Jon rêve de devenir musicien. Mais, même s'il se croit très inspiré, ses compositions approximatives ne passent pas les murs de sa chambrette.

Le hasard lui fait croiser la route d'un groupe rock qui vient de "perdre" son claviériste. Et le nom du groupe Sonorfbps n'en est pas la seule et principale étrangeté. Son leader et chanteur Frank vit dissimulé sous une énorme tête en papier mâché. Jamais il ne l'ôte, il a "un certificat médical".

Jon intègre le groupe, quitte l'Irlande (sa famille, son boulot) pour le suivre jusqu'au Texas où ils vont tenter ensemble d'enregistrer un album et de se produire en concert. Mais clara l'amie de Frank n'apprécie pas Jon qu'elle juge opportuniste, pas plus que les autres membres du groupe Baraque et Nana. Quant à Don, le seul qui accepte Jon, il semble un peu fêlé du bocal.

D'abord on rit. La musique expérimentale des Sonorfbps composée de sons, de hurlements, de bruits enregistrés dans la nature, de phrases sans forcément de lien entre elles, associée à l'imperturbable sérieux très inspiré des membres du groupe prête à sourire. Puis, peu à peu la petite musique mélancolique, voire ténébreuse s'installe et avec elle le mal être de tous les personnages qui ne portent pas tous une énorme tête pour se dissimuler.

Le personnage de Jon est joliment interprété par Domnhall Gleeson (fils de...) mais on aurait aimé creuser jusqu'à l'os les raisons du mal de vivre et du comportement de Frank au point de chercher à s'isoler du monde et interprété avec beaucoup d'humilité par Michaël Fassbender. On se doutait que le bonhomme était assez fou pour endosser un tel personnage (qui a vraiment existé) mais quel dommage de nous priver de son si beau visage.

En tout cas, les chansons, qu'il interprète toutes, nous révèlent une autre facette de son talent. A la manière et avec des intonations de Jim Morrisson il chante et scande d'une voix toujours à la limite de la justesse et de la fêlure. Beau.

Vous dirai-je si le réalisateur nous fait l'aumône de voir son beau visage et ses yeux humides, inondés de larmes ?

Non, je ne vous le dirai pas.