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THE INVISIBLE MAN

 

(LUMIÈRE 2016) 

de James Whale ***
États-Unis, 1933

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Avec : Claude Rains (le docteur Jack Griffin), Gloria Stuart (Flora Cranley), William Harrigan (le docteur Arthur Kemp), Henry Travers (le docteur Cranley

Universal Monsters

Dracula, Frankenstein, momie, homme invisible et autre créature du lac noir nées dans les années 1930 dans les studios Universal feront frémir les festivaliers. En copies restaurées ! Un point commun à ces êtres peu communs : un physique repoussant mais une grande sensibilité incomprise de leurs contemporains.

Synopsis : Jack Griffin (Claude Rains), un scientifique, a trouvé la formule pour devenir invisible. Afin de chercher l’antidote à sa découverte, il se retire dans une auberge isolée, après avoir pris soin d’enrouler son visage dans des bandelettes. Mais son comportement change…

Pas de perte de temps dans cette première version de L'homme invisible. Contrairement au remake inutile de Paul Verhoeven, lorsque l'histoire commence l'homme est déjà invisible et son arrivée de nuit, sous la neige dans l'auberge d'un petit village est d'une grande beauté. Le noir et blanc est d'ailleurs d'une folle élégance et les effets spéciaux très réussis.

Avec son apparence étrange, le visage couvert de bandages et les lunettes noires, il n'inspire pas la sympathie et comme il est facilement irritable, il se met immédiatement tout le monde à dos.

Ce qui donne l'occasion à Una O'connor (j'ai cru que c'était la sorcière du Magicien d'Oz, mais non, c'est pas elle) d'une interprétation hystérique hallucinante. Une vraie cascadeuse. J'ai l'impression que ses hurlements résonnent encore dans mes oreilles.

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C'était le premier film de Claude Rains et je trouve particulièrement humble de commencer une carrière en ne dévoilant son visage que quelques secondes. Mais sa voix et son rire diabolique sont mémorables. J'ai trouvé particulièrement amusant que lorsqu'il se rend chez son ancien collègue de labo, il lui demande des vêtements pour ne pas avoir froid : il choisit un pyjama et une robe de chambre.

A noter la présence de la ravissante Gloria Stuart alors âgée de 23 ans. Elle fut également la Rose Dawson âgée de Titanic.

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Extraits du catalogue

Adaptation du célèbre roman de H. G. Wells, L’Homme invisible est un des sommets de l’âge d’or du cinéma fantastique hollywoodien. Fidèle à son matériau d’origine, il n’en est pas moins, comme le souligne Jean-François Rauger (Cahiers du cinéma, HS 1993), «un des seuls [films de cette période] qui se soit totalement émancipé de toutes les conventions et clichés qui encombrent ces bandes.» 

Dans ce film sombre et violent, savant fou et créature ne font plus qu’un. Jack Griffin est un fantôme parmi les vivants, et grisé par le pouvoir de sa nouvelle personnalité et une mégalomanie naissante, il sème le trouble, ridiculise les autorités, terrorise la population, exalte le crime. James Whale décrit, avec L’Homme invisible, un « ordre social médiocre auquel se heurte la volonté de puissance du héros » (Jean-François Rauger) et invoque les peurs les plus profondes du public, des terreurs enfouies qui peuvent revêtir bien des aspects selon les époques. 

HOMME-INVISIBLE-1933

L’Homme invisible est passé à la postérité. Il le doit en grande partie à l’interprétation hallucinée et hallucinante de Claude Rains. Le comédien britannique fait une entrée remarquée dans le cinéma hollywoodien grâce à ce rôle ingrat où l’on ne verra son visage que quelques minutes. Sa voix si particulière participe évidemment aussi au climax du film.

Enfin, ce sont les effets spéciaux de John P. Fulton qui rendent le film fantastique. Plusieurs techniques de pointe pour l’époque sont utilisées, dont le multi-tirage et les retouches précises sur pellicule, image par image. À l’heure où le numérique supplante tout, les effets spéciaux de L’Homme invisible donnent au film une poésie étrange, une beauté implacable. «La séquence de l’assaut final, qui met en scène la glace et le feu, le blanc de la neige et le noir de la nuit, l’homme seul et sans corps et les lignes noires de policiers est à cet égard un moment de parfaite beauté. » (Thomas Sotinel, Le Monde, 22 août 2008)

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