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les paradis perdus

  • CHRISTOPHE Bevilacqua *****

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    Peut-être qu'avant j'étais comme vous avant, quand j'étais bête, j'écoutais un "best of" de Christophe et je me disais "mais je les connais toutes, ses chansons !" et je passais à autre chose. Et puis un soir de juin 2007 (il n'est presque jamais trop tard) : la révélation ! Lors d'une soirée romantique, proustienne et cinéphile, j'ai découvert Christophe en concert privé, acoustique, privilégié et trois ans plus tard, j'en frissonne encore de bonheur et d'émotion.
    Depuis je l'attends.

    Et il est venu.

    Deux mots d'une banalité indigne de lui me viennent à l'esprit : Génial et Sublime ! Mais ce serait un peu court et pourtant c'est sûr, mes mots ne pourront jamais habiller et retranscrire ces presque trois heures de concert magistral, d'une intensité insensée.

    Christophe nous invite dans son univers particulier, singulier. C'est par la magie des sons qu'on y pénètre. On est comme happé dès les premiers accords au piano. L'ambiance vaporeuse, impalpable s'empare de nous, nous enlève, nous élève. On décolle, on s'envole, on plane au dessus du monde et on n'atterrit que trois heures plus tard. Trois heures de pur mystère et d'enchantement.

    C'est cela, pendant trois heures on plane. Et pourtant la musique n'est pas que "volatile" et expérimentale, elle peut se faire rock grâce notamment à un guitariste totalement un peu fou à qui il arrive de jouer de sa guitare avec un archet pour en créer des sons évidemment absolument inédits.

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    Mais Christophe s'empare de la salle par sa présence grave, sa douceur, sa gentillesse, son humour. Il ne sourit pas Christophe mais quand il s'adresse à son public, il dit "chers amis", il l'invite à partager, à "venir au mariage". Il faut entrer dans cet univers si particulier qu'il rend accessible par l'émotion et la profondeur de ses textes sublimés par sa musique parfois aérienne, parfois métallique mais toujours harmonieuse, élégante.

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    La première partie est consacrée à son dernier album, une merveille intégrale, un vertige permanent qui parle d'amour et uniquement d'amour :
    "Et si le temps m'offrait
    L'aumône de lui-même
    Je l'utiliserais
    Encore et bien fait
    A aimer ce que tu es
    Aimer ce que je suis
    En somme,
    aime ce que nous sommes".
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    Christophe s'amuse et nous amuse. Il sort une petite caméra filme le public, photographie ses musiciens. Il nous lit un poème d'Edgar Poe, au hasard celui de la page 19, parce que nous sommes le 19. Sa voix parlée est un autre vertige, plus rocailleuse partie dans les volutes. Il parle de la solitude, et c'est l'impression qu'il donne... qu'il est un solitaire ou peut-être un homme seul, en tout cas unique. Il ne sourit jamais et la ride au front de plus en plus creusée semble être la marque de son inquiétude ou de sa singularité, de son excentricité.
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    Heureusement qu'à l'instar d'autres géants (Manset par exemple), il ne s'est pas isolé du monde dont il semble parfois absent et qu'il accepte de partager son étrange, baroque et lumineuse extravagance avec nous. Sa voix limpide qui atteint des hauteurs aux accents déchirants, sa musique enivrante sont l'écrin idéal de ses mots envoûtants.
    Un concert unique comme un rêve,
    et toujours la merveille des merveilles :

    « Dans ce luxe qui s'effondre

    Te souviens-tu quand je chantais

    Dans les caves de Londres ?

    Un peu noyé dans la fumée

    Ce rock sophistiqué

    Toutes les nuits tu restais là

    Dandy un peu maudit, un peu vieilli,

    Les musiciens sont ridés

    Sur ce clavier qui s'est jauni

    J'essaie de me rappeler

    Encore une fois 

    Les accords de ce rock

    Qui étonnait même les anglais ».

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    Les photos sont de moi et mes petits mains, voilà, pour le "crédit", c'est fait.