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My Blueberry Nights de Wong Kar-Waï ***

Photos de 'My Blueberry Nights'
Photos de 'My Blueberry Nights'

Elizabeth, Lizzie, Bethy, Beth (sont vraiment champions du monde des diminutifs ces américains !) vient de se faire plaquer par son amoureux chéri. Elle confie sa peine à Jérémy, un patron de bar très compatissant et attentif qui fume des cigarettes et offre sa tarte aux myrtilles. Pour tenter d’oublier sa peine, Lizzie décide de quitter New York, de prendre un bus qui la déposera au hasard. Elle va traverser les Etats-Unis d’Est en Ouest, s’abrutir dans le travail (pour gagner plus) et s’acheter une voiture (« l’American Dream »), rencontrer des gens, écrire des cartes postales à Jérémy qui l’attend sans qu’elle le sache, et revenir, manger de la tarte aux myrtilles !

Voilà bien le film le plus « accessible » de Wong Kar-Waï. Après les fiévreux « In the mood for love » et « 2046 » (encore plus fiévreux) voici l’histoire désarmante d’une fille qui va mettre une année complète à traverser la rue qui la sépare de l’amour. Le réalisateur parle d’amour comme toujours et il y a beaucoup de douleur, de chagrin, de désespoir et de compassion dans ces histoires croisées. Elizabeth va rencontrer des êtres anéantis, inconsolables, que la vie et l’amour ont brisé. Elle va les écouter et tenter de les consoler pour finir par se trouver elle-même et retrouver le sens, la direction qu’elle a perdus. Ralentis nonchalants, lumières bleu, verte, jaune entre chien et loup, l’ambiance ici est à la mélancolie. Et puis Monsieur Wong qui n’a pas oublié le trouble provoqué par l’enivrante rengaine d’ « In the mood for love » semble nous la susurrer à nouveau dans le creux de l’oreille. Il a de toute façon le chic pour rendre les mélodies indispensables, ici Cat Power ou Otis Reading s’ajoutent à l’enchantement. Quant au casting il est assez fabuleux. Si Norah Jones, mignonne et un peu perdue, semble plus spectatrice qu’actrice du film elle est entourée de Jude Law plus délicieusement séduisant que jamais, de David Strathairn, débarrassé de son costard d’agent du FBI, désespérément brisé, de Rachel Weisz touchante et désemparée, et surtout de Natalie Portman à qui aucun rôle ne semble résister tant elle est prodigieuse une fois encore. Son « chapitre » est de loin le plus captivant et lorsqu’elles sont ensemble, on se prend à rêver à un nouveau "Thelma et Louise" où elles ne seraient que toutes les deux, seules, contre tous.

Au final, c’est vraiment le film qui raconte l’histoire d’une fille qui met un an et des milliers de kilomètres à traverser la rue et c’est magnifique.

Photos de 'My Blueberry Nights'

 

Commentaires

  • Ah! Je suis contente qu'il t'ai plu, ce me semble de très bon augure! J'attendais impatiemment sa sortie, il me tarde de le découvrir à mon tour!

  • C'est de bon augure qu'il m'ait plu ??? Je suis inconditionnelle de Monsieur Wong. C'est LE cinéma que j'attends !

  • mon prochain film, le weekend prochain sans doute, avec qui voudra de moi :)
    Natalie, j'arrie !

  • Vu ce film ce soir, agréable surprise même s'il faut un temps pour entrer dans le film. Norah Jones est assez fade mais n'a pas grand chose à dire, WKW se plagie souvent, on entend une variation du thème de In the mood for love à l'harmonica, les couleurs criardes au néon, la saturation des couleurs fatiguent parfois, les chansons de Cat Power et d'Otis Redding sont utilisées jusqu'à la corde mais au final, cela fonctionne. Comme toi, j'ai préféré la fin du road movie avec la pétillante Nathalie Portman, pendant le film je voyais une ressemblance avec le paris texas de Wenders et je vois que Ry Cooder a fait la musique. Un film d'amour peu conventionnel, WKW reussit sa traversée du Pacifique comme Ang Lee l'avait réussi en son temps avec Ice Storm...

  • Jordane : ben dis donc, le dernier remonte à quand ?

    Guimauve : donc tu l'as aimé... Qu'est-ce que ça doit être quand tu n'aimes pas.

  • C'est simplement que je n'adhère pas à la mode qui porte aux nues WKW et que je trouve au final ce film regardable, parfois agréable mais pas exempt des tics récurrents du cinéma de son auteur. Apèrs quand on voit bcp de films, on est sûrement plus difficile ;-) ;-)

  • Jesse... oui je sais, j'suis tout pourri

  • Jordane : tout pourri, je cherchais le mot... mais c'est vrai qu'après Jesse... Mais je suis étonnée... "L'homme sans âge" étant la version 2007 de "The fountain" que tu ne te sois pas précipité...

    Guimauve : je n'ai pas l'impression de céder à une quelconque mode en aimant ce film ! J'ai l'impression aussi de voir quelques films... mais de rester bon public. En fait je dois perdre tout sens critique !

  • Je ne pensais pas particulièrement à ce film mais à certains réalisateurs qui jouissent d'une très bonne presse en France : Cronenberg, Lynch, Wai en font partie. Disons que Wai est quelqu'un d'installé, il pourrait faire un épisode de plus belle la vie on trouverait encore des gens pour crier au génie ;-)
    En règle générale, je suis très bon public à la sortie de la salle, cela se gâte après quand on en discute avec d'autres gens ouque l'on essaye modestement d'écrire sur un film. J'ai vu aussi hier We Own the night, film crépusculaire et opératique, très Coppola dans son traitement de la mafia russe et beaucoup plus intéressant à mon sens par le fond (la trajectoire shakespearienne de deux frères et la forme (le travail sur l'image ocre, les effets d'opposition entre le faste de la boite de nuit et la fête très rudimentaire des policiers) que n'avait absolument pas le Cronenberg sur un sujet très voisin. Ce film est aussi un manifeste pour un certain cinéma qui tend à disparaitre sous le poids des attaques des Studios. James Gray a du se battre pour faire son 3eme film en 12 ans !mais quelle cohérence dans son tryptique jusqu'à présent...

  • il est prévu pour la mi-décembre dans ma cité de rillettes, l'homme sans âge.

  • Je pensais trouver une petite info sur "A bout de Souffle" sur Arte hier soir ! Pour une fois qu'on se fouttait que ce soit en français... :-) Mais toi, t'as préféré te dépêcher d'aller voir le beau brun. Je suis jalouse.

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