VIE PRIVÉE
de Rebecca Zlotowski ***
FRANCE
avec Jodie Foster, Daniel Auteuil, Virginie Efira, Vincent Lacoste, Luana Bajrami, Mathieu Amalric, Irène Jacob
Déstabilisée par la mort d'une patiente, Lilian Steiner sa psychiatre refuse de croire à son suicide et penche plutôt vers la thèse de l'assassinat.

Lilian décide d'enquêter. Mais également désorientée par le fait que ses yeux ne cessent de pleurer depuis la mort de sa patiente, elle revoit Gabriel son ex mari ophtalmologue qui l'assure que ses yeux vont bien. Puis elle consulte une psychologue qui l'aide par l'hypnose à comprendre cet étrange phénomène. D'où ces larmes incontrôlables peuvent-elles venir ?
L'enquête va mener Lilian vers différentes pistes et autant de suspects potentiels qui vont aussi nous faire alterner notre point de vue entre doutes et certitudes jusqu'à la résolution finale. Aussi mauvaise enquêtrice que mauvaise psy qui n'écoute pas ses patients, mauvaise mère, mauvaise grand-mère, l'enquête va finalement peut-être la révéler à elle-même et l'aider à s'intéresser davantage à son entourage.
Je n'avais jusqu'à présent jamais été très convaincue ni emballée par le cinéma de Rebecca Zlotowski. Ce changement de cap et de ton réussit plutôt bien à la réalisatrice qui s'essaie pour la première fois (je crois) à la comédie. Il faut dire que s'appuyer sur la solide Jodie Foster qui jusque là n'avait guère eu l'occasion de briller dans des comédies est particulièrement réjouissant. La réalisatrice semble ravie de la filmer ; l'actrice est de 98 % des plans (mais pourquoi ces très très très gros plans ? son visage occupe parfois tout l'écran) et elle se montre singulièrement à l'aise dans un rôle ludique, physique (elle court beaucoup) et virevoltant. Et son français impeccable teinté d'un accent tellement léger qu'on le distingue à peine, la rend encore plus proche de nous.
Côté points négatifs je dirai que l'enquête est parfois inutilement tarabiscotée, que je n'ai pas trouvé l'utilité de rendre Lilian cruelle avec son fils au point de l'imaginer lors d'une transe hypnotique en milicien nazi mais surtout de lui en parler. Le comble de mon incompréhension va à cette scène aussi laide qu'inutile où Mathieu Amalric secoue une fille (on ne peut parler de faire l'amour à ce niveau) sur un balcon sous la pluie...
Pour le reste disons que Daniel Auteuil, adorable, charmant, éternel stradivarius du cinéma français peut encore jouer les amoureux transis. C'est beau à voir. D'autant que la complicité avec sa partenaire saute aux yeux. Tout le monde (Vincent Lacoste, Virginie Efira (dans son rôle le plus effacé)) semble ravi de jouer au côté d'une star américaine aussi charismatique, plaisante et sympathique que Jodie Foster. Elle a beaucoup mouillé la chemise pour la promo et défendre ce film, je l'ai trouvée chaque fois absolument délicieuse, intelligente, joyeuse. Rebecca Zlotowski lui doit beaucoup.
NB. : A suivre : une tuerie intersidérale, la dernière folie de Yorgos Lanthimos... mais il faut que je récupère...