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ELENA

d'Andrei Zviaguintsev ***

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Elena et Vladimir, mariés depuis quelques années vivent ensemble dans un grand appartement propre et impeccablement bien rangé. Ils se sont rencontrés à l'hôpital où Elena alors encore infirmière s'est occupée de Vladimir. Il est riche, elle est d'un milieu modeste et chacun a un enfant d'une précédente union. Le fils d'Elena est au chômage et ne parvient plus à faire vivre sa femme et ses deux enfants (qui seront bientôt trois). Elena demande à son mari de lui procurer la somme qui permettrait à son petit fils d'éviter l'armée et d'entrer à l'université. Mais une crise cardiaque cloue à nouveau Vladimir sur un lit d'hôpital et sa fille indigne en profite pour venir renouer avec lui. Touché par cette attention nouvelle, il décide qu'elle sera la seule héritière de sa fortune. Il l'annonce à Elena qui ne sait plus comment s'y prendre pour trouver l'argent et sauver son petit-fils.

Voilà une bien étrange et bien originale façon de traiter du goufre qui sépare la Russie d'en bas de celle d'en haut. L'homme riche dans son immense appartement et la famille entassée dans quelques mètres carrés d'un immeuble sordide n'ont qu'une chose en commun, le mépris qu'ils éprouvent les uns envers les autres. Vladimir est un homme calme et froid et il utilise véritablement sa femme comme bonne à tout faire et garde-malade le cas échéant. Il hausse parfois le ton lorsqu'Elena se  permet des remarques et se comporte davantage en maître qu'en mari. Elena, docile et soumise semble se satisfaire de cette situation qui lui a finalement permis d'échapper à sa condition. Et c'est sans doute autant son ancien métier que son tempérament naturel qui font d'elle cette femme dévouée à tout son entourage. Lorsqu'elle se rend chez son fils, elle n'est pas mieux traitée. Il lui faut d'abord parcourir un long chemin à pieds, en bus, en train pour se rendre dans une banlieue misérable de Moscou. Son fils, un pochtron désoeuvré, son petit-fils un abruti gavé de jeux vidéos ne trouvent rien à lui dire et ne lui adressent la parole que pour solliciter son aide surtout financière. Cette brave femme est vraiment mal entourée mais ne se plaint jamais et ne réclame rien pour elle-même. Contre toute attente, elle va réagir et prendre son destin et celui de toute sa famille en mains.

Foisonnant de détails que de longs plans fixent permettre de découvrir et savourer, le réalisateur installe froidement un climat malsain, immoral et inquiétant. Parfois même il répète la même scène vue sous un autre angle, d'un autre point de vue. Comme ce véritable rituel accompli chaque matin par Elena et Vladimir. Exceptée cette femme lasse et vaillante interprétée par une étonnante actrice, aucun personnage n'attire la sympathie. L'acte qu'Elena va accomplir sans avoir l'air de réellement y réfléchir n'aura finalement rien de libérateur comme si sa vie ne pouvait être que le perpétuel recommencement d'une routine implacable. Glaçant.

Commentaires

  • Je vais essayer d'y aller ce week-end (mais j'ai eu la sensation que la BA spoilait un brin, c'est agaçant)

  • Dans Télérama c'est même plus du spoilage... cet abruti a carrément TOUT DIT.
    Mais bon, il reste l'ambiance, le personnage, LES personnages et puis, cet Andrei Zviaguintsev c'est pas un putain de manchot avec sa caméra FIXE (le bonheur !)

  • Quand j'ai lu Telerama, je me suis demandée pourquoi aller voir le film, puisque je savais déjà tout ... et puis il passe dans une salle pourrie. Je vais peut-être y aller quand même.

  • J'étais très fâchée après avoir vu le film car ça arrive très très tard ! Mouche qui n'avait rien lu a dit qu'il s'en doutait mais moi qui suis comme l'agneau qui vient de naître j'aurais rien vu venir. Je crois que je vais faire un mot à Télérama. Quel con ! Mais ça n'enlève rien car la méthode est choupinette :-)

  • Je l'ai vu hier, c'est vraiment dommage que je connaissais l'évènement essentiel, mais çà valait le coup quand même. En sortant, je me suis dit qu'Elena n'avait plus qu'à se laisser dépouiller par ses enfants jusqu'à son dernier rouble, ce qui ne va pas manquer d'arriver. Curieuse personnalité, que ne les envoie-t'elle tous balader .. ils ne lui témoignent rien, ni affection, ni reconnaissance.

  • Oui c'est affreux. Elle est soumise et dévouée à TOUS.
    En tout cas j'ai écrit à ce couillon de Murat, mais n'ai pas eu de réponse !

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