Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LA TORTUE ROUGE

de Michael Dudok de Wit ****

331256_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Un Robinson pris dans une tempête échoue sur une île déserte. A chaque tentative pour quitter l'île sur un rafiot de fortune confectionné avec les moyens du bord, une force mystérieuse et d'abord invisible détruit l'embarcation contraignant l'homme à regagner la terre.

Poussé par son instant de survie et le désir dévorant de s'échapper, le naufragé reconstruit inlassablement son canot qui chaque fois se brise. Epuisé, désabusé et sans doute au bord de la folie, un événement inattendu et merveilleux va modifier le cours du destin du jeune homme...

 

Il s'agit de la première collaboration des prestigieux studios d'animation japonaise Ghibli avec un artiste ne faisant pas partie des studios et plus encore un artiste européen. Réussite totale que cette association même si l'on sent fortement peser (mauvais terme tant ce film est léger) l'influence ghiblienne. Est-ce que savoir cela enlève ou ajoute quoique ce soit à la qualité de ce film magnifique ? Non.

 

Dès la scène d'ouverture, on comprend qu'on n'apprendra rien sur le personnage de l'histoire. Seul en pleine tempête, accroché à un bout de bois, les éléments déchaînés de l'océan le malmènent et le laissent sans connaissance sur une plage vide. On comprend également qu'aucun mot ne sera jamais prononcé, juste quelques soupirs, quelques cris désespérés de l'homme seul, survivant d'un naufrage dont on ne saura rien. Et cela n'a aucune espèce d'importance. Dans les premières minutes, l'angoisse du personnage nous prend aux tripes. Avec lui on parcourt en courant cette île à la fois paradisiaque et inhospitalière. Du sable, une forêt, une colline... une prison à ciel ouvert et dès que la nuit tombe, le cri des animaux, les silences et les bruits de la nature.

 

L'inquiétude vient de cet environnement nouveau et inconnu où la pluie effrayante, violente peut surgir brusquement en grondements bizarres et lugubres. Mais l'homme s'adapte et trouve de quoi se nourrir, boire, se vêtir ! De petits crabes facétieux l'accompagnent mais c'est sans doute la solitude qui rend l'épreuve encore plus oppressante. Et les rêves de ce Robinson sont peuplés d'espoir et de libération.

 

C'est d'une beauté, d'une subtilité et d'une profondeur exceptionnelles. Pas besoin de paroles et de discours pour nous mettre face à la grandeur et à la suprématie de la Nature. Par ce film et parce qu'on vit une étrange et bien sordide époque, on se dit que c'est elle, la Nature, qui finalement aura le dernier mot. Mais l'homme lutte, à sa façon et j'aimerais que ceux qui voient le film me disent comment ils ont interprété le virage qui s'opère...

 

Je ne veux pas spoiler cette merveille palpitante qui raconte d'une façon singulière et totalement inattendue toutes les étapes que peut traverser un être humain.


Sublime je vous dis !

077819_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Commentaires

  • Pour mon retour, je vais commencer par ce film là, aujourd'hui ou demain.

  • Un PUR régal ! Je suis sortie en planant !

  • J'ai ça à mon programme demain soir. Je reviendrai !

  • J'attends :-)

  • J'ai adoré !!

  • ça ne m'étonne pas. Envoûtant non ?

  • Voilou ! Un très joli film, qui m'a un peu dérouté au départ, parce que je le trouvais "saccadé", avec des ellipses trop nombreuses. Après, compte tenu de ce qu'il raconte, je me suis adapté à ce rythme particulier et ça m'a beaucoup plu.

    Mention spéciale pour les sons, absolument parfaits, et si importants. Je ne regarderai plus les tortues de la même façon, désormais ;-) Et j'ai retrouvé là quelques traits communs avec le travail d'Isao Takahata, que je ne suis pas surpris de retrouver comme producteur !

  • C'est sûr qu'il y a un temps d'adaptation. J'ai eu les mêmes sensations. Et les sons sont (ah ah ah) parfait. Si bien que j'en ai oublié la musique.
    Tu as fantasmé sur la tortue donc :-)

  • Un film sans parole mais pas muet, car il nous dit tant car sa langue est universelle. D'une grande beauté et d'une absolue légèreté en effet, qui tient sans doute à l'épure du trait et du scénario que l'on sent longuement mûri par le réalisateur. D'ores et déjà un chef d'œuvre.

  • Oui c'est ça. Et une très très grande envie de le revoir !

Les commentaires sont fermés.