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COMING HOME de Zhang Yimou ***

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Feng Wanuy et sa fille Dan Dan vivent seules depuis que leurs mari et père est prisonnier politique. Lorsque Lu Yanshi s'évade, la belle carrière de danseuse de Dan Dan, pourtant toute dévouée au Parti, est anéantie.

Elle en veut à mort à son père qu'elle a d'ailleurs à peine connu et n'hésite pas à le dénoncer alors que sa mère tente de le rejoindre. Prêt à s'enlacer, le couple est à nouveau brutalement séparé. Feng Wanuy bousculée s'effondre à terre et Lu Yanshi à nouveau arrêté et incarcéré sans qu'ils aient pu s'étreindre. La mère ne pardonnera pas sa trahison à sa fille qu'elle refusera désormais de voir. Elles vivront séparées, la fille abandonnera la danse et la mère deviendra totalement amnésique et attendra son amour perdu.

Lorsque la révolution culturelle prend fin, Lu Yanshi est libéré et s'empresse de retrouver sa femme qui hélas ne le reconnaît pas et le rejette. Avisé de l'amnésie de sa femme qui n'est peut-être pas définitive Lu Yanshi entreprend chaque jour de la reconquérir et grâce au Parti trouve un logement près de chez elle.

Que c'est beau mais que c'est beau ! J'aime ces histoires d'amour contrariées, emportées, balayées par le vent impitoyable de l'Histoire, la grande ! Et si l'on reproche, à tort selon moi, à Zhang Yimou de ne pas asséner une critique virulente de ces années de persécution, destruction, radicalisme et violence, c'est que son film est avant tout une grande et belle histoire d'amour comme on n'en voit de moins en moins ! Il n'en demeure pas moins que même si la critique de l'Etat, de Mao, du Petit Livre Rouge n'est pas féroce c'est parce que le réalisateur l'évoque beaucoup plus subtilement, au travers d'une histoire intime. On en voit sans mal les conséquences sur les conditions de vie de ce couple d'intellectuels contraints de se soumettre simplement pour rester en vie, sur l'anéantissement de leur famille et sur l'évolution de la petite fille totalement embrigadée et manipulée dès son plus jeune âge.

Zhang Yhimou brasse l'intime et le lyrisme et nous emporte dans son beau mélo et certaines scènes sont absolument bouleversantes, telle celle où Lu Yanshi est obligé d'aller s'attendre lui-même à la gare pour soutenir son aimée qui s'y rend chaque 5 de chaque mois de chaque année et dans l'espoir qu'elle le reconnaisse... Et celles, magnifiques où il lit à sa femme les lettres qu'il lui a écrites pendant leurs longues années de séparation, quitte à lui en écrire de nouvelles pour essayer de ranimer sa mémoire !

Mais que c'est beau !

Si Gong Li en fait un peu trop dans le rôle de la femme vieillissante, grande tragédienne sans émotion (un comble !) Cheng Daoming, dans celui du mari toujours épris de sa femme, attentif, à la patience admirable est en tout point et de bout en bout bouleversant. La jeune Zhang Huiwen est parfaite également.

Commentaires

  • Je suis toute à fait d'accord sur la critique de la révolution culturelle ! C'est une autre manière de dénoncer la propagande, la violence, la délation, la persécution... La critique n'en est que plus forte lorsqu'on observe l'évolution d'une famille, d'un couple auxquels on s'est attaché durant le film. C'est en quelque sorte à nous de faire le lien et ce n'est pas le réalisateur qui impose une critique de l'Histoire.

  • Ah contente que tu sois d'accord.
    C'est d'une grande finesse de voir les effets sur une famille plutôt que...
    bon je l'ai déjà dit :-)

  • Une belle et tragique histoire d'amour.
    Une "petite" histoire dans la grande !
    J'essayerais de le voir.
    Bises

  • Je l'ai encore bien en tête.
    C'était BEAU !

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