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THE WHALE

de Darren Aronofsky **

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avec Brendan Fraser, Hong Chau, Sadie Sink, Ty Simpkins, Samantha Morton

Un jour Charlie s'est échoué sur son canapé, comme une baleine s'échoue sur un rivage.

Professeur de littérature, il a quitté sa femme et sa fille il y a huit ans pour vivre un nouvel amour avec un de ses étudiants. Ce dernier est mort et depuis Charlie, inconsolable, vit reclus chez lui, dispense des cours en visio-conférence sans apparaître à l'écran aux yeux des étudiants et ne se nourrit plus que de gras et de sucre. A la tristesse, aux regrets voire aux remords s'ajoute la honte de se montrer tel qu'il est. Atteint d'obésité morbide, Charlie peut à peine bouger, se déplacer jusqu'aux toilettes ou à sa chambre relève de l'expédition. Son amie et aide-soignante Liz s'occupe de lui quotidiennement, prend sa tension, lui apporte à manger. Malgré une tension à 23.8/13.4 qui exige d'appeler les secours en urgence, Charlie refuse d'être emmené à l'hôpital parce qu'il prétend ne pas avoir les moyens de se payer les soins. Pas de Carte Vitale aux Etats-Unis ni de mutuelle accessible.

Etonnamment, sa fille de 16 ans Ellie fait irruption chez lui alors qu'elle ne l'a pas vu depuis 8 ans. Elle ne lui pardonne pas l'abandon, elle n'est que colère envers son père et ne cesse de l'insulter. Patiemment, tendrement, en quête de son pardon, il tente de renouer avec elle en l'aidant notamment à rédiger une dissertation. A cette visite s'ajoute celle, impromptue (incongrue ?) de Thomas, représentant de l'église New Life qui fait du porte à porte prosélyte, car Dieu, s'il ne sauve pas les corps, peut sauver les âmes, et allez... ça tombe bien, Charlie a un corps insauvable, mais dans le gras patauge une âme.

Le film n'est absolument pas ce qu'annonçait le synopsis. Voyeuriste, masochiste, misérabiliste et à la limite de la décence The whale dépeint le calvaire d'un homme mourant, son agonie sur une semaine sans possibilité de reprendre son souffle ou un peu d'air. On rêve que les personnes qui lui rendent visite laissent la porte ouverte, ouvrent les fenêtres, tant l'atmosphère irrespirable de l'appartement traverse l'écran. Baignant dans sa sueur, son sperme et son vomi, Charlie se lavera une fois nous permettant "d'admirer" longuement cet improbable corps nu. On nous épargne les esquarres et moisissures de la peau évoquées mais le film s'ouvre sur une scène de masturbation frénétique devant un film porno. S'agit-il d'humilier davantage le personnage ou nous dire que sous 250 kgs de graisse survit un homme qui a des besoins et des envies sexuels ? Il ne me paraît pas absurde de se poser la question. Je ne vous parle pas de ma misophonie chronique qui en a encore pris un sale coup, car régulièrement on voit Charlie bâfrer.

Je n'ai pas compris ce film que l'on reçoit en pleine figure comme un parpaing. La légèreté du scenario ne fait pas partie du cahier des charges. Le personnage de Charlie est constamment accablé, notamment par sa fille qui, même si l'on peut comprendre sa douleur d'avoir été abandonnée à 8 ans, ne manifeste jamais la moindre compassion. Seules des insultes surgissent de sa bouche et des regards révulsés devant son père. Le personnage de cette ado n'évolue pas et chacune de ses interventions est une nouvelle épreuve pour Charlie. Evidemment, 8 jours pour évoluer c'est peu, mais agonir ainsi son père d'insultes, de jugements, de moqueries est totalement incompréhensible. Je ne trouve rien à dire sur la visite de l'ex femme qui avait tout fait et réussi à éloigner le père et la fille l'un de l'autre. Pourtant il s'agit de Samantha Morton que j'aime beaucoup mais elle doit se dépatouiller avec un rôle mal écrit, sans cohérence, comme celui de sa fille de cinéma. Les personnages entrent, se dirigent vers la porte, s'arrêtent, se retournent, font demi-tour... C'est incompréhensible. Je n'ajoute rien aux bondieuseries proférées comme une succession de banalités et de lieux communs, ça va m'énerver.

J'ai par contre trouvé que tous ces gens pouvaient être arrêtés pour non assistance à personne en danger. Même si c'est la volonté de Charlie de ne pas aller à l'hôpital, même s'il est difficile de venir en aide à quelqu'un qui ne le souhaite pas, qui laisserait quelqu'un s'étouffer peu à peu ainsi ? Charlie est obèse et aucun moyen d'échapper à cette condition ne lui est accordé si ce n'est quelques flash-backs où on l'aperçoit au loin, flouté, moins gros et quelques répliques où l'on découvre qu'il est un prof (et donc un homme) sensible.

L'intrigue à tiroirs multiples (la religion, l'obésité, l'homosexualité, l'adolescence et Moby Dick, LA référence patapouf ressassée à l'envi), les personnages secondaires reliés les uns aux autres par l'opération du Saint d'esprit et leur histoire personnelle, tout concourt à rendre le film soporifique comme si le calvaire de Charlie ne suffisait pas.

Que reste-t-il qui justifie deux misérables étoiles ? 

Brendan Fraser évidemment qui mérite plus que deux étoiles d'ailleurs. C'était son interprétation qui me faisait hésiter à voir le film. Ce rôle à prothèses (monumentales)* très prisé des académies de prix m'effrayait au plus haut point. Et finalement, Brendan Fraser mérite sa récompense (un Oscar pour ce rôle) car il s'est abandonné à sa performance de martyre avec infiniment plus de sobriété que je ne l'aurais imaginé. Il est déchirant et à part son admirable amie Liz, personne ne pose sur lui le moindre regard de compassion. C'est complètement insensé, bête et cruel.

*Alors que celles de Tom Hanks lui ont valu un razzie.

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Commentaires

  • J'étais curieux d'avoir ton ressenti. Je ne sais pas si j'irai le voir, si j'aimerai même aller le voir. En tout cas, tu donnes un bon aperçu du film, des impressions laissées, des rôles. Soporifique... mais j'ai quand même envie d'y aller... mais je crois pas...

  • Je comprends... ça m'a fait la même chose avant.
    Je pensais que ce serait bouleversant. Je n'ai pas pleuré. J'étais en colère contre le voyeurisme et la méchanceté et triste pour Charlie.

  • Moi aussi je m'attendais a un film bouleversant. Très déçu. Les situations ne riment à rien. Ou à pas grand chose.
    Bien aimé la présence et le personnage de Liz.

  • Nous sommes d'accord, ça n'a pas grand sens.
    Liz est formidable.

  • Malgré les 2 étoiles, ton commentaire de donne pas une "grosse" envie d'aller le voir.
    J'attendrai patiemment mon prochain voyage en avion.

  • Je me doute, hélas. N'oublie pas le petit sac en papier.

  • Je n'ai aucune envie d'y aller, tu t'en doutes. Je ne sais pas si tu as écouté "le masque et la plume". Un critique a dit que c'était un film dégueulasse.

  • Je me doute bien.
    Non je n'ai pas entendu mais il y a de ça.
    S'il n'y avait l'interprétation touchante, tout en retenue de Brendan Fraser j'aurais mis ○ voire ○○

  • Décidément ;) complètement d'accord, sans la performance de jeu ce film serait irregardable

  • Il va neiger...
    Oui il parvient à être touchant malgré ce voyeurisme écoeurant.

  • Ok, c'est plié pour moi. Je crois que mon dernier Aronofsky remonte à "Black Swan" et ça va le rester. J'étais déjà pas enchanté (sauf la perf de Nat, évidemment). Je laisse Brendan profiter de son Oscar en attendant une prochaine Momie.

  • Bonne idée. Déjà Black swann m'avait bien gavée... sauf Natalie en perf bien sûr. Et encore !

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