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  • BABEL de Alejandro Gonzales Inarritu ****

     

     

    Un peu d’histoire pour commencer et comprendre : « La tour de Babel était selon la Genèse une tour que souhaitaient construire les hommes pour atteindre le ciel. Ces hommes étaient alors les descendants de Noé, ils représentaient donc l'humanité entière et parlaient tous la même et unique langue sur Terre. Pour contrecarrer leur projet, Dieu multiplia les langues afin que les hommes ne se comprennent plus… » No comment, c’est signé Dieu : pas de surprise !

    Venons en au film.

    Un couple de touristes américains plein de chagrin au Maroc, un coup de feu en plein désert, une nourrice en situation irrégulière, deux enfants blonds perdus dans le désert mexicain, une adolescente japonaise sourde et rebelle… Qu’est-ce qui relie ces trois continents, ces quelques destins ? Qu’est-ce qui les sépare ?

     

    La douleur, l’isolement, l’incompréhension !

     

    A l’heure d’Internet et des moyens de communication en tout genre qui permettent à l’information (souvent déformée…) de circuler quasiment instantanément, Inarritu nous démontre de façon implacable que la barrière de la langue, de la culture peut être insurmontable, que les a priori et lieux communs ont la vie dure. Que ceux qui n’entendent pas ne sont pas forcément sourds, que personne n’écoute personne et se comprend encore moins.

     

    La démonstration est efficace, féroce et accablante. C’est beau et virtuose car c’est aussi un film qui n’abandonne pas son spectateur en chemin bien qu’il franchisse les continents. C’est une œuvre triste et belle et aussi pleine d’espoir car au-delà des chocs, des blessures et des chagrins insurmontables, chacun découvre que l’autre lui est indispensable et combien il l’aime.

     

    Cadeau supplémentaire : un grand et beau Brad Pitt, tout en rides et tempes grisonnantes et admirablement dirigé. C’est beau un acteur qui grandit en vieillissant et réciproquement.

    Une vision ne semble pas suffisante pour intégrer toute la portée de ce film douloureux qui crie ou chuchote son désespoir, chaotique, virtuose et perturbant.

    Pouh !

     

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