale c'est ICI.

Et oui, je fais partie de ces cinéphiles pas crédibles pour un kopek qui aiment Claude Lelouch. Depuis toujours je dirai. Et ce documentaire fait défiler 50 ans d'un amoureux fou de la vie, des femmes, des acteurs et du cinéma et je dois reconnaître que des frissons de bonheur et d'émotion m'ont régulièrement parcourue pendant cette évocation. Commenté par Claude Lelouch lui-même avec une lucidité, une clarté et une honnêteté telles que ça donne vraiment envie d'imaginer que d'autres grands réalisateurs se collent à l'exercice et reviennent eux-mêmes sur leur carrière. C'est intelligent, c'est drôle, c'est émouvant, c'est lyrique, c'est tristre, c'est sincère ! C'est du Lelouch, pur jus qui se souvient, qui évoque et analyse ses réussites, ses échecs, ses gros ratages où il a parfois frôlé le ridicule. Et c'est bon, ah que c'est bon, tous ces extraits, tous ces moments de cinéma, toutes ces histoires d'amour assumées où dès l'origine il comprend que l'acteur principal d'un film, c'est la caméra. Caméra qu'il ne lâchera jamais, car Lelouch est sans doute un des rares réalisateurs qui ne laisse à personne le soin de filmer.

Tout est bon à prendre dans ce film. Le premier choc du jeune homme il le reçoit en assistant à Moscou au tournage du film de Kalatozov "Quand passent les cigognes" (Palme d'Or à Cannes en 1958). Quelle surprise de constater qu'il reprendra à l'identique la scène du jeune homme qui monte les escaliers en colimaçon quatre à quatre pour rejoindre la femme qu'il aime dans "Les uns et les autres" !

A 29 ans, Claude Lelouch reçoit la Palme d'Or à Cannes en 1966 pour "Un homme et une femme", film d'une nouveauté et d'une liberté insensées, triomphe mondial qui remportera également L'Oscar du meilleur film étranger, l'Oscar du meilleur scénario original, l'Oscar de la meilleure actrice pour Anouk Aimée, les Golden Globes du meilleur film étranger, du meilleur réalisateur, de la meilleure actrice, de la meilleur musique... chabadabada ! Surfant sur ce succès, le réalisateur enchaîne les projets et surtout se crée cette famille de cinéma à laquelle il restera éternellement fidèle. Car outre le fait qu'il raconte des histoires et que j'aime qu'on me raconte des histoires, je crois que ce que j'aime chez Lelouch et dans ses films, c'est cet amour démesuré pour les acteurs qu'il sublime, transcende, idéalise et leur permet, grâce à la maîtrise unique de sa direction de nous offrir des compositions inoubliables. N'hésitant pas, légende ou réalité, mais "si la légende est plus belle que la réalité, on imprime la légende" n'est-ce pas ?, de laisser libre court à l'improvisation : le fourire de Michelle Morgan dans "Le chat et la Souris" ou LA scène où Annie Girardot, déchirante, se livre à Michel Boujenah hagard, muet dans "Les misérables"  Evidemment parfois, souvent il tombe amoureux de ses actrices, et elles le lui rendent bien. Il en épouse certaines.

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Et puis il y a la bande de copains : Jean-Louis Trintignant, Pierre Barouh, Francis Lai, Amidou, Charles Gérard... des découvertes prodigieuses comme Charles Denner acteur sensitif, Lino Ventura, hilarant dans "L'aventure c'est l'aventure" (enjoy, je vous garantis une bonne rigolade) dont il ne peut plus se passer, et d'autres, tant d'autres. Des centaines d'acteurs français sont passés dans les films de Claude Lelouch et ont parfois donné leur meilleur.

Alors évidemment la musique de Francis Lai est parfois assommante, mais elle fait partie de ce lyrisme et de cet enthousiasme si particuliers. Elle est indissociable. Evidemment on ne met pas des acteurs en pyjamas pour évoquer les camps. On ne choisit pas Patricia Kaas pour être l'actrice principale d'un film... etc. Mais les erreurs, les échecs et le ridicule (ah ! Gérard Lanvin en Christ !!!), Lelouch les assume, ne joue pas à l'artiste maudit et incompris. Il sait que la véritable histoire d'amour se joue entre lui et le public fidèle.

Impossible de parler de tout ce qui jalonne cette carrière et ce documentaire. J'insisterai juste sur ce moment particulier et fort où Jean-Paul Belmondo et Claude Lelouch, lassés l'un et l'autre de leur vie, de leur carrière, se retrouvent, discutent et décident de partir au bout du monde soigner leur déprime. ça donnera "Itinéraire d'un enfant gâté", un de mes films préférés. Et Lelouch de s'étonner de ce qu'un film devient dès qu'il est entre les mains du public :

"Avec ce film, on va faire le tour du monde, tourner dans des endroits de rêve et paradoxalement, la scène dont tout le monde se souviendra a été tournée à Paris dans une chambre de bonne, ce qui montre une fois de plus qu’au cinéma, le plaisir, le rire et les larmes n’ont rien à voir avec l’argent."

REGARDEZ çA : C'EST MYTHIQUE.

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Beau, spectaculaire, émouvant, enthousiasmant, humble et nostalgique, ne ratez pas ce superbe moment de cinéma je vous dis.

Commentaires

  • Gné ? Jésus s'appelle Gérard ?!?

  • Nan, Gérard s'appelle Jésus.
    t'as pas vu la Belle Histoire toi ?

  • Damned, 4 zétoiles?
    Et dire que je l'ai loupé quand il est passé à coté de chez moi.......
    Faut dire qu'à 180 km/h dans les rues de ma ville, je n'ai pas eu le temps de le voir passer.

  • même pas je réponds...
    bave de crapaud...
    blanche colombe...

    tu connais ?

Les commentaires sont fermés.