de Tan Seng Kiat ****

1er film en compétition

Malaisie

Avec : Jack Tan, Sylvia Chang, Angel Chan, Gan Mei Yan, Juztin Lan, Jack Yap

Synopsis : À Kuala Lumpur de nos jours, Qiang, un jeune homme d’une trentaine d’années, se démène pour s’occuper à la fois de sa mère qui souffre d’une maladie mentale et de Hui Shan, son adorable petite soeur de 5 ans.

Un jour, un événement dramatique va le plonger dans l’enfer de la bureaucratie malaisienne.

Dès la scène d'ouverture on comprend que la vie est difficile pour Qiang, que l'eau manque à Kuala Lumpur et que tous les moyens pour s'en procurer sont les bons. Et Qiang est un jeune homme plutôt débrouillard. Le frère et la sœur malgré leurs quinze ans d'écart sont inséparables. La petite suit son grand frère dans ses maraudes et pour interpréter Hui Shan, le réalisateur a sans doute choisi la petite fille la plus adorable de tout l'univers.

Lorsqu'ils rentrent chez eux, nous faisons connaissance de la mère sujette à des crises au cours desquelles elle perd totalement le sens des réalités. Là encore, le frère et la sœur unis comme jamais dans l'adversité s'occupent de leur maman. Malgré les difficultés quotidiennes, on voit très nettement qu'ils vivent dans la misère, l'amour est évident. Le réalisateur présent nous expliquera que les maladies mentales sont honteuses dans son pays et que les patients, mal ou pas soignés, sont priés de rester chez eux.

Le soir, Qiang rejoint ses amis qui vivent aussi de rapines, toujours accompagné de son inséparable petite sœur qui est au centre de toutes les attentions. Bien qu'on prenne parfaitement conscience de la misère, des inégalités sociales, des difficultés des jeunes à trouver un emploi, on suit cette première partie un sourire attendri aux lèvres.

Puis survient le drame...

Le film opère un virage à 180° et Qiang, seul comme un grand malgré son jeune âge, se retrouve confronté à un enchaînement d'évènements, de coups du sort et une escalade de tuiles amplifiés par la bêtise, l'injustice, la corruption, l'intolérance et l'intransigeance de l'administration, incapable ici comme ailleurs de s'adapter à une situation précise, de faire entrer le facteur humain dans l'équation.

On est aimanté au sort de Qian, interprété par un jeune acteur magnétique dont c'est le premier film. Il est une star de la chanson dans son pays et plaît beaucoup aux jeunes filles paraît-il. Sa belle interprétation sensible et vaillante nous rend son destin particulièrement émouvant. On a envie qu'il s'en sorte, qu'enfin il connaisse un peu de l'insouciance des jeunes gens de son âge.