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Into the wild

de Sean Penn ****

into the wild,cinéma

Into the Wild - Emile HirschInto the Wild - Emile Hirsch

A peine son diplôme de fin d’études en poche et alors que ses parents, très fiers se proposent de lui offrir une voiture pour le récompenser, Christopher, 22 ans décide lui, de tout quitter. Sans prévenir personne, il se débarrasse de ses papiers, de ses 24 000 dollars de bourse qu’il envoie à un organisme humanitaire et part sur la route avec pour but ultime de rejoindre l’Alaska et d’y vivre en communion avec la nature. Son périple qui durera deux ans débute en Virginie et on ne peut pas dire que Christopher empreinte la ligne droite pour atteindre l’Alaska. Il nous embarque dès le départ dans son voyage surprenant, périlleux et bouleversant.

Ce film relate l’histoire vraie de Christopher McCandless qui a inspiré le « Voyage au bout de la solitude » du journaliste Jon Krakauer. De ce film fleuve, déroutant, mélancolique et séduisant, il est difficile de parler sans le trahir tant il agit longtemps, langoureusement sur le cœur et l’esprit bien après sa (première…) vision ! D’emblée, je bazarde et pulvérise les faiblesses et maladresses (Sean Penn se débrouille mieux avec les garçons et Catherine Keener hérite du rôle catastrophique, et il délaisse celui de Jena Malone, beaucoup plus fort et touchant… par exemple) tant ce film ressemble à son auteur, sincère, triste, honnête et idéaliste et le rendent finalement encore plus touchant. Le héros de cette incroyable et somptueuse histoire est un tout jeune homme au cœur (trop) pur, un illuminé utopiste, un brin extrémiste qui a «un détecteur de connerie très sensible et zéro tolérance ». En fait, il fuit, pas uniquement la connerie, la société de consommation, le matérialisme mais aussi et surtout ses parents (caricatures de bourgeois conformistes dont la vie est réglée par l’argent et ce qu’ils possèdent) qui le déçoivent jusqu’à lui faire horreur mais aussi tous les menteurs, les imposteurs. Christopher rêve de s’améliorer et d’après lui cela ne peut se faire qu’en communiant avec la nature dans une solitude absolue. Au cours de son long voyage, il va faire de multiples rencontres (Vince Vaughn, très très en forme et formidable). Il bouleversera la vie de la plupart des gens qu’il croisera parce que malgré son exigence, son besoin irrépressible de solitude et d’indépendance qu’il pousse au paroxysme, Christopher est un garçon incroyablement sociable qui se laisse approcher sans pourtant jamais s’attacher. Et nous, spectateurs, plus on l’accompagne dans ce road-movie, plus on s’attache à lui parce qu’il offre, il donne, il partage. Ce garçon est un petit miracle, une comète, une étoile filante qui a dû marquer au fer rouge la vie de ceux qu’il a côtoyés. Il rayonne et répand sa lumière.

Le film tout en flash-backs nous distille peu à peu les aspects de la vie de Christopher avant ce départ, son passé d’enfant. On ne cesse les allers retours entre son voyage et sa vie sédentaire d’avant où il s’est appliqué à être le meilleur élève possible pour disparaître, armé de connaissances, tout imprégné de ses lectures dont il se nourrit encore dans son extrême solitude. Certaines scènes brisent le cœur, telle celle où il enterre tous les souvenirs de son enfance qui ne sont que des apparences. On regrette qu’il ne joigne pas sa sœur aimée et protégée qui conte parfois en voix off les ravages de son absence… juste une petite carte « je vais bien, ne t’en fais pas » suffirait. Rien. Et alors que ses parents passent au fil des mois de la colère au chagrin (difficile de ne pas pleurer quand on voit ce salaud de William Hurt tomber, inconsolable), Christopher atteint son but : l’Alaska, où il restera seul, 100 jours. Là, on se met véritablement à trembler avec lui, et pour lui. De froid et de peur. La première fois qu’il écrit « scared », on est, comme lui épouvanté. On n’imagine même pas survivre dans ces conditions. Une scène avec et contre un élan est impressionnante, « la plus grande tragédie de ma vie » écrira t’il, une autre avec un ours, tétanisante. De solitaire, Christopher devient seul, c’est épouvantable et le constat qu’il fait est que « le bonheur n’est réel que partagé ».

Into the Wild - Emile Hirsch
Sean Penn filme des paysages à couper le souffle, d’une beauté saisissante qu’on n’oublie pas. Il écorne parfois ce fantasme de retour à la nature avec une vision des villes tout en fureur ou en misère. Ce qu’il filme surtout c’est son incroyable, sportif, impressionnant et merveilleux acteur qu’il ne quitte pas d’une semelle, qui est de tous les plans, qu’il laisse improviser, s’amuser et souffrir devant nos yeux. Ce jeune acteur, Emile Hirsch s’ouvre sans doute bien des portes en s’étant donné ainsi corps et âme à un réalisateur, à un rôle d’une ampleur considérable. Il est absolument prodigieux et bouleversant.
 

Quant à Sean Penn, dont on apprend aujourd’hui qu’il sera le prochain Président du Festival de Cannes (idée de génie, merci Gilles, merci Thierry), il signe là un film sublime et ambitieux qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, triste, sincère, mélancolique et pourtant plein d’espoir, naïf et idéaliste… rebelle, enragé.

Beau, beau, beau.

 
P.S. : la bande son est une tuerie...

Commentaires

  • Did you get lost into the wild ?

  • I'd like so much at this moment !

  • Ahhh oui, je savais que j'avais déjà vu sa tête d'Emile... il a joué dans un film que j'ai vu y'a 2, 3 ans, il était tombé amoureux de sa voisine, ancienne actrice de uc ! Girl next Door, ou The Door Girl next, j'sais pu... il a bien grandi et a surtout trouvé la bonne voie en allant chercher un rôle chez Penn.

    Bon bah voila, c'etait pour dire rien du tout.
    :)

  • SI ça veut dire quelque chose... Il avait le rôle principal aussi dans Les seigneurs de Downtown... C'est bien qu'il se sorte des films d'ado.
    Sean est un génie !!! Bon... d'accord, je sais je suis ENCORE amouresue !

  • Il me semble avoir lu cette note la semaine dernière. C'est bien légal d'anti-dâter une note et de la déplacer pour obliger un peu plus les lecteurs à aller voir le film ? Ce sont des procédés dignes de la pire propagande, non ?
    Ah oui, c'est vrai que le film n'était pas encore sorti la semaine dernière. Autant pour moi.

  • T'es pire que la Stasi toi dis-donc !
    Si tu crois m'impressionner ? Va le voir, ça te fera une ordonnance complète avec 'L'assassinat de Jesse James' pour lutter contre tes insomnies !
    Je réponds à tes voeux (qui m'ont laissée sur le uc... quel lyrisme ! je te déclare champion du monde de l'exercice !) dès que possible !

  • je crois que si je devais plus avoir le droit qu'à un seul film pour le reste de ma vie je choisirai celui là, même si j'avais de la peine pour Jena Malone. ( beaucoup moins énervante que dans orgueil & Préjugés^^) et bon la bande originale est en boucle sur mon ordi!

  • Moi aussi j'ai été bouleversée par Jena Malone... c'est fou, au moment où elle dit "je me suis aperçue que mes parents n'étaient pas les seuls à qui il ne donnait pas de nouvelles"... je pensais exactement à la même chose !
    Et puis quand elle ajoute : "il savait que je l'aimais assez pour supporter cette souffrance"...
    J'aurais aimé que son rôle soit plus "creusé".

  • le voilà mon 3ième film culte
    si je devais en choisir 3 à emmener sur une ile déserte
    sur la route de Madison
    Broke back mountain
    Into the wild
    J ai adoré, déjà vu 2 fois
    2 H 30 pdt lesquels on plane ...
    merci Chris, bravo Chris d etre allé jusq au bout de tes reves
    je pense à toi encore et encore
    comme je repnsais à Enis encore et encore

  • Oui c'est un film qui laisse des traces.

  • Il est quand même un peu too much ce personnage.
    J'ai réussi à me procurer le documentaire "The call of the wild" (je vous dis pas comment !), et le Christopher McCandless est bien moins romatique que ceux des fictions De Penn et Krakauer.
    Pour ma part, plus un 2 * qu'un 5 * !

  • J'ai lu aussi des choses sur le fait que le Christopher était peut-être un tantinet timbré ! Hélas je n'ai pas vu le documentaire dont tu parles et ne suis pas sûre que ça m'intéresserait... Je maintiens les 5*... et pense que ce que j'ai... ce que nous avons aimé, c'est le film et le personnage dans le film !

  • Mais maintiens, maintiens, je t'en prie.
    J'ai bien aimé le film, enfin l'idée qu'il s'en dégage. Maintenant, je trouve que le personnage principal est un héros pour midinette (Ne le prends pas mal, hein !) qui sait un peu trop tout faire. C'est sans doute la jalousie qui parle.
    Ce n'est pas temps que le vrai McCandless était timbré, mais c'est qu'il était beaucoup moins romantique. Il n'avait pas brûlé ses papiers, encore moins son argent. Il avait des cartes géographiques et il est pourtant mort à 30 km d'un abri prévu en cas de danger où se trouvait pharmacie, provisions et... un pont pour passer lorsque la crue était trop forte. Il n'a jamais fait de kayak sans casque...
    Mais bon, on s'en fout à la rigueur. Ce qui nous intéresse, le cas échéant, c'est la fiction. Donc, je maintiens à mon tour qu'il était trop beau pour être vrai. Il a des super notes à la fac, il sait jouer du piano, il ouvre les yeux à tous le monde, le roi de la morale qu'il a en fer d'ailleurs, il est super balèze à pas vouloir se taper une belle petie minette, il lit tellement des bons bouquins, il est beau, le sourire bright, il écrit bien aussi, il pleure devant des élans...

  • En fait, pour que je puisse m'y reconnaître un peu, pour qu'il y est mimesis et catharsis comme dirait les intellos, il aurait fallu qu'il soit comme l'Oedipe de Sophocle, ni trop bon, ni trop mauvais.

  • Je ne prends RIEN mal et surtout pas qu'on puisse encore me trouver "midinette"... à mon âge...
    Cela dit bien des garçons doivent l'être aussi car il me semble que nombreux sont ceux qui ont été chavirés par ce garçon...
    En tout cas, à ce jour tu es celui qui décortique le plus la vie de Christopher et s'intéresse le plus à la vérité vraie et surtout aux mensonges qu'on a gobés comme des gros naïfs qu'on est !!!
    Bon Christopher est un gros connard qu'a fait du kayak avec un casque et qui a même pas brûlé sa carte bleue ! Bouououh l'affreux Jojo.
    Cela dit quand on est mourant, 30 kms à pieds pour trouver une pharmacie, même quand on est un imposteur, ça doit pas être facile à faire !! Tu peux le reconnaître non ?

    Allez continue à me faire rire, c'est bon pour le moral... Et laisse la mimesocartharsis aux intellos car ça risquerait de devenir vite soporiphique (de la théorie de Soporos... philosophe grec qui s'endormait toujours dans son kayak !).


    P.S. : je ne me suis jamais identifiée à Chris... je suis bien trop trouillarde, et si j'ai pas ma bouillote tous les soirs, je peux devenir franchement désagréable !

  • Non, non tu n'y es pas Pascale.
    Je ne considère pas que le vrai Christopher est un imposteur. Je voulais juste signaler que la fiction n'est pas la réalité et que Krankauer a romantisé ce personnage.
    En considérant seulement la fiction, ce n'est pas seulement parce que des midinettes, notamment celles qui n'en n'ont plus l'âge, et quelques garçons (même s'ils sont nombreux), sont tombé sous le charme du Christopher de Penn, et bah moi, il m'a souvent inspiré un sourire cynique. C'est sans doute que je suis un peu con. (descendant spirituel de conaros, le philosophe grec qui pensait pas pareil que les autres).
    Mais franchement, si j'arrive pas à m'identifier à un personnage parce qu'il est justement un surhomme, un rêve d'homme, bah, je peux pas. Les gars trop beaux, trop bons, trop forts, moi, c'est pas mon truc. Tiens, je préfère par exemple les personnalités de Naïma et Zano que Gatlif a crée pour le film Exils, bien plus complexes.

  • Rassure-toi. Moi, si j'ai pas mon chat en train de ronronner à côté de moi tous les soirs, j'arrive pas à dormir.

  • Pas penser pareil c'est pas forcément "conaros" mais parfois "fatigatos" et je vois pas le rapport avec Zano et Naïma... Fin, bref, au cinéma y'a plein de personnages mieux et plus que Christopher et y'en a aussi plein moins et moins !
    Et moi je me suis toujours identifiée à "Simplet"... C'est un nain dans "Blanche Neige".. Laisse tomber, tu peux pas comprendre !
    C'est mon dernier mot Jean Pierre.

    Si tu suivais un peu, tu saurais qu'ici on ne parle JAMAIS de bestioles, ça fout de l'urticaire à la proprio...
    Les gens qu'aiment pas les bêtes aiment pas les gens... Et moi, les chats : BEURQUE !!!

  • It's never too late. Well, sometimes it is.

  • Tu l'as dit bouffie !

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