LA PETITE VADROUILLE
de Bruno Podalydès ***(*)
avec Sandrine Kiberlain, Denis Podalydès, Daniel Auteuil, Florence Muller, Isabelle Candelier, Jean-Noël Brouté, Dimitri Doré
Justine est sollicitée par Franck, son patron, pour lui organiser un week-end hors des sentiers battus afin qu'il puisse séduire une femme dont il est tombé amoureux.
Pour cela il lui fournit une jolie enveloppe pleine de billets avec pour seule consigne : faire comme si le week-end lui était destiné à elle. Bien embarrassée mais prête à relever le défit, Justine sollicite son mari et leur bande de copains qui ont tous la particularité d'être dans la mouise financièrement et de se devoir de l'argent les uns aux autres. Par un concours de circonstance, Jocelyn (Bruno Podalydès) se voit confier une péniche pendant une quinzaine de jours qu'il doit mener d'un point à un autre. Plus d'hésitation, le thème du week-end sera une croisière sur les canaux de Bourgogne bricolée à la hâte avec au programme différentes escales culinaires, folkloriques ou artistiques. A chaque étape, l'équipe redouble d'originalité pour se transformer et offrir aux passagers un moment inédit. On ne doute pas un instant que rapidement Franck découvre la supercherie et que, malgré leurs déguisements successifs, il reconnaît les différents personnages, mais pour séduire sa belle il se prête volontiers au(x) jeu(x).
J'ai rarement été sensible à la folie douce (ou la douce folie) qui habite les films de Bruno Podalydès que j'ai toujours trouvés relativement mous voire ennuyeux mais gentils, évidemment. Après et malgré le navrant, raté Wahou ! je me suis quand même laissé tenter par cette vadrouille. Etais-je particulièrement bien disposée ou lassée des films du moment, désespérants, voire furieux, pétaradants ou prétendument drôles qui ne me font pas rire ? Toujours est-il que la balade m'a enchantée du début à la fin, je m'y suis énormément amusée et divertie et suis sortie de la salle légère comme une plume avec une envie folle de partir à la découverte du canal de la Nièvre.
Le réalisateur acteur fait office avec le plus grand professionnalisme de capitaine (amoureux) et nous invite à une tranquille épopée à la vitesse nonchalante de 4 noeuds nautiques soit environ 9 kms/h et à la découverte de la navigation fluviale au coeur d'une douce campagne enchanteresse, reposante. Les moments parmi les plus agréables sont les quatre passages d'écluses soumis à péage et l'on apprend que la partie d'un canal entre deux écluses est un bief (ça se prononce comme ça s'écrit).
Le reste de cette petite vadrouille pastorale est une succession de saynètes où les intervenants font ce qu'ils peuvent pour rendre chaque halte inoubliable. Ce n'est pas toujours une franche réussite notamment lorsque les apprentis artistes proposent de chanter. Les versions de Santiano ou Elle était si jolie (oui oui d'Alain Barrière, les plus jeunes n'auront aucune idée de ce dont il s'agit et n'iront d'ailleurs sans doute pas voir le film) sont à la limite de l'audible mais c'est drôle. J'ai trouvé tout vraiment drôle dans ce film dominé par le charme fantaisiste de Sandrine Kiberlain tellement à l'aise dans ce registre. Mais la troupe qui l'entoure rivalise aussi de fantaisie et d'humour, frôle le ridicule sans jamais y sombrer et fait énormément rire avec des situations burlesques où chaque détail compte et des répliques qui font mouche sans jamais glisser vers la vulgarité. Cela fait beaucoup de bien.
A la fin, tous les acteurs saluent les spectateurs et j'ai eu envie d'en faire de même pour les remercier de cette parenthèse joyeuse et bienfaisante, cette aventure calme et presqu'immobile au fil de l'eau.
Laissez-vous séduire et embarquez pour cette gracieuse escroquerie.
Commentaires
Bonsoir Pascale, je ne devais pas être dans le même état d'esprit que toi car j'ai trouvé le film un peu paresseux, long et lent comme la vitesse de la péniche tte. J'ai vu le film hier soir. Auteuil a pris un sacré coup de vieux, je trouve mais sinon Sandrine Kiberlain est toujours très bien. Elle convient bien à l'univers des Podalydès. Bonne soirée.
Bonjour dasola, Un film doux, calme et drôle c'était exactement ce qu'il me fallait mais si je m'étais ennuyée je l'aurais mal supporté. Ce n'est pas le cas.
Auteuil a surtout pris un gros coup de gras. Les traits de son visage disparaissent dans le gras, c'est très laid.
Sandrine reste parfaite.
Les extraits ne m'ont pas tellement séduites. J'irai peut-être, si l'occasion se présente.
Un film qui m'a fait beaucoup de bien.
Je préfère Bruno à Denis. Mais je crois que je vais laisser passer le film...
Tu as tort. Emmène tes parents, ils se régaleraient.
Cela risque d'être compliqué pour les parents. Ils sont à 6-7 heures de route !
Je n'en savais rien pour la distance. Tu dis souvent que tu es allé voir un film avec eux et même que la plupart du temps c'est eux qui choisissent. C'est pour ça (comme on dit dans Au poste !).
Pas eu le temps ce week end, mais c'est le genre de croisière qui me ferait du bien aussi je crois.
Plusieurs personnes s'étonnent que j'aie apprécié mais je confirme, je suis ravie de l'avoir vu.
C'est pas qu'une croisière sur les canaux de bourgogne, buvant un verre de Nuit Saint Georges, chantant à tue-tête Santiano, ne m'intéresse pas mais quand j'ai vu la B.A., j'ai eu le sentiment d'avoir vu tout le film... Alors, je vais attendre...
Je ne peux rien faire de plus. Moi la croisière m'a enchantée et amusée.
La BA n'en dit pas tant et le film réserve des surprises notamment dans les dialogues très savoureux.
plutôt d'accord avec @Dasola ... Le personnage de Auteuil n'est pas crédible en patron beaucoup trop naïf voir même légèrement benêt, la clownerie champêtre fonctionne bien dans l'ensemble mais ça manque de gags ou de poésie, il y en a mais trop peu pour remplir un scénario gentillet. Beaucoup aimé la jalousie de Podalydès, le charme de Sandrine, la chanson en trio et l'onirisme moderne de la balançoire...
Ah la balançoire... une des plus belles cascades du cinéma.
Selon moi le personnage de Daniel Auteuil s'aperçoit dès qu'il attend le bateau qu'il est dans une arnaque mais préfère jouer le jeu.
La scène de la balançoire est magique.
Je suis d'accord avec toi. Franck n'est pas si dupe. Mais que de belles idées d'entourloupes sur ce parcours fluvial, il y a du Oury derrière tout ça.
Cela me paraît évident, notamment lors des passages d'écluses. Au début il les prend de haut voire pour des cons et il se laisse prendre. Et finalement peu importe qu'il y croit ou non, la balade est délicieuse.
"Puisque que tout est foutu, tout est permis" dit-on. C'est donc l'occasion d'embarqur loin du bruit et de la fureur médiatico-politique, pour cette respiration fluviale et salutaire. Ce que j'ai fait.
Je ne comprends pas mes prédécesseurs en ces colonnes qui ont fait la moue, voire carrément boudé ce film très drôle (la salle riait de bon coeur), entre Lubitsch et MacCarrey, Tati et Renoir qui suivent à pied sur la berge.
Et puis j'adore ces prénoms que nous trouve Bruno : il y avait Arcimboldo dans "les deux Alfred", ici c'est le mousse Ifus, et l'étonnant Caramel chargé de la logistique extérieure.
Je le reverrai avec grand plaisir je crois.
C'est drôle, charmant et bienfaisant.
Les acteurs sont merveilleux. Les écluses aussi.
Je n'ai pas parlé du mousse Ifus, c'est un tort. Il est formidable cet acteur.
Et la balançoire... quelle merveilleuse idée !
Caramel est mignon aussi.
Ce film m'a fait un bien fou.
Une balade divertissante sans plus.
Se divertir fait partie de la balade en effet mais tu as vu, en ce qui me concerne elle m'a fait beaucoup de bien. Cette douceur, cet humour, cette naïveté... sont tombées pile au bon moment.
Comme tu l'écris justement, c'est un film qui fait beaucoup de bien. Une fantaisie qui est en même temps une utopie avec un groupe d'acteurs s'en donnant à coeur joie.
Je suis 100% d'accord avec toi. J'ai vraiment passé un super moment au fil de l'eau avec cette bande. Wahou n'était pas génial mais j'avais adoré Comme un avion, qui se déroulait déjà au fil de l'eau.
Je n ai pas aimé ce film
L histoire n est pas intéressante
Les acteurs jouent bien heureusement
Dommage.
Je m'étais laissé porter par les flots, la douceur et la bonne humeur.