EDDINGTON
d'Ari Aster ***(*)
ETATS-UNIS
Avec Joaquin Phoenix, Pedro Pascal, Austin Butler, Emma Stone, Micheal Ward
En pleine pandémie de Covid 19, la petite ville (fictive) du Nouveau Mexique, Eddington, subit l'affrontement qui oppose le shérif (Joaquin) au maire (Pedro-mamma-mia-qué-calor !!!)
Il semble qu'un vieux contentieux mettant en scène la femme du shérif (Emma) soit à l'origine de l'animosité entre les deux hommes. Le shérif très amoureux de sa douce moitié (surnommée mon lapin) se montre particulièrement agressif. Et l'affaire ne s'arrange pas lorsque le shérif (conservateur) décide de se présenter contre le maire (progressiste) lors de la prochaine échéance électorale.
Autour de ces deux figures symboliques gravitent les citoyens moyens qui finissent par choisir leur camp. Le port du masque est la première cause de discorde. Le shérif asthmatique a du mal à respirer avec la chose sur le nez et la bouche (quand il est bien porté) et ne comprend pas son utilité puisqu'aucun cas de Covid n'a été recensé dans la ville. Les pro et les anti (masques, vaccins, tests...) mais aussi le meurtre raciste de George-I can't breathe-Floyd en mai 2020 par la police forment la base choisie par Ari Aster pour nous présenter deux visions opposées de l'Amérique. Et le réalisateur s'en donne à coeur joie pour évoquer une partie de ce qui divise son pays : le racisme, les violences policières, l'oppression des minorités (des amérindiens vivent aux portes du Nouveau Mexique, fonctionnent de manière autonome avec leurs propres forces de l’ordre et code judiciaire). Cela provoque de nombreuses manifestations. Il ne s'arrête pas là. Il est également question ici de dérives sectaires dans lesquelles les plus faibles peuvent sombrer, de viol, de pédophilie mais aussi de l'arme fatale absolue de ces dernières années : le téléphone portable, GSM, cellulaire, smartphone, Iphone... appelez-le comme vous voulez. Cet objet satanique qui voit, filme, transforme, déforme (liste non exhaustive) tout et son corollaire : les fake news.
Vous l'avez compris, après le déroutant et très inégal Beau is afraid, Ari Aster charge une nouvelle fois son film de thèmes disparates et denses. Il nous égare un peu sur ses intentions mais garde néanmoins notre attention jusqu'au terme de cette virée en terre inconnue qui sombre dans une violence extrême dans un sursaut inattendu, par la grâce d'un casting haut de gamme, d'une réalisation nickel chrome, d'une photo exceptionnelle ("l'ange illuminateur" Darius Khondji à la pelloche) et d'une envoûtante partition (Daniel Pemberton à la baguette).
Ai-je été claire ? Le rêve américain est devenu un cauchemar. Ari Aster s'en moque, s'en désole ou s'en amuse, ce n'est pas toujours clair. Ce qui est clair c'est qu'on tient là un réalisateur immense qui devrait s'appliquer à un scenario moins chaotique même si, on l'a compris, dans sa tête (et dans son pays) c'est le bordel.
La grande déception vient des personnages d'Emma Stone et surtout du tellement... (merci de compléter une liste, la plus délirante et amphigourique possible de superlatifs) PEDRO PASCAL, outrageusement, injustement, incompréhensiblement sous employés ! Il faut dire que le réalisateur ne semble avoir d'yeux que pour l'acteur majuscule avec un grand L... Joaquin Phoenix est une fois de plus impressionnant.
P.S. : dissimuler Pedro Pascal sous un FFP2 devrait être réprimé par la loi, merci !
Commentaires
Découvrir Ari Aster ? Ce n'est pas encore pour aujourd'hui. J'ai tendance à penser que les turpitudes américaines actuelles s'exposent déjà suffisamment dans nos journaux, télévisés et autres, pour en ajouter une couche au cinéma. Ce soir, je pense plutôt me tourner vers la Chine...
Cela dit, le tandem Phoenix / Pascal est plutôt attrayant, j'en conviens.
Traiter comme le fait Ari Aster n'a rien à voir avec ce qu'on entend (je ne regarde RIEN).
Et le duo est tres motivant.
S'il s'agit de feux dans la plaine... très décevant en ce qui me concerne.
Bonjour Pascale, sur tes conseils et d'autres, je suis allée voir Eddington, bof. Je n'ai pas été convaincue plus que cela et Pedro Pascal, on le voit très peu à l'écran. Je m'attendais à autre chose. Bonne journée.
Bonjour dasola. Le réalisateur a un peu tendance à se disperser mais on ne peut nier qu'il sait tenir une caméra. J'ai lu ailleurs que tu t'étais endormie au début :-) cela n'aide pas.
Pedro Pascal manque cruellement...
Film trop long pour moi ; peut-être un jour à la télé, je le regarderai en plusieurs fois. Ça m'intéresse ce regard sur l'Amérique.
C'est assez incroyable, on se croirait revenu au Far West...
Pour l'instant, c'est ce que j'ai vu de meilleur cet été (et ce malgré une affreuse migraine qui m'est montée pendant le film, un peu à l'image de ce qi arrive à Joe). On en voit pas beaucoup Pedro mais quand même plus qu'Austin qui parvient à magnétiser l'écran lors de ses brèves apparitions. Aster a un talent fou, tu as raison de le souligner. J'ai très envie de le revoir (enfin, pas tout de suite) pour en profiter sans douleur.
Ah merde pour ces migraines. Il faut dire que Joe peut filer des maux de tête.
J'ai omis de parler d'Austin Butler qui ne craint pas (après Elvis) de faire de courtes mais remarquables apparitions.
J'ai moi aussi envie de revoir ce film.
Je lui ai ajouté une demi étoile car il a un effet kiss cool impressionnant. Plus le temps passe plus on y pense.
J'ai adoré... Pedro et Joaquin, magnifiques... Certainement l'un des beaux (et indispensables) de l'été, sachant que la production estivale ne me parait pas très ouf...
J'ai aussi envie de le revoir... Pour la zik, la lumière, ce décor sublime, les personnages, cette ville de poussière... Et le réalisateur, ayant précédemment aussi adoré Midsommar (n'ayant pas vu Beau is afraid...)...
Oui sans doute LE film de l'été, mais il reste un gros mois...
Envie de le revoir aussi pour tout ce que tu dis.
Je recommande la première demi-heure de Beau, magistrale... Ensuite, c'est de la bouillie !
Pourquoi un tel casting pour finalement se reposer uniquement et essentiellement une seule tête d'affiche et donc un seul personnage ?! De surcroît pourquoi et comment comprendre le passage à l'acte ?! Tout ça pour ça ?! Et cette fin "rambotisée" ?!... Comme d'habitude Ari Aster prouve qu'il a un cerveau en ébullition et un talent indéniable mais encore une histoire bancale qui ne tient pas la route sur la longueur... dommage
Voilà, c'est parfois confus dans la tête d'Ari et il nous transmet cette confusion.
Ce qui est indéniable est sa fascination pour Joaquin Phoenix.
Fallait pas aller voir Eddington pour Pedro sous peine d'être déçu ! Moi j'ai énormément aimé la première partie mais j'ai un peu lâché l'affaire quand ça part en cacahuètes avec les hommes masqués (j'ai oublié un peu l'histoire depuis que je l'ai vu ...).
Pedro était la cerise sur le gâteau de ce film que j'avais envie de voir (de toute façon Joaquim je fonce) et comme il apparaît en deuxième position, je ne pensais pas qu'il serait si peu présent.
Je me rattrape avec Narcos...