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  • Crimes à Oxford de Alex de La Iglesia °

    Crimes à Oxford - Elijah Wood 

    Une vieille femme est retrouvée morte dans sa maison. Elle a la bouche ouverte et le nez pété. Deux tronches en maths, résolutions d’énigmes et suites problématiques (le maître Seldom et l’élève Martin) se retrouvent par hasard et par inadvertance sur les lieux du crime et vont être conviés pas très aimablement par la police locale à participer à l’enquête. Sachant que la suite de fibonacci a encore frappé, que Mademoiselle Rose se trouvait vraisemblablement dans la salle à manger avec un chandelier alors que l’arme du crime est un coussin (essayez de vous péter le nez à coups de coussin vous verrez !), que Robert Langdon était indisponible, que certains suspects ont des gueules patibulaires mais presque, qui a tué Roger Ackroyd ?

    Que dire de ce Cluedo Agatha Christiesque ? Qu’on s’en fout ? Ce n’est pas très gentil ! Que c’est pompeux, prétentieux, abscons et sans intérêt ? On s’approche mais ça manque encore de civilité ! Néanmoins, nonobstant et pourtant, il y avait matière à… et c’est difficile d’expliquer ce qui cloche… mais ça cloche !

    Que tous les personnages soient suspects dans les dix premières minutes n’est pas gênant, au contraire, c’est même le principe de ce genre d’énigme de nous mener en bateau et de nous faire croire qu’on a découvert qui est le coupable et, les grands jours avec, le mobile ! Mais là, ça ne marche pas ou alors sont-ce les digressions qui s’éloignent du thème principal qui font que par moments vraiment, on frôle le ridicule ? Peut-être bien mais pas seulement. En tout cas là, j’avoue que le fond du burlesque (involontaire… sinon, ça vaut pas !) est atteint lors des scènes d’amour (rarement folichonnes au cinéma) entre Martin (Elijah Wood) et Lorna (Laura Watling) ! Imaginez une belle fille aux gros seins et aux grosses fesses nue sous son tablier de cuisine et avec dans son lit……….. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! UN HOBBIT messieurs dames, blanc comme un linge, taillé comme un sandwich SNCF qui baise avec son slip en se tartinant de spaghetti bolognaises !!! Je me doute bien qu’Elijah Wood soit tout à fait en âge de tourner ce genre de scènes mais quand on le met dans un plumard avec une fille pulpeuse et passionnée, il a quand même du mal à nous faire oublier qu’il a été le porteur de l’anneau et quand il roule ses billes bleues en frisant son front, je m’attends toujours à ce qu’il nous dise « où c'est que j’ai mis mon précieux, Sam ??? ». Cela dit, ici il est aussi obsédé que dans le Seigneur sauf qu’il est tout seul dans sa communauté et qu’il cherche à savoir quel est le symbole qui suit : un cercle, un poisson et un triangle !!! C’est dur, je vous jure, moi j’ai vite arrêté de chercher. Les fausses pistes se multiplient, John Hurt joue les gourous énigmatiques et antipathiques sans sourciller et aussi on nous offre un joli court métrage en plein mitan du film à propos d’un matheux qui pour tester les méfaits (ou bienfaits on sait pas) de la trépanation se plante à l’aide un pistolet à clous, un clou dans le crâne et se retrouve à l’hosto sans jambes, sans bras, les couilles à l’air à faire des gloubouloulou… glrrrrrpppp…sluuruuuupppp (ça doit vouloir dire : « putain ça fait mal ! »).. c’est rafraîchissant et vraiment bienvenu et j'ai compris pourquoi les matheux me font chier.

    Sinon, ben oui finalement, ça finit par s’arrêter, trois fois même on croit que ça s’arrête et puis ça s’arrête, l’énigme psychanalystico prout prout est résolue en deux coups de cuiller à théorèmes et postulats, y’a des morts, des victimes collatérales, des survivants et on s’en fout royalement.

    Z’avez pas vu mon pistolet à clous par hasard ???

    P.S. : sinon ah oui j'oubliais, les décors sont magnifiques. Regarde tiens, la vérité si je mens :

     

    Crimes à Oxford - John Hurt et Elijah Wood
  • 12èmes Rencontres du cinéma de Gérardmer

     

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    Belle moisson de films pour ces 12èmes rencontres. Comme il ne s’agit que de films en avant-première qui devraient tous bénéficier d’une sortie plus ou moins conséquente dans les semaines ou mois à venir, je vous en parlerai plus en détails lors de leur sortie officielle. D’ores et déjà, sachez que j’ai pu découvrir :

    - EZRA de Newton I.Aduaka ***, film nigérian qui raconte l’histoire d’un ex enfant soldat sierra léonais qui tente de se réinsérer sous l’égide d’un « tribunal de réconciliation nationale ».

    - PENELOPE de Mark Palansky **, comédie fantastico romantique avec la délicieuse Christina Ricci victime d’un sort et qui ne pourra y échapper que grâce à la rencontre du prince charmant (le très très joli James McAvoy).

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    - RETOUR À GORÉE de Pierre-Yves Borgeaud **, road movie musical qui explore le périple de Youssou N’Dour à travers les Etats-Unis et l’Europe sur les traces des esclaves noirs et de leur musique.

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    - LA CITÉ DES JARRES de Baltasar Kormatur *** polar islandais glacial et déroutant qui brasse maladie génétique et enquête sur un meurtre.

    - LES CITRONNIERS D’Eran Riklis *** comédie dramatique israëlienne où une femme palestinienne entre en lutte contre les autorités israëliennes pour tenter de sauver sa plantation de citronniers qui se trouve sur la Ligne Verte, frontière entre Israël et les territoires occupés.

    Diversité, qualité, surprises étaient au rendez-vous de mes rêves de cinéphiles…

    Gérardmer, c'est aussi, ça :

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  • Les 12èmes Rencontres du cinéma de Gérardmer

    « Devenu un évènement aussi incontournable dans les Vosges que Fantastic’Arts, les Rencontres du Cinéma de Gérardmer se tiendront cette année du 26 au 29 mars. Pour sa douzième édition, 17 films seront présentés en avant-première. Du polar à la comédie en passant par le documentaire, bien des genres seront représentés et comme ces Rencontres sont aussi un panorama du cinéma actuel, ces films viendront d’horizons divers, de la France aux Etats-Unis, en passant par l’Islande et le Québec. Cerise sur le gâteau, beaucoup d’équipes feront le déplacement pour être au rendez-vous et parler de cinéma avec le public. Vous pourrez donc croiser entre deux séances Albert Dupontel et Jean Becker qui viendront présenter « Deux jours à tuer », mais aussi Antoine de Caunes et Catherine Castel pour « 48 h par jour », Miou Miou, Lambert Wilson et Pascal Bonitzer pour « Le grand alibi », Rob Stewart pour « Les seigneurs de la mer » et d’autres ». Trent.

    A BIENTÔT.
  • Un cœur simple de Marion Laine **

    Photos de 'Un Coeur simple'

    Après une cruelle trahison amoureuse, Félicité entre au service de Mathilde Aubain, jeune veuve aigrie seule avec deux enfants. La vie des deux femmes que tout oppose et que tout va finir par rassembler va s’imbriquer l’une dans l’autre, jusqu’à se confondre.

    Félicité est ce cœur simple, ce cœur pur qui déborde d’un amour qu’elle offre sans condition et surtout, hélas sans retour ou si peu, tout au long d’une vie de labeur consacrée aux autres. Dit comme cela, ça fait peur, et c’est vrai que c’est absolument effrayant toute cette méchanceté, cette cruauté qui s’acharnent sur Félicité. Sa vie, son histoire ne sont qu’une succession de déceptions, de trahisons, de pertes, d’empêchements, d’abandons, de sacrifices, de tortures morales ou physiques que Félicité accueille avec rage parfois mais qui jamais ne l’empêcheront d’avancer. Tant d’acharnement concentré sur une aussi gentille personne,  ce misérabilisme exacerbé, cette cruauté incompréhensible finissent dans la dernière demi-heure par rendre le film intolérable avec une envie d’entrer dans l’écran et de l’aider à s’en sortir; à l'éloigner de tous ces gens affreux, bêtes et méchants... La vie de Félicité n’est qu’une accumulation de malheurs et de douleurs entrecoupés par quelques instants de joie vite effacés.

    Mais ce qui aide à supporter cette épreuve est le talent des deux actrices  époustouflantes pratiquement seules à l’écran. Marina Foïs est une nouvelle fois surprenante (bien que détestable) dans un rôle de femme sèche, jalouse, envieuse, qui refuse son amour à tous, préférant feindre de s’enfermer dans le souvenir d’un amour mort. Mais c’est Sandrine Bonnaire qui envahit l’écran de toute sa douleur et sa douceur, ses cris de rage, ses sourires lumineux et fait de son interprétation toute entière un crève-cœur.

    Un coeur simple - Marina Foïs et Sandrine Bonnaire
  • The Darjeeling limited de Wes Anderson ****

     

    A bord du Darjeeling Limited - Jason Schwartzman, Adrien Brody et Owen WilsonA bord du Darjeeling Limited - Jason Schwartzman, Adrien Brody et Owen Wilson
    A bord du Darjeeling Limited - Jason Schwartzman, Adrien Brody et Owen Wilson

    Francis, Peter et Jack sont frères, pourtant ils ne sont plus parlés depuis un an, depuis la mort du père. Francis l’aîné décide de réunir la fratrie pour un improbable voyage à travers l’Inde, à bord d’un train étrange, biscornu et néanmoins magnifique « Le Darjeeling limited ». Cette tentative de recréer les liens fraternels va se teinter d’une quête spirituelle quelque peu farfelue car menée par trois personnages tantôt lunaires tantôt loufoques. L’aventure, les imprévus et l’émotion seront également au rendez-vous.

    Cet extravagant voyage commence par un court-métrage. Il se passe à Paris où l’un des frères, Jack (Jason Schwartzman) tente difficilement de se remettre d’une séparation. Las, la traîtresse (Natalie Portman délicieuse, capture l’écran en quelques minutes de présence) resurgit pour mieux encore perturber notre dépressif… Ensuite, nous sommes directement propulsés à bord du train où les trois frères se retrouvent. La façon dont Peter (Adrien Brody) manque de rater le train mais finit par l’avoir est savoureuse.

    Wes Anderson ne s’embarrasse pas de nous faire savoir comment l’aîné a réussi à convaincre ses deux cadets qui paraissent plutôt perplexes, de participer au voyage mais on constate d’emblée que l’ambiance n’est pas à la fête. Ces trois là ne se comprennent plus, ne se font plus confiance et ne semblent pas tout à fait sûrs de savoir ce qu’ils font là. Ils finissent par se laisser porter par la mollesse et la lenteur du voyage, par les arrêts soudains et hasardeux… peut-être aussi par la beauté, les couleurs (tout est jaune et rouge vif) et les odeurs de ce pays. Difficile de raconter tous les détours burlesques qu’empruntent les trois frères devant la caméra. C’est à la fois énorme et discret, fantasque et original. On ne hurle pas de rire mais on sourit beaucoup, à la folie, emporté par ces trois ahuris si désarmants parfois. Chaque détail compte et l’on sait que Wes Anderson a le sens et le goût du détail qu’on ne comprend pas toujours mais qui fait partie de l’ensemble inévitablement voire de façon indispensable. Pourquoi Francis (Owen Wilson) a-t-il la tête bousillée ? Bien sûr, il a eu un accident de moto (un suicide ?) mais en quoi est-ce utile au scénario ? A rien, juste à le rendre plus fragile et plus ridicule peut-être. Car ridicules, ils le sont, c’est indicible, mais touchants aussi, attachants, pathétiques et émouvants.

    Les trois acteurs forment indissociablement et de façon égalitaire les membres de cette fratrie. Leur point commun d’acteurs semble être une aisance désarmante à jouer les ahuris et aussi une humilité impressionnante qui fait qu’aucun ne tire la couverture à lui. Owen Wilson en grand frère plein de tendresse et de faiblesses tente de jouer les autoritaires et de mener le périple comme un voyage organisé en distribuant chaque jour un emploi du temps qui ne sera jamais suivi. Jason Schwartzman et sa tête d’innocent fatigué qui semble figée dans une expression unique et inerte est monumental en dépressif chronique. Et Adrien Brody, est un grand ado qui ne veut pas grandir, terrifié à l’idée de devenir prochainement papa, encore tout attaché à tous les objets qui ont appartenu à son père. Et oui, comment devenir père quand on se sent encore un enfant ? Il est lui aussi assez impressionnant en funambule caché derrière ses grandes lunettes. Tous les trois ont en commun un côté Buster Keaton et font de l’inexpressivité des sommets de leur interprétation. Et oui, c’est contradictoire mais c’est ainsi. Au final, ce beau, drôle, doux et parfois poignant film raconte l’histoire de trois grands gamins qui s’aiment, qui aiment leur papa et leur maman et qui nous offrent le beau spectacle de leur réconciliation.

    Dire à quel point ce film fou fait un bien fou serait folie !

    Et puis, il y a la visite expresse de ce monsieur... toujours champion du monde toute catégorie du comique métaphysique... essoufflé...

     

    A bord du Darjeeling Limited - Bill Murray