Avant de passer aux choses sérieuses, voici les deux films "intéressants" de ma série.
LE GUETTEUR de Michele Placido **
Le commissaire Mattei (oui vous avez bien lu, Mattei, il faut oser non ?) est face à un tireur d'élite dans une petite salle grisâtre où sont interrogés les vilains. Ce sniper a dégommé quelques-uns des "hommes" de Mattei lors d'un flag' sur le braquage d'une banque. Ce tireur embusqué a donc permis au reste de l'équipe, les complices, de prendre la fuite. Mattei est colère mais reste calme. Le sniper est calme mais on décèle plein d'ironie dans le léger sourire goguenard qui ne quitte pas ses lèvres. Il refuse de parler et réclame SON avocat. La routine entre les flics et les voyous... Flash-back ! Comment en est-on arrivé là ? Quel lien obscur et enfoui relie Matei et son tireur d'élite ? Et brusquement en plein polar, surgit un sexual-serial-killer qui aime torturer et dépecer ses jolies et blondes victimes !
En multipliant les intrigues et les énigmes, Michele Placido (revoir plutôt le GRAND Romanzo Criminale) se perd et nous égare un peu. J'avoue avoir parfois eu du mal à faire le lien entre les tenants et les aboutissants. Le réalisateur aurait eu plus d'inspiration à rester concentré sur le face à face amorcé dans la première séquence. Soit. Il n'en reste pas moins une machine noire efficace qui se prend très au sérieux et se regarde comme une enquête dans laquelle on espère trouver des réponses. Trop proche du cinéma d'Olivier Marchal pas toujours inspiré... ce film manque un peu de personnalité pour être grand. Dommage parce que la première scène du braquage vu du point de vue des flics embusqués laissait envisager ou plutôt donnait l'espoir d'un film vif et déroutant. Certes, il reste les acteurs. Daniel Auteuil, homme blessé, mâchoires serrées, fait le minimum syndical. Olivier Gourmet que j'ai toujours un mal de chien à "cerner", passe sans transition et sans plier les genoux du type sûr de lui, inquiétant, hautain au plus lâche et pleurnichard énergumène, prêt à tout pour sauver sa peau.
Mais c'est mon Mathieu Kassovitz avec son beau regard triste qui tire le mieux son épingle de ce jeu mortel en tueur froid et implacable.
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PREMIUM RUSH de David Koepp **
Wilee est le roi de la pédale. Sur son vieux biclou à pignon fixe, à une seule vitesse et sans frein, il est le coursier à vélo le plus rapide de New-York. Il s'amuse comme un petit fou à déjouer toutes les embûches au milieu des taxis et des voitures, mais aussi des piétons de la grosse pomme. En fait tout ce qui circule dans cette ville survoltée est l'ennemi du coursier à vélo. Mais Wilee n'a encore rien vu. Il a un peu plus d'une heure pour remettre un pli mystérieux qui lui est confié par une jeune personne très inquiète. Mais dès qu'il entre en possession de cette enveloppe au contenu d'abord inconnu, Wilee se retrouve pris au piège d'une course poursuite infernale, d'un contre la montre insensé dans lequel il est la cible d'un type très énervé par des dettes de jeu à rembourser et poursuivi par un flic un peu bas de plafond !
Difficile d'imaginer le gracile mais craquantissime Joseph Gordon-Levit dans un rôle aussi physique. Erreur ! Il est épatant en coursier athlétique à l'oeil bionique. Capable de calculer simultanément trois trajectoires différentes pour éviter les chutes et de se faufiler dans la circulation grouillante et désorganisée. Michael Shannon est plus "attendu" (mais pas mal quand même) dans son rôle bien rodé de psychopathe, violent, excité et imprévisible. Mais peu importe l'intrigue et les personnages annexes, on n'a d'yeux que pour le charmant J.G-L, son regard qui frise et ses cascades qui lui valurent d'ailleurs un paquet de points de suture. Un film dynamique et nerveux qui file la pèche !