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judd apatow

  • Funny people de Judd Apatow ***

     Adam Sandler, Seth Rogen, Judd Apatow dans Funny People (Photo) Adam Sandler, Seth Rogen, Judd Apatow dans Funny People (Photo)

    Dans la dure jungle du “stand-up” vous pouvez devenir une star et faire des (mauvais) films. On vous reconnaît dans la rue, on vous fait signer des autographes et on vous prend en photo. C’est le cas de George Simmons (Adam Sandler, vraiment très très très très très bon, tellement bon qu’il va sûrement devenir un des « gars de la semaine »).

    Vous pouvez également devenir le premier rôle d’une sitcom quotidienne manifestement débile (avec rires ajoutés à la bande son) qui vous assure un salaire. C’est le cas de Mark (désopilant et lymphatique Jason Schartzmann).

    Enfin, vous pouvez jouer gratuitement deux minutes par soir dans des clubs et continuer votre job dans la restauration rapide. C’est le cas d’Ira (Seth Rodgen, généreusement naïf).

    Lorsque George va apprendre qu’il est atteint d’une leucémie et qu’il n’en a sans doute plus pour longtemps il va revenir à ses premières amours, le « stand up » et rencontrer Ira qu’il va embaucher pour lui écrire des répliques mais aussi pour qu’il devienne son bras droit, son homme à tout faire, son souffre-douleur.

    Je ne sais pas à quoi sert ce film ni si nous autres franco-français pouvons comprendre toutes les « subtilités » des vannes qui fusent non stop dans ce film, mais il est certain qu’on en sort heureux malgré le cynisme et la mélancolie ambiants. La mort rôde autour de George et pourtant ou justement à cause de cela, l’atmosphère est pétrie d’humanité, de compassion.

    J’avais zappé les deux précédents films de Judd Apatow en tant que réalisateur, je ne sais donc s’ils sont de ce niveau, en tout cas celui-ci tellement atypique et singulier donne envie de se pencher sur les anciens ou en tout cas sur les prochains sans hésitation. Ici, malgré l’ambiance caca-prout-bite-couilles quasi ininterrompue, le réalisateur parvient néanmoins à cesser parfois la déconnade pour émouvoir, rassembler autour d’un verre ou dans une étreinte spontanée et chaleureuse. C’est une bonne et énorme surprise de pouvoir dire que ce film différent est nuancé, parfois délicat et drôle.

    C’est Adam Sandler, absolument parfait, qui emporte le film et semble avoir compris et assimilé la quintessence de son métier d’acteur et se montre tour à tour drôle, désespéré, amoureux transi, effrayé (il a besoin que quelqu’un lui parle pour s’endormir), capricieux, colérique, injuste... La palette d’émotions qu’il explore est impressionnante. Et bien sûr, comme beaucoup d’acteurs comiques habitués à en faire trop, il a compris que c’est en étant sobre et en en faisant le moins qu’il est le plus crédible et le plus touchant.