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24 mesures - cinéma

  • 24 Mesures de Jalil Lespert **

    24 mesures - Benoît Magimel
    24 mesures - Berangere Allaux et Benoît Magimel

    C’est la belle nuit de Noël… sauf que pour quatre égarés elle sera tout sauf belle. Une prostituée essaie de récupérer la garde de son enfant. Un chauffeur de taxi fait un casse et va rendre une dernière visite à son père. Une jeune fille explique à sa mère qu’un jour il sera trop tard pour lui dire « je t’aime ». Un batteur de jazz règle aussi certains comptes. Les quatre sont en quête de leurs parents ou de leur enfant, ils vont se rencontrer cette nuit là par hasard où leur destin va basculer.

    La caméra hyper mobile qui ne lâchera pas les comédiens saisis constamment en très très gros plan et l’atmosphère nocturne donnent à ce film une ambiance asphyxiante qui ne se démentira jamais (et feront que la moitié des spectateurs quittera la salle afin sans doute d’éviter un suicide collectif). En effet, la façon dont les personnages sont révélés ou se rencontrent est d’une violence inouïe, la scène d’ouverture est à ce titre des plus oppressante (d'autant plus quand on comprend ce qui s'est passé et pourquoi Lubna Abaznal est dans cet état...). D’autres suivront, tout aussi cauchemardesques et  tout sera d’une noirceur et d’un pessimisme sans fond qu’aucune lumière (si ce n’est le sourire de Sami Bouajila et les impros jazz d’Archie Chepp) ne viendra éclairer.

    Jalil Lespert, magnifique acteur par ailleurs, est-il à ce point désespéré pour nous présenter un premier film en tant que réalisateur d’une telle noirceur ? En tout cas, on ne peut nier qu’un auteur soit né et que ce qu’il fait faire à ses acteurs très très concernés, est fabuleux. Si les filles sont un peu trop caricaturales et hystériques, les garçons sont mieux servis avec des rôles plus émouvants.

    Ce que fait Benoît Magimel ici est de l’ordre du surnaturel et du miraculeux, je ne vois pas d’autre explication…

    Un film aussi désespérément sans issue est rare…

    Voici l’explication du titre par Jalil Lespert lui-même :

    "A la base, je pensais que jazz et blues se jouaient en 24 mesures. Mais Archie Schepp m'a appris que c'était une erreur ! Une erreur intéressante dans la mesure où, sans être exacte, elle renvoyait quand même à quelque chose de musical, mais aussi à la date du 24 décembre qui est essentielle dans le film et à d'autres notions comme 24 images par seconde. De plus, je préférais la sonorité de 24 à celle de 12, qui est le bon nombre de mesures pour le blues, alors je l'ai gardé."