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I LOVE PERU

de Raphaël Quenard et Hugo David **

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FRANCE

Avec Raphaël Quenard et Anaïde Rozam, José Garcia, Jean-Pascal Zadi, Emmanuelle Devos, François Civil, Michel Hazavanicius, Jonathan Cohen, Eric Judor, Benoît Poelvoorde, Panayotis Pascot, Gustave Kervern, Gilles Lellouche, Marina Foïs

Raphaël a un ami, Hugo David qui est son exact opposé. Ils ont en commun une amitié indéfectible et la même volonté de faire du cinéma, l'un devant la caméra, l'autre derrière. 

Hugo  rêve de devenir réalisateur et filme son ami Raphaël depuis l'enfance. Ce film est le résultat, le montage de toutes ces heures où Hugo accompagne Raphaël et le filme sous toutes les coutures, dans toutes les situations et notamment au cours de ses tournages.

Alors que rien ne laissait imaginer que Raphaël Quenard finisse par prendre toute la lumière, de figurations en petits rôles, en apparitions dans des séries et des téléfilms, il parvient en à peine trois ans à se hisser sur le devant de la scène, obtient des premiers rôles et un César. Le film ne raconte pas cette fulgurante ascension, ce succès foudroyant mais les conséquences d'un chagrin d'amour qui percute une "star" qui se fait quitter par la femme de sa vie. Des cauchemars récurrents obsédants le conduisent au Pérou.

Au fil du temps nous avons appris à connaître et à aimer (ou pas) ce sympathique trublion qui a bousculé énergiquement le ronron du cinéma français. Il est devenu un "bon client" des plateaux télé, à la logorrhée souvent hilarante, au phrasé unique, à la verve tourbillonnante qui nous laisse suspendu à une phrase de trois kilomètres dont on redoute la chute... mais Raphaël retombe toujours sur ses pattes. Le parcours est atypique ("Après un bac S mention très bien, il entre à l'école des pupilles de l'air 749 à Montbonnot-Saint-Martin, en Isère. En 2014, il décroche le diplôme d'ingénieur de l'École nationale supérieure de chimie de Paris (Chimie ParisTech), en électrochimie. En cours d'études, il effectue un stage de recherche en chimie physique à l'Imperial College de Londres. Il est, pendant six mois, assistant parlementaire de Bernadette Laclais, députée de la quatrième circonscription de la Savoie") mais depuis son premier film (il y a seulement cinq ans) Raphaël Quenard ne vit que pour le cinéma (malgré une incursion dans la "littérature" avec la parution récente de son premier roman Clamser à Tataouine).

Mais qu'en est-il de ce film atypique lui aussi ? Le capital sympathie, le talent de Raphaël Quenard suffisent-ils à faire de ce film au montage chaotique et hasardeux parfois sans queue ni tête une réussite ? Je dirais que cet objet hors norme ne s'adresse qu'aux fans de l'acteur (dont je fais partie) mais je dirai aussi qu'il n'est ni fait ni à faire. En essayant de brouiller les pistes avec ce documenteur, ni fiction, ni biopic, un peu des deux mais pas vraiment... où on ne peut débrouiller le vrai du faux (comme si savoir ce qui est vrai ou faux était une préoccupation majeure des spectateurs... j'en doute !), Raphaël finit par se montrer (presqu')antipathique. On a bien du mal à comprendre comment son ami Hugo peut rester attacher aux basques, aux volontés, aux caprices et à la mauvaise humeur de ce type à l'ego, au narcissisme et à l'égoïsme surdimensionnés qui ne vit que pour être face à une caméra. Les mystères de l'amitié sans doute.

On a du mal aussi à comprendre cet acharnement à déconstruire une image plaisante, sympathique, rigolote et talentueuse en nous présentant l'acteur sous toutes les coutures : aux toilettes (pour la grosse commission avec chute de matière dans la cuvette), ivre mort, en train de vomir, de baver, au réveil la bouche pâteuse, parfaitement idiot au téléphone... sans oublier le très dispensable gros plan sur son anus ou le fait qu'il soit d'une avarice quasi pathologique !!!

Au final je pense que malgré l'ascension fulgurante, l'exposition, la sur-médiatisation, Raphaël Quenard a réussi à garder la tête sur les épaules et une capacité d'autodérision exceptionnelle qui l'aide sans doute à ne pas être dupe. Son humour, pas toujours fin, fait mouche par instants. Les meilleurs moments reviennent à deux parmi la pléiade d'acteurs/réalisateurs qui défilent : une embrouille vraiment drôle avec Jean-Pascal Zadi et la proposition de film de Michel Hazavanicius absolument sordide que Raphaël prend au premier degré (toujours dans l'optique de se dénigrer lui-même et passer pour le dernier des cons).

Le grand intérêt du film réside surtout dans le fait que l'on découvre toute l'étendue de son talent et de sa palette d'interprétation comme s'il s'agissait d'une démo pour une agence de casting. Cela va du vulgaire à l'absurde en passant par une grande capacité à se moquer de lui-même mais aussi à une impressionnante aptitude à faire monter une vive émotion, ce qu'il serait temps qu'un réalisateur exploite enfin car ce barjo a la possibilité de faire venir les larmes du spectateur en laissant couler les siennes.

Narcissique, parfois drôle, parfois gênant et même un peu masochiste, Raphaël Quenard  pas dupe un instant, conscient de la volatilité de la notoriété conjugue les 3 L : léché, lynché, lâché... surprend un peu mais ne convainc pas toujours, ou est-ce l'inverse ? 

Commentaires

  • Hum... cela m'intrigue. Mais je pense que je vais faire l'impasse.
    Au fait, ils ont un cou ou pas, alors, les Péruviens ? Et ils en font quelque chose ?

  • La vraie question est surtout : qu'est-ce que t'as fait toi avec ton cou ?
    Belle leçon d'humilité non ?

    Il faut le voir pour se faire un avis et nous partageons rarement le même je trouve. Et 1 h 09 (ressenti davantage...) ça se tente !

  • Bonjour Pascale, je passe mon tour car je ne supporte pas la voix nasillarde de Raphaël Q. Et maintenant il a écrit un roman policier. Je ne le lirai pas non plus. Je crains que le succès lui monte à la tête. Bon week-end.

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