PARTIR UN JOUR
d'Amélie Bonnin *
Avec... Juliette Armanet ??? Bastien Bouillon, Tewfik Jallal, Dominique Blanc, Amandine Deswanes
Cécile, récemment victorieuse de l'émission de télé-réalité Top chef s’apprête à réaliser son rêve, ouvrir son restaurant gastronomique avec son compagnon.
Hélas son père victime d'un infarctus (ah les parents, ces empêcheurs de vivre tranquillement !!!) l'oblige à aller lui rendre visite dans le village de son enfance.
Ses souvenirs ressurgissent et ses certitudes vacillent… dit le synopsis.
J'avais décidé de ne pas parler de ce film qui m'a déjà fait perdre suffisamment de temps. Finalement je m'y colle et vais essayer de faire court. Je vous épargne mon couplet sur la vedette mise en lumière ici, renseignez-vous auprès de mon ami Benjamin qui a tout le dossier en main concernant La Rmanet (il écrit ma biographie). Je dirais simplement que c'est face à ce genre de prestation que l'on s'aperçoit qu'actrice, c'est un métier ! Je reste sobre sur mon appréciation vous voyez !
Concernant le film, une connaissance (merci Octavie) m'a remis en tête cette pensée d'un philosophe (critique de son état) qui s'applique comme jamais à ce film :
"Je suis allé à la séance de 20 h. Au bout de 2 heures j'ai regardé ma montre, il était 20 h 15".
Oui, le temps m'a paru looooooooooooooooooooong.
Un vendredi soir de pluie sur la terre en prime time dans le poste vous pourrez somnoler sous votre plaid et vous régaler des références à Top chef, Cauchemar en cuisine ou On oublie pas les paroles... Dépenser entre 8 et 13 €uros me semble être du pur gaspillage. Vendu pour être une comédie musicale, un film musical, souvent comparé à On connaît la chanson (honte à ceux qui osent), ce film est anecdotique et sans grand intérêt. Il y a bien quelques chansonnettes entonnées par les acteurs eux-mêmes mais rapidement interrompues. C'est frustrant car les quelques scènes musicales sont les meilleures et doivent finalement occuper un quart d'heure du film.
Le reste est une accumulation de saynètes pas folichonnes et d'un intérêt limité : oh je retrouve mes parents et je me chamaille avec mon père que j'aime quand même ouèche ! oh je retrouve mes potes de collège qui sont restés des bouseux alors que je vis à la capitale ! oh mon amoureux du collège (25 ans plus tard) se permet de ne pas m'avoir attendue en pleurant ! Un scenario écrit avec les coudes ! Au milieu de cela Juliette... je veux dire Cécile (ma fi-ille) future cheffe étoilée bouffe des dragibus BRUYAMMENT (par pitié, cessez de faire bouffer les acteurs à l'écran !) mais cela a un sens. Et je préfère me taire quant à l'aberration médicale présente en fin de film... Sans compter que la dame se déplace exclusivement en stop. Quelle femme ose encore faire du stop de nos jours ?
Reste les comètes qui gravitent (je ne sais si une comète gravite, mais ça fait joli) autour de l'actrice chanteuse. En dehors des deux amis bien bien relous, je citerai les formidables Amandine Deswanes et Tewfik Jallal qui s'en sortent comme deux braves petits soldats admirables dans les rôles des conjoints malmenés. Dominique Blanc et François Rollin sont très bien mais ont également la rude tache de faire exister deux personnages sans relief
Je vois deux idées de mise en scène. L'une à la patinoire qui illustre une faille temporelle et l'autre lorsque Tewfik s'élance pour chanter et que... la musique s'arrête (le seul moment où j'ai souri). Cela fait encore 3 minutes. Le reste est terne (je parle aussi de l'image, la photo... faut dire que la "Province" c'est cracra), programmatique et sans surprise. Le pire étant les scènes de groupe où les éclats de rire programmés sonnent horriblement faux. Sans parler du total manque de rythme dans les échanges. Chacun semble attendre que le précédent ait fini sa réplique alors que le principe même du "comique" est un tempo vif.
Le soleil du film c'est Bastien Bouillon. Qu'il danse, chante, parle, sourit (mais pourquoi ne l'a-t-on jamais fait sourire dans ses films précédents ?), tout va bien chez ce garçon malgré sa coupe de cheveux jaune citron avec 3 cms de racines noires (pour illustrer qu'en "région" on est cracra). Vivement Aux jours qui viennent et Connemara où il n'aura sans doute pas à servir la soupe à une actrice débutante surestimée.
Que ce petit machin ait été présenté en ouverture du Festival de Cannes me semble vraiment étrange ! Bob, Leo et Quentin ont dû se dire que le cinéma français sentait bon le béret et la baguette sous le bras !
Je tiens à préciser que j'ai l'impression que personne en premier rôle n'aurait pu sauver ce film (à mes yeux).
Commentaires
Bob, Léo, Quentin, et beaucoup d'autres, tu penses qu'ils restent pour le film d'ouverture, ou ils sont plutôt en coulisse à boire des coups ? je me suis toujours posé la question de combien de "stars" regardent bien les films, à part le jury...