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UNE GRANDE FILLE

de Kantemir Balagov **

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Avec Viktoria Miroschnichenko, Vasilisa Perelygina

Synopsis : 1945. La Deuxième Guerre mondiale a ravagé Léningrad. Au sein de ces ruines, deux jeunes femmes, Lya et Macha, tentent de se reconstruire et de donner un sens à leur vie.

Comme pour son précédent film, qui était aussi son premier (Tesnota - Une vie à l'étroit) et malgré une dithyrambe quasi unanime, je n'ai pas été embarquée par ce nouvel opus du réalisateur russe.

La fille du titre et au centre de l'histoire mérite bien son titre de grande. C'est une véritable géante dont le surnom est la Girafe. Mais je ne suis pas sûre que sa taille hors normes ait un quelconque intérêt pour le film.

Au départ et alors que l'écran est encore noir on n'entend cette grande Lya que respirer et vaguement hoqueter. Depuis son retour du Front elle tombe régulièrement dans une espèce de catatonie qui la rend quelques instants totalement absente au monde. Ses collègues s'en accommodent et attendent patiemment qu'elle revienne à elle. C'est cette "affection" qui sera d'ailleurs à l'origine du premier drame de l'histoire et nous permettra de comprendre que ce que l'on suppose depuis le début est faux...

Le réalisateur est astucieux pour nous embrouiller et réussit par ailleurs une reconstitution d'époque remarquable. Que Leningrad (devenue Saint Petersbourg) soit en ruines se voit peu. Ce que l'on perçoit parfaitement par contre c'est la misère et la faim qui sévissent dans la ville. Lya vit dans une seule pièce d'un logement où s'entassent un nombre incalculable de personnes. Excepté sa chambre qu'elle partagera rapidement avec Macha rencontrée sur le Front, les autres pièces, telle que la cuisine, sont communes.

Lya et Macha désormais liées par le passé et un drame terrible dont je ne peux rien dire, vont signer un pacte à la fois sordide et empli d'espoir. Ces femmes dont on apprendra très tardivement ce qu'elles ont vécu sur le Front vont tenter de s'en sortir grâce à leur force et leur volonté mais aussi une idée, une envie qu'elles ne partagent pas...

Malgré des scènes d'une grande force dramatique (une mort accidentelle, l'empathie envers les soldats, les héros revenus tant bien que mal eux aussi du Front, le souhait d'un invalide qui réclame la mort...) j'ai trouvé ce film plutôt froid et n'ai pas réussi à être émue. Le destin de ces femmes devrait mettre KO. Il n'en est rien. On observe parfois sidéré cette succession de drames épouvantables qu'ils soient passés ou présents, comme un catalogue misérabiliste. Mais trop elliptique, on ne parvient pas bien à faire le lien entre la grande et la petite histoire. Vraiment dommage.

L'inspiration du réalisateur vient du livre La guerre n’a pas un visage de femme de Svetlana Aleksievitch, lauréate du prix Nobel.
"Ce texte m’a révélé un monde que j’ignorais. Je savais peu de choses de la guerre, et surtout, je ne savais rien du rôle tenu par les femmes. Après la guerre, que deviennent celles dont le corps et l’esprit ont été abusés, traumatisés, bouleversés ? Surtout si elles habitent Léningrad, une ville qui a subi le pire siège de l’histoire et dont les conséquences sont encore visibles aujourd’hui (à St Petersbourg, anciennement Léningrad). J’ai tenté de rendre les effets de la guerre palpables, dans les lieux où se déroule l’histoire, dans les teintes du film, et dans la vie des personnages. La guerre a ravagé les immeubles et irrémédiablement affecté les visages, les regards et les corps."

Commentaires

  • ça t'arrive aussi de faire la fine bouche !
    Pas vu, mais j'en ai lu du bien par ailleurs. Pas du genre joyeux néanmoins, je crois que je vais faire une pause côté drame après les méfaits de l'horrible Dutch.
    Du coup, hier soir je me suis donné rendez-vous avec Russell Crowe sur son bateau. J'en suis sorti tout décoiffé. :-)

  • Ben oui y'a pas que du 5 étoiles du luminaire ici.
    J'ai trouvé les actrices molles... Et tout ceci est empreint d'une grande sinistrose. Cela dit les lendemains de guerre ne devaient pas être propices aux bacchanales mais pu.... quel enchaînement de drames !!!

    Je devrais faire connaissance avec Dutch prochainement...

    Tu veux parler de Russel dans son bateau avec son violon ??? Un de mes films CULTES CULTES CULTES. Ruuuuuusseeeeeeel !

  • J'hésitais, mais je crois que je vais faire l'impasse. Pas envie d'enchaîner les drames pendant plus de deux heures. Les actualités me suffisent ..

  • Je suis assez déconnectée de l'actu.
    Meme si ce que ces filles ont vécu et vivent encore relève de l'horreur j'ai trouvé l'interprétation de la grande très doloriste. Elle parle à peine et parfois a l'air un peu simplette...

  • Rebonjour Pascale, j'ai suivi l'avis d'Henri Golant que je remercie. Je suis un peu plus enthousiaste que toi, peut-être parce que j'avais vraiment pas aimé Tesnota (une purge). Là, le film m'a fait penser au dernier film de Lazlo Nemes Sunset mais j'ai trouvé que c'était nettement mieux. J'ai été sensible au travail sur l'image, le cadre. L'histoire n'est pas gaie, "La girafe" avec ses crises de tétanie qui la prennent tout à coup impressionne. Je ne sais pas si elle est vraiment simplette mais elle a un problème avec la gente masculine. Sa copine Macha, en revanche, m'a quelque peu crispée. Malgré tous ses malheurs, le personnage n'est pas sympathique mais quand on entend le récit qu'elle fait à la mère de son ami, on se rend compte qu'elle a vécu l'enfer. Bonne soirée.

  • Bonsoir Dasola, Je pense que La Girafe a subi le même sort que Masha. On peut comprendre qu'elle ait une dent contre la gent masculine.
    Masha m'a agacée aussi mais pas pour les mêmes raisons.
    En dehors du fait que je ne me suis pas attachée aux personnages, je n'y ai pas beaucoup cru non plus.
    Je n'ai pas vu le film de Nemes. J'en suis restée à son premier...
    Bonne soirée.

  • Après avoir visionnée la ba,je ne suis pas très tentée par ce film. Par contre il semble avoir de belles images et plans photographiques.Par ailleurs, je n'avais pas tellement apprécié Tesnota.

  • C'est vrai, on n'a pas toujours envie de sinistrose, sauf si le film est parfaitement réussi !

  • Dans l'ensemble j'ai plutôt aimé ce film mais c'est vrai qu'il est peut-être un peu trop froid pour nous prendre totalement aux tripes, c'est sa limite.

  • Le manque d'émotion c'est souvent ce qui coince chez moi. Surtout avec ce qu'elles endurent...

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