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  • UN FILS

    de Mehdi M. Barsaoui ***

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    Avec Sami Bouajila, Najla Ben Abdallah, Youssef Khemiri

    Farès et Meriem forment avec Aziz, leur fils de 9 ans, une famille tunisienne moderne issue d’un milieu privilégié. Lors d’une virée dans le sud de la Tunisie, leur voiture est prise pour cible par un groupe terroriste et le jeune garçon est grièvement blessé. 

    Même si on s'y attend, le coup de feu qui atteint l'enfant fait décoller le spectateur de son siège. Ce bang soudain est la manifestation sonore que la vie peut basculer d'une seconde à l'autre. On chante, on est heureux, une voiture vous double et brusquement, plus jamais rien ne sera comme avant.

    Dès qu'Aziz est pris en charge à l'hôpital, on quittera peu cet endroit où les parents effondrés et couverts du sang de leur fils attendent les compte-rendus des médecins qui s'occupent de l'enfant. Si l'état d'Aziz se stabilise, il est très préoccupant. Pour le sauver, on a dû lui ôter 80 % du foie et une greffe est indispensable. Aziz arrive en 19ème position sur la liste d'attente, le don d'organe n'étant pas entré dans les moeurs tunisiennes pour des raisons religieuses...

    Un malheur arrivant parfois accompagné de son lot d'embarras supplémentaires (dont je ne vous dirai rien), Farès et Meriem vont devoir également affronter sans délai d'autres problèmes personnels, intimes.

    En plus du désarroi du couple, des parents, tout ce dont un père est capable pour sauver la vie de son enfant, le réalisateur aborde une réalité actuelle directement liée au terrorisme dont là encore je ne vous dirai pas un mot, aussi désolante et lamentable que l'holodomor dont je vous  parlais hier. Les mots manquent d'ailleurs pour qualifier cette abomination.

    Je ne peux donc, au risque de spoiler honteusement, pas dire grand chose de ce premier film admirablement maîtrisé. Mais c'est dans un climat de chaos et d'incertitude d'un pays post révolution arabe que le réalisateur place son intrigue, son histoire d'amour bousculée par des faits, des révélations qui vont placer les personnages face à des choix, des décisions.

    Si l'on quitte peu l'hôpital où se joue un suspense insoutenable puisqu'un enfant est entre la vie et la mort, le réalisateur nous permet de respirer un peu avec les quelques minutes du début où la joie de vivre, la gaité semblent ne jamais devoir prendre fin et plus tard lors d'un plan fixe très large, très beau sur un coucher de soleil au cours duquel un petit garçon rejoint un homme...

    Najla Ben Abdallah dans le rôle de la mère est admirable et magnifique mais sur le visage de Sami Bouajila passe toutes les émotions humaines. La puissance d'interprétation de cet acteur tellement humble, sobre et sensible passe de la joie sublimée par son sourire rayonnant, puis par la douleur, la colère, la rage, l'humiliation, le découragement, la douceur, l'espoir parfois retrouvés et le pardon.

  • Encore un jeu

    Merci de trouver le titre des films suivants à partir d'une seule image.

    3 réponses maxi (jusqu'à jeudi, ensuite on se lâche).

    Les numéros sont AU-DESSUS.

    Bon amusement.

    GAME OVER. Merci d'avoir joué. A lundi prochain pour un nouveau jeu.

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    1

    Jemiso a trouvé :

    Les chroniques de Noël

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    2

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    Les grandes espérances

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    3

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    Du silence et des ombres

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    4

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    Le projet Blair Witch

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    Miracle sur la 34ème rue

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    6

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    Le faucon maltais

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    7

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    Intolérance

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    Voyage au bout de l'enfer

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    La poursuite infernale

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    10

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    Bad Santa

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    11

    Igobow a trouvé :

    Sur les ailes de la danse

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    12

    Tosniaboat a trouvé :

    Haute pègre

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    13

    Igobow a trouvé :

    Broadcast news

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    14

    Enim a trouvé :

    Docteur Folamour

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    15

    rima a trouvé :

    Jarehead la fin de l'innocence

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    16
    Ronnie a trouvé :

    Va, vis et deviens

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    17

    Flacduil a trouvé :

    Mon nom est Tsotsi

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    18

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    Babel

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    19

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    If...

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    20

    Enim a trouvé :

    Santa et Cie

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    21

    Marinette a trouvé :

    Une place au soleil

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     22

    Marinette a trouvé :

    Indiscrétion
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    Brazil

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    24

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    Fenêtre sur cour

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    25

    Ronnie a trouvé :

    A Christmas horror stoty

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  • Un prophète

    de Jacques Audiard *****

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    Avec Tahar Rahim, Niels Arestrup, Reda Kated

    Malik n’est encore qu’un tout jeune garçon quasi analphabète lorsqu'il est condamné à 6 ans de prison. Il est terrifié de découvrir l’univers carcéral, et très seul. Dans le bâtiment où il se trouve, la Mafia Corse fait la loi, avec à sa tête un « parrain » Cesar Luciani aux pouvoirs étendus et incontestés qui règne à la fois sur les détenus et sur les gardiens.

    6 ans, c’est long et c’est court. En prison c’est une éternité. Conscient de la fragilité de Malik, Luciani lui propose sa protection en échange de « services » dans le plus pur style « je vais te faire une proposition que tu ne pourras pas refuser »... Pour le mettre à l’épreuve, il lui ordonne de supprimer Reyeb un autre détenu. Malik, affolé, va tenter d’avertir l’administration pénitentiaire, mais il ne peut que constater qu’elle est aussi sous la coupe de Luciani et que finalement il n’a pas le choix.

     

    Soumis et corvéable à merci, Malik va docilement jouer son rôle « d’esclave arabe » et remplir consciencieusement ses missions. Mais armé d’une intelligence supérieure à la moyenne (il va suivre les cours d’alphabétisation, passer des examens, apprendre seul le « corse » en observant et écoutant les autres) et d’un instinct de survie hors du commun, il va résister, s’endurcir, exprimer la violence qui sommeille en lui, gagner la confiance de tous mais aussi être hanté jour et nuit par le fantôme de l’homme qu’il a tué.

     

    Il n’hésitera pas non plus à fréquenter ses « frères » musulmans, à sympathiser avec un « gitan »… bref, à faire le grand écart entre toutes les communautés présentes, animées par le racisme et les luttes de pouvoir ; les corses détestent les arabes qui détestent les gitans et tout le monde se le rend au centuple !

     

    Jacques Audiard désormais, ça me paraît incontestable, Grand Cinéaste fait preuve d’une maîtrise exceptionnelle à tous les niveaux. Il réussit l’exploit de faire qu’on s’attache à son héros alors qu’il est typiquement le genre de personne qu’on n’a pas du tout envie de rencontrer dans la vie réelle. Il faut dire que Malik, c’est Tahar Rahim, inoubliable, époustouflant, mélange de candeur, d’innocence, de naïveté, d’intelligence et d’agressivité qui fait évoluer son personnage physiquement, intellectuellement, psychologiquement comme il est rare de le voir au cinéma.

     

    La scène où Malik doit remplir son premier contrat (tuer un homme), est répétée plusieurs fois entre Malik et un corse qui joue le rôle de la future victime. Rien que la répétition est flippante pour Malik mais aussi pour le spectateur car le personnage paniqué est tremblant et on imagine bien qu’il n’est absolument pas en état d’accomplir cet acte. Lorsque le moment du meurtre arrive finalement, rien ne se passe comme prévu. Audiard étire la scène au maximum jusqu’à nous mettre dans un état de stress proche de celui de Malik. Une tension infernale s’empare alors du film, du personnage et du spectateur. C’est très rare. Le film sera parcouru de scènes poussant l’angoisse à son paroxysme et l’atmosphère électrique s’amplifiera dans un crescendo incessant nous faisant craindre le pire à chaque étape. Et ce n’est pas lors de ses permissions de sortie après trois ans d’enfermement, où il aura d’autres objectifs à atteindre qu’il sera le plus en sécurité. On continuera de trembler avec lui et pour lui.

    Heureusement, il retrouvera dehors l’ami qu’il s’est fait en prison et cette histoire d’amitié, essentielle, idyllique et bouleversante est sans doute la seule bouffée d’air dans cet univers et cet espace confinés dans lesquels le réalisateur nous enferme pendant deux heures et demi. L’acteur qui joue cet ami, Abel Bencherif, est également une impressionnante et réjouissante révélation. Le moment où il raconte la mésaventure avec son chien qui l’a sans doute menée en prison est à mourir de rire. Car oui, on peut éclater de rire plusieurs fois pendant ces deux heures et demi claustrophobes !

     

    Mais l'essentiel, l'essence même du film est qu'on assiste, cloîtré avec Malik à la métamorphose d’un personnage et d’un acteur. C’est absolument sidérant de voir comment il s’adapte, s’impose puis utilise les autres et la prison. Audiard fait de cette transformation une « ascension », sans poser de jugement, juste en racontant, en constatant : comment un petit malfrat devient un véritable caïd « grâce » à la prison ? Comment il s’en sort à force d’intelligence et d’opportunisme ?

     

    Face à lui, évidemment, il y a Cesar Luciani et l’acteur ogre Niels Arestrup lui donne son regard d’acier, sa démarche chaloupée, sa voix incroyablement pondérée. Il est une bombe à retardement dont chaque expression de douceur n’est que la manifestement du calme avant la tempête qui s’abat avec la brutalité à la limite de la démence dont il est capable. Ses face à face avec Malik/Tahar sont des moments de pure jubilation offerts par deux acteurs touchés par la grâce, et l’aîné posera d’ailleurs parfois un regard tendrement paternel sur le plus jeune.

    Jacques Audiard crée à l’écran un nouveau style de voyou individualiste qui nest pas un psychopathe sanguinaire inculte et assoiffé de pouvoir mais encore, mais aussi, mais surtout il nous fait un cadeau en faisant naître sous nos yeux énamourés de fans, un archange diaboliquement angélique, phénoménal dans un rôle écrasant : un Acteur, Tahar Rahim* !

    J’ai dit inoubliable ? Il l’est !

     

    Alors laissez-vous emmurer avec lui par Jacques Audiard.

     

    *C’est décidé Tahar Rahim, je l’aime d’amour !

  • UN AUTRE MONDE

    de Stéphane Brizé ***(*)

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    Avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Marie Drucker, Anthony Bajon

    Tout s'effondre autour de Philippe. Cadre d'une entreprise, responsable d'une agence de province, sa direction lui impose un plan social : se séparer de 10 % des salariés qu'il doit choisir lui-même.

    Incapable de trouver des noms à mettre sur cette liste on lui demande de répondre à peu près à cette question : "si un train venait à percuter un de vos collaborateurs, à qui il ne faudrait absolument pas que cela arrive" (pour ne pas gêner la bonne marche de l'entreprise...). A force de chercher et de ne pas trouver, Philippe va finalement proposer aux plus hautes sphères de sa hiérarchie une solution incroyable qui résoudrait tous les problèmes et permettrait d'éviter le moindre licenciement. Je me garde bien de vous la révéler tant elle est exceptionnelle...

    Par ailleurs sa femme lassée de la pression imposée par le travail de Philippe et de ses absences innombrables, demande le divorce. Leur fils, brillant étudiant est victime d'une brutale décompensation (rupture de l'équilibre psychique, se caractérisant principalement par le fait que cette personne "sort du réel" : elle peut alors présenter des bouffées délirantes, des épisodes délirants très brusques (merci wiki)) et est interné en hôpital psychiatrique. Philippe va mener de front ces trois profonds bouleversements qui se présentent simultanément dans sa vie, ce qui est loin d'être invraisemblable.

    Stéphane Brizé nous a habitués à évoquer le monde du travail. Ici, il se penche sur le sort d'un cadre qu'il appelle "le bras armé" de l'entreprise. En effet, coincé entre les employés, les ouvriers, les syndicalistes de l'usine d'une part et les dirigeants du groupe de l'autre, il a la mission de plus en plus impossible de trouver une cohérence entre ce qu'on lui demande de faire et ses propres valeurs. Il s'est consacré au-delà de l'abnégation à servir un système qu'il ne reconnaît pas ou qu'il découvre enfin...

    Le réalisateur alterne avec brio les scènes de travail et les moments intimes en famille, chez l'avocat ou à l'hôpital. On voit que ce couple s'est beaucoup aimé et qu'il s'aime encore d'une certaine façon. La scène de la vente de la maison, celle où Philippe retrouve sa femme sur un parking de supermarché car il reste le seul à pouvoir la consoler sont des moments forts et concrets de ce changement de vie. Le couple s'y montre ici d'une grande justesse. Stéphane Brizé rend son film en tout point passionnant, proche du documentaire parfois et d'un réalisme troublant. Si on ne savait que Vincent Lindon est acteur, on penserait pénétrer dans une véritable entreprise. Quant à la complicité du couple, elle est absolument évidente.

    Vincent Lindon d'ailleurs, comment s'y prend-il pour avoir été chez Brizé un maçon (Mademoiselle Chambon), un homme qui sort de prison (Quelques jours de printemps) un agent de sécurité (La loi du marché), un syndicaliste (En guerre) et à présent un dirigeant d'entreprise en costume et être chaque fois aussi crédible ? Raconter le monde du travail avec autant d'intelligence et de conviction ? Une nouvelle fois, son interprétation puissante est sidérante. Qu'il mène admirablement une réunion de travail avec des représentants du personnel, ses collègues cadres ou assiste à celle dirigée par la patronne du groupe en France (Marie Drucker, vraiment impressionnante, effrayante), il est à sa place, incroyablement juste et souvent émouvant. Au bout du rouleau, comme broyé lui-même par le système qu'il a servi, il force le respect, en impose tout en laissant paraître les failles et la fragilité. Quand il ment, cela se lit sur son visage défait. Lorsqu'il rend visite à son fils bien mal en point à l'hôpital (deux scènes renversantes où Anthony Brajon est impressionnant également et nous mène au bord du malaise) il est bouleversant. Le plan fixe sur son visage dévasté par l'incompréhension et le chagrin est un moment dingue.

    La vision juste de cette machine à broyer des humains cynique et impitoyable que peut être l'entreprise est servie par cet acteur époustouflant. Bien entouré par Sandrine Kiberlain, vraiment formidable dans ce registre grave et dramatique auquel elle semblait avoir renoncé depuis pas mal de temps, Anthony Brajon toujours au top et tous les autres personnages dont certains doivent jouer leur propre rôle.

    Un film choc, brillant, très fort.

  • UN HÉROS

    d'Asghar Farhadi ****

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    Avec Amir Jadidi, Mohsen Tanabandeh, Sahar Goldust

    Emprisonné à cause d'une dette qu'il n'a pu rembourser à Braham son ex beau-frère, Rahim se voit accorder une permission. Il veut mettre à profit ces deux jours pour tenter de convaincre son créancier de retirer sa plainte tout en lui promettant de lui rembourser une partie de sa dette. Braham refuse, il estime que Rahim est malhonnête.

    Les Cahiers, les Inrocks et Libération n'ont pas aimé ce film, c'est plutôt bon signe. Laurent Delmas de France Inter trouve que le cinéma d'Agshar Farhadi ronronne... Donnez-moi tous les jours du cinéma qui ronronne ainsi. En effet, à l'heure du bilan annuel, je peux dire que le cinéma iranien pourra être élu LE cinéma de l'année. Après La loi de Téhéran, Le diable n'existe pas, ce film a toutes les chances de figurer au palmarès annuel de cette route. Comme ses collègues réalisateurs Asghar Farhadi fait l'objet de pressions de la part du gouvernement iranien qui aimerait les faire taire. Et comme ses collègues il a l'art de nous raconter des histoires de personnages ordinaires tout en nous parlant de son pays, de la société iranienne.

    La mésaventure du personnage s'inspire d'un fait divers réel dont le cinéaste s'empare de façon à nous scotcher aux basques de Rahim son "héros" parfois opaque et insaisissable. Le jeune homme est père d'un petit garçon bègue. Rahim et Farkhondeh, l'orthophoniste du gamin sont très amoureux. La jeune femme a trouvé un sac de pièces d'or qui pourraient permettre à Rahim de payer une partie de la dette. Mais Bahram ne veut pas de cet arrangement. Il veut la totalité de la somme. Rahim décide donc de rendre les pièces d'or à sa propriétaire. C'est cet acte honnête et généreux qui fait de lui un héros. La télé, les réseaux sociaux et une association d'aide aux victimes se saisissent de l'histoire de Rahim. Une collecte est même organisée pour financer sa libération. Mais il n'envisage pas de retourner en prison et espère que sa nouvelle notoriété sera un atout.

    Les rumeurs, les fake news, l'influence des réseaux sociaux, la manipulation du directeur de la prison puis les mensonges et magouilles de Rahim, l'utilisation du bégaiement de son fils (bouleversant) pour amadouer l'opinion publique rendent le film de plus en plus anxiogène à mesure que le "héros" s'enfonce dans les ennuis. Cela semble de plus en plus inextricable. On ne sait plus toujours très bien où on en est tant l'écheveau dans lequel le réalisateur place son personnage se complexifie au fil du temps. Et la personnalité insaisissable de Rahim ajoute au trouble.

    La famille est le pivot qui permet à Rahim de se tenir debout. Infatigables soutiens, sa soeur, son beau-frère, sa "fiancée" l'épaulent et le protègent sans faillir. Quitte à commettre de redoutables erreurs. Les scènes intimes sont admirables. Les autres personnages sont également bien campés et parviennent à exister avec profondeur. Comme le créancier qui est plutôt un brave type ou la responsable de l'association caritative d'une grande intégrité.

    A noter une scène introductive que j'ai trouvée de toute beauté. Rahim se rend sur le chantier d'un tombeau antique sur lequel travaille son beau-frère. L'ascension pour arriver au sommet du mausolée à l'aide d'escaliers qui m'ont paru précaires semble laisser augurer que les heures qui vont suivre ne vont pas être une partie de plaisir pour Rahim. L'acteur d'une incroyable beauté affiche d'abord un sourire angélique d'innocent qui se fige peu à peu pour se transformer en masque de dureté. Je l'ai déjà dit, son interprétation rend son personnage parfois énigmatique et pas forcément sympathique. On avait déjà pu voir cette beauté dans La permission autre film iranien impressionnant.

    Un héros : une dette déshonorante - Cinéma - Le Télégramme

    Coups de théâtre et suspense maintiennent l'attention de bout en bout. L'interprétation est au diapason. Bravo !

  • COMME UN FILS

    de Nicolas Boukhrief ***

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    Avec Vincent Lindon, Karole Rocher, Stefan Virgil Stoica

    Jacques, professeur d'histoire "remercié" pour avoir tenté de séparer des élèves lors d'une rixe (la vidéo prise sur le fait semble montrer qu'il aurait participé au crêpage de chignons) traîne sa carcasse désabusée.

    Un soir dans son épicerie de quartier, il est témoin d'un vol. Là encore il prend part à l'action pour séparer les agresseurs et l'agressé et participe ainsi à l'arrestation d'un des trois, les deux autres réussissent à s'échapper. Plus tard il découvre qu'il s'agit de Victor, 14 ans. D'origine rom, en France depuis peu, le gamin est déscolarisé, exploité par un oncle peu scrupuleux qui l'oblige à rapporter de l'argent chaque soir. La rencontre entre les deux solitudes blessées de Jacques (il y a eu drame dans sa vie) et Victor va redonner un sens à leur vie.

    Quelques mots sur ce film, sans doute le moins imprévisible de toute l'histoire du cinéma. Rien ne semble vraisemblable et tous les clichés sur les roms sont ici rassemblés. La façon dont Jacques et Victor, qui n'avaient strictement aucune raison de se revoir, se retrouvent ne tient pas debout. Il arrive peut-être qu'un cambrioleur s'endorme chez la personne qu'il cambriole mais cela semble tellement énorme, que j'ai eu du mal à y croire. Que le cambriolé développe instantanément une sorte de syndrome de Stockholm en s'attachant sans délai à son cambrioleur, j'ai encore une fois peiné à rester attentive. Que ledit malfrat, très attachant c'est indéniable, affiche aussitôt une soif d'apprendre au point de revenir chaque jour chez le prof pour apprendre à lire et à écrire, on rêve que ce soit aussi simple. Que le prof (sans travail) remette à son padawan chaque jour la somme dont il a besoin pour ne pas se faire tabasser à mort par son oncle, au point de vendre sa collection de livres précieux, des incunables que les bibliophiles s'arrachent, on se pince pour y croire. Que le prof se rende dans le camp de roms où réside Victor et rencontre sans ciller des gars à la mine patibulaire (mais presque) pour leur dire que bon, ben ça ne se fait pas de taper un gosse, on écarquille les yeux. Que la responsable d'une association d'aide aux mineurs étrangers soit assez charmante pour que... Bref, n'en jetez plus la cour est pleine.

    Vous l'avez compris, le scenario est aussi prévisible que peu réaliste. La réalisation n'est pas éclatante et permet une sorte de film social naturaliste à la Dardenne. Et pourtant, malgré ce manque d'éclat, cet absence de lyrisme où même l'émotion est contenue, on reste accroché au cheminement de ces deux êtres perdus. Ils se cramponnent sincèrement l'un à l'autre et au-delà de ce qui pourrait paraître naïf et chimérique, laissent entrevoir ce qui fait parfois défaut à ce genre de films, de trajectoires, et en règle général à cette époque dingue : l'espoir.

    Et puis, il est évident que la présence de Vincent Lindon qui développe une fois de plus ici tout le charme, la puissance, le charisme, l'humanité et la force tranquille dont il est capable écrase le film de sa forte interprétation. Il en impose cet acteur merveilleux et Nicolas Boukhrief a le mérite, la bonne idée de le faire sourire deux fois ! Qu'il en soit remercié. L'espoir je vous dis !

  • UN FILM GAY ? UN WESTERN ?

    Non, un grand film d'amour.

    Deux acteurs incandescents dont un qui manque à jamais.


    Ce soir sur Arte :

    "...leurs escapades sont autant de pèlerinages. Sans jamais oser retourner à Brokeback Mountain. Ils reconstituent tacitement, invariablement, les conditions de leur première fois; Comme s'il n'y avait qu'un instant d'éternité dans toute une vie et ensuite, des décennies entières vouées au culte de ce dernier".
    Louis Guichard. Télérama

    Que vous soyez filles ou garçons, si vous ne tombez pas amoureux de Jack ou de Ennis ou des deux, si vous n’êtes pas en larmes lorsque Ennis soupire « Jack, I swear… », débarrassez-vous de votre cœur, il ne vous est d’aucune utilité ;-)

    Voir (et revoir) ce film vous brise le cœur et pourtant une seule envie persiste, retourner à Brokeback Mountain. Et dès que le film s’achève, certains (j’en connais…) courent acheter la « short story » pour replonger grâce aux mots âpres et sans fioriture d’Annie Proulx dans l’histoire de ces deux héros, ces « deux paumés qui ne savaient où aller ».

    Dans les années 60 deux «lonesome cow-boys» trouvent un travail saisonnier : garder un gigantesque troupeau de moutons et dans des conditions à la limite de la survie, ils apprennent à se connaître. Rapidement, c’est "un courant électrique qui jaillit entre les deux", la chose contre laquelle on ne peut rien. Ils s’aiment, tout simplement.

    Ang Lee place le spectateur dans la même situation d’apprendre à connaître puis à aimer les deux personnages. Il filme large une nature imposante et grandiose et prend tout son temps pour que l’histoire s’installe et que les héros nous deviennent indispensables comme ils le sont l’un pour l’autre.

    Jack (Jake Gyllenhaal, lumineux) et Ennis (Heath Ledger, torturé), et ce sont eux les premiers surpris, vont s’aimer. Leur première étreinte inévitable est filmée comme une lutte. Puis, les regards et caresses échangés sont d’une douceur et d’une évidence rarement vues au cinéma. Au matin Ennis cherche à nier l’évidence : «Je ne suis pas une tapette », et Jack, qui assumera toujours mieux ses sentiments, répond « moi non plus ». Et en effet, ce n’est pas l’histoire de deux cow-boys homosexuels mais une histoire d’amour qui nous est contée avec tout ce qu’elle comporte d’interdit et d’impossible car au-delà du carcan des préjugés, être deux garçons qui s’aiment dans cette Amérique c’est être en danger de mort, pas plus, mais surtout pas moins.

    Ils se séparent au terme de la saison sans projeter de se revoir et l’on découvre sur leur visage le ravage des secousses sismiques qui les animent. Pendant des années ils s’appliqueront à mener une vie « normale » avec mariage, enfants et femmes délaissées… Pendant cet intermède où l’on découvre leur vie respective et séparée, Ang Lee réussit le tour de force de nous mettre dans la situation du manque causé par l’absence de l’autre.

    Ils choisiront enfin de retourner chaque année vivre leur secret à Brokeback Mountain car ce n’est pas une chose sans importance qui leur est arrivée. La scène des premières retrouvailles est d’une beauté à la fois grisante et déchirante : ils comprennent dès la première minute qu’ils devront se cacher.

    Toute leur vie sera ponctuée par ces retrouvailles indispensables, essentielles et vitales, des instants  de magie suspendus où ils ne feront rien d’autre que ce que font tous les amoureux du monde : se promener, regarder les étoiles, chahuter, rire, parler, se taire… s’aimer. Ils connaîtront aussi tous les tourments et les angoisses des séparations vécus comme des tortures, le manque effroyable de l’autre qui donne envie de mourir, la jalousie aussi, perçue comme une souffrance supplémentaire.

    Gloire aux deux acteurs habités, inspirés, qui portent haut les sentiments qui animent leurs personnages, aux regards de Jack, à leur conviction à tous les deux et à cette scène où Ennis «enfouit son visage dans l’étoffe d’une chemise et respire lentement par le nez et la bouche, espérant y trouver la légère odeur de fumée et de sauge, le goût salé de la sueur de Jack… ». Quel amoureux n’a pas fait ce geste ?

    Cette histoire est d’une force, d’une banalité, d’une pudeur totales symbolisée ainsi par Annie Proulx : « Aux vibrations du plancher sur lequel ils se tenaient tous les deux, Ennis pouvait sentir la force des tremblements de Jack ».

    C’est un film déchirant, poignant et douloureux mais c’est une merveille, un miracle, un joyau.

  • Un petit quizz concernant

    ce film (et ce livre) que j'ai tant aimés :

    LE SEIGNEUR DES ANNEAUX.

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    Voici les bonnes réponses que vous trépignez de connaître

    I – Quel âge a Bilbo dans le premier volet ?

    111 ans

    II – Comment s’appelle la créature qui attaque la Communauté dans les mines de la Moria ?

    Un balrog

    III – Combien y a t’il d’anneaux en totalité ?

    20

    IV – Quel est le vrai nom de Gollum ?

    Sméagol

    V – Où Frodon doit-il détruire l’anneau ?

    A la montagne du Destin

    VI – Qui tue Saroumane ?

    Grima langue de serpent

    VII – De qui Aragorn est-il le descendant ?

    Elendil

    VIII - Question la plus difficile… à votre avis, quel est mon personnage préféré ?

    Boromir... Mon goût pour les héros sacrifiés au nom des causes perdues...

  • Un ptit jeu

    J'ai reçu de nombreuses plaintes lors de mon dernier "jeu" : TROP DIFFICILE !!!

    Alors voilà : un morceau d'affiche, un film, lequel ???

    Vous n'avez pas trop mal travaillé ce week-end... mais il reste quelques efforts à fournir. Vous voulez des indices ???

    Pour la 5ème affiche, sachez que je me suis fait plaisir... qu'il faut savoir QUI j'aime à la folie... quel est le genre cinématographique qui a bercé mon enfance (même si ce film précis n'en fait pas partie... oui, je sais, c'est tordu ! mais c'est qui le patron ?). Pour la VIème affiche je dirai simplement : King !

    I -

    http://img507.imageshack.us/img507/2184/screen295ut.gif

    II -

    http://img399.imageshack.us/img399/5662/whatis6mc.jpg

    III -

    http://img232.imageshack.us/img232/8940/0026wq.jpg

     

    IV -

    http://img91.imageshack.us/img91/9333/img4hp6.png

    V -

    http://img127.imageshack.us/img127/9684/001qm8.jpg

    VI -

    http://img507.imageshack.us/img507/4679/img3fo3.png

     Et n'oubliez pas qu'il y a toujours un jeu que vous avez laissé en plan ici !