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  • MASTER CLASS JANE FONDA - FESTIVAL PARIS CINEMA

    J'ai retrouvé Mademoiselle In the Mood, fait la connaissance de Dimitri qui nous a remis notre invitation pour assister à la Master Class de Jane Fonda avec une centaine d'autres privilégiés ! En fait, il ne s'agissait ni d'une Master Class ni même d'une conférence mais bien d'une rencontre comme une conversation avec cette immense personnalité, ce qui est renforcé par l'intimité de cette petite salle. La star refuse d'emblée d'être cataloguée ou enfermée dans une case comme celles de jeune actrice, puis de sex-symbol, puis de féministe, puis d'activiste... mais qui espère encore être tout cela en même temps, malgré le temps justement.

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    C'est Fabrice Leclerc (rédacteur en chef de Studio Ciné Live) qui est chargé d'animer cet entretien et il ne pourra cacher son bonheur d'avoir à interviewer un tel personnage descendu du piédestal où l'a placé le cinéma alors qu'elle se montre si proche de nous. Il est vrai que Jane Fonda va nous offrir un véritable one woman show inattendu. Fine, élégante, juvénile, pleine de fougue, elle est d'une drôlerie irrésistible et ramènera sans cesse l'interview du côté de l'humour dès qu'il redeviendra trop sérieux. Elle encouragera les questions, les échanges, remettant de façon absolument délicieuse et très drôle le « poseur de questions professionnel » qui veut profiter de son temps de micro disponible pour raconter sa vie et refaire la bio de Jane montrant par là qu'il a bien révisé son sujet. MDR. Au bout d'un moment de ce monologue lénifiant (Jane Fonda doit savoir... je pense... qu'elle a un père qui s'appelle Henry, un frère Peter, une nièce Bridget...), elle dira : « où se trouve votre question ? ». J'adore !

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     Jane Fonda explique qu'elle est en France pour tourner un film avec notamment Pierre Richard, dont elle dit être tombée « amoureuse » pour ce rôle puisqu'elle jouera celui de sa femme. Comme elle parle impeccablement français mais le lit avec plus de difficulté, c'est la fille de Vadim, Nathalie qui lui a proposé le scénario auquel elle a dit oui sans même le lire.

    Elle évoque son père avec qui, toute jeune, elle a partagé une scène de théâtre alors qu'elle ne savait que faire pour gagner sa vie. C'est avec infiniment d'émotion qu'elle dit que ce père lui manque mais élude avec une pirouette en rappelant qu'elle a obtenu deux Oscar avant que lui-même n'en obtienne un... pour son tout dernier film « La maison du lac » qu'elle a produit. C'est pour « Klute » de Pakula qu'elle obtient le sien alors qu'elle suppliait le réalisateur de prendre Faye Dunaway, ne se sentant pas suffisamment crédible dans le rôle de cette prostituée.

    A 22 ans, elle cherche avant tout à échapper à l'ombre envahissante du père car elle en a assez de n'être que « la fille de ». Elle tourne avec les plus grands dont Cukor par exemple dont elle dit avec malice qu'il couchait avec les garçons mais adorait les filles.

    Un premier tournant s'opère en 1972. Elle devient militante activiste contre la guerre du Vietnam. Pendant trois ans, elle partage la vie des femmes et des familles de combattants puis de vétérans. Elle est révoltée. Elle est toujours consternée de constater qu'aujourd'hui les vétérans des guerres d'Irak ne soient pas mieux traiter...

    Dès lors ses rôles seront toujours en accord avec ses combats et ses préoccupations idéologiques ce qui lui vaudra d'ailleurs pas mal de critiques et de problèmes avec l'extrême droite et le F.B.I. Ce qui a été dit d'elle à l'époque la poursuit toujours et elle en semble toujours profondément affectée car il aurait été clairement dit qu'elle n'aimait pas son pays et « ses » soldats.

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    Elle produira « Le Retour » d'Hal Ashby en l'honneur des vétérans et obtiendra son deuxième Oscar de la meilleure actrice pour le rôle qu'elle tient dans ce film. Dans les années 80, elle voulait « devenir activiste à plein temps », mais aujourd'hui en 2010, elle veut retravailler et fait noter par une de ses amies présentes, avec beaucoup de plaisir et d'amusement le nom des jeunes cinéastes que le public lui suggère : Jacques Audiard, Christophe Honoré, mais aussi Tarantino. Elle rêve de nouveau de tourner avec Robert Redford ou Jeff Bridges. Elle s'adresse au public en disant « si vous avez des contacts avec ces gens, dites leur que Jane Fonda est prête ».

    Même si elle tourne peu désormais, elle trouve sa vie passionnante et bien remplie entre ses voyages, son compagnon, son chien et les livres qu'elle écrit.

    En quittant la salle, une foule de fans s'était massée devant le cinéma. Nous avons dû nous échapper pour rejoindre le MK2 (où nous attendait Tilda Swinton) mais nul doute que Jane Fonda a dû accorder du temps à ces gens présents venus pour elle.

    Je la retrouverai ce soir lors d'un cocktail donné en son honneur...

    Que voulez-vous que je vous dise ? C'est magique ! Regardez.