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4 MARS 2015 - 9 MOIS sans MA Mouche

Un jour comme un autre... Ni plus ni moins. Ni meilleur ni pire.

Pourtant j'étais chez le cardiologue pour la première fois de ma vie ce matin. Preuve que tout fout le camp, que le temps passe, que je vieillis et que mon pauvre cœur s'emporte. Bon, rien d'inquiétant qu'il a dit le gentil et très joli docteur. Il faudrait juste que j'arrête de faire du lard et que je me remue le popo pour tenter de perdre tous ces kilos que j'ai laissé s'accumuler depuis quelques années. C'est vexant, mais il a mille fois raison. Il m'a demandé si j'avais un vélo. J'ai dit que j'avais une chaise et un ordinateur et il a rigolé. C'est pas gagné pour me faire m'agiter mais j'en ai envie, avant de ressembler vraiment à un gros sac, une baleine échouée. Sûr que tu m'aurais accompagnée parce que j'ai tendance à flipper à mort quand il s'agit de rencontrer la faculté.

 

Et tu m'aurais dit "faut pas".

 

Mais c'est plus fort que moi. J'ai peur. Et chaque fois je me dis que souffrir comme tu as souffert pour RIEN... je ne pourrais pas. Enfin, il ne faut pas dire rien car les quelques mois de sursis/rémission après l'auto-greffe étaient bien bons à prendre !

 

Maintenant mes peurs je les affronte seule au quotidien. J'ai beau me dire qu'il y a plein de gens sur terre, et même des gens que je connais qui sont seuls, et depuis des années, ça ne me console pas.

 

Et puis, évidemment c'est différent, ils ne sont pas sans toi.

 

Et puis la solitude ne me fait pas peur. Je peux même dire que je l'aime bien. Je n'ai jamais aimé être envahie. Tout est tellement contradictoire parfois. Et parfois je me surprends à me dire ou à penser : "tiens aujourd'hui, je n'ai pas ouvert la bouche de la journée. Je n'ai vu strictement personne". Je ne me plains pas, c'est juste une constatation.

 

Pourtant je te parle. Chaque jour. Je me retrouve aussi régulièrement assise par terre, à caresser ton image sur cette photo de nous que j'aime tant

 

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Chaque soir ma dernière pensée est pour toi. Je te demande, je t'implore de me rejoindre dans mon rêve. C'est arrivé deux fois et c'était bon. Chaque matin, ma première pensée est pour toi. Je dis "Bonjour Moumouche. Bonne nuit Moumouche !" C'est un rituel. Il m'est arrivé une fois de rallumer parce que je n'avais pas dit bonne nuit à ta photo. Pourtant je n'ai pas l'impression de devenir folle.

 

J'ai pu aller à Annonay. J'ai aimé ça. Même si c'était dur parfois. La première fois que je suis entrée dans la salle du théâtre, c'était foudroyant. Ou lorsque j'ai revu ces trompe l'œil

 

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ou quand je suis passée sur ce pont où nous nous sommes tant promenés

 

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et tant d'autres choses qui me sautaient à la mémoire à chaque coin de rue... à moult occasions.

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Mais ça a été. Très bien même, j'ai passé une formidable semaine. J'ai même vu un Loup :-)

Et tu étais là avec moi comme toujours, comme partout. Et j'ai revu des gens qui t'aimaient, surpris de voir que je pouvais faire ça. Aller à un Festival sans toi. Une dame m'a demandé de tes nouvelles un matin au petit déj'. Je ne me souvenais pas d'elle et elle ne savait pas. Elle s'est excusée. J'ai bien sûr dit "oh non, ça me fait plaisir que vous pensiez à lui". Et c'est toujours vrai. Qu'on me parle de toi me fait terriblement plaisir. J'ai revu des gens qui n'ont pas osé, pas su comment se manifester depuis juin dernier. Ils ne savent pas, ils ont peur de déranger, de tomber au mauvais moment. Je comprends et pourtant j'ai envie toujours de leur dire que si cette situation se représente  un jour à eux : qu'ils se manifestent, simplement, avec peu de choses "je pense à toi" ça suffit. Je sais que vous pouvez penser que ceci est en contradiction avec ce que j'ai déjà dit des maladresses. Mais franchement, je crois qu'on ne ressent aucune maladresse des personnes dont on attend qu'elles se manifestent. Les maladresses voire idioties que j'ai entendues ne proviennent que de gens dont Hervé ou moi n'avons que faire. C'est sans importance. Mais le silence quand on attend un mot, un geste, du bruit, c'est terrible.
Enfin, ne revenons pas là dessus.
J'apprends.

 

Ton absence quotidienne, c'est moi qui la vis. Moi seule. Je n'entends pas prétendre par là que je suis la seule à avoir de la peine (ton fils, ton père, notre entourage tout proche, tes très très rares amis, je sais qu'ils souffrent). J'entends par là que le deuil, quel qu'il soit, se vit, se ressent, s'éprouve seul.

 

Je sais mon exigence. Je la connais. J'attends trop parfois et je ne donne sans doute pas assez. Je sais que je me suis tellement consacrée à Mouche ces dernières années que peut-être j'ai été absente pour certaines personnes qui avaient besoin de moi. Je n'en sais rien. Je sais qu'aujourd'hui je me sens parfois en demande. J'attends. Et je me sens parfois plus qu'exigeante. Indélicate, sévère. Et je me trouve ridicule, insistante, bête.
C'est compliqué.

Commentaires

  • Eh bien moi non plus je n'ai parlé à personne aujourd'hui car j'ai corrigé des copies et préparés des sujets de BTS, sauf que ce soir j'ai eu mon coup de fil à ADMV, et que je réalise chaque jour, chaque minute, la chance que j'ai, qu'on a. Et je voudrais pouvoir te dire une connerie à chaque fois que tu as mal. Mais bon, ça n'existe pas un signal comme ça qui s'allumerait (sur mon écran d'ordi, puisque j'y passe aussi trop de temps) en me disant, dis une connerie à Pascale, elle en a besoin, là, tout de suite. Putain 9 mois, c'est énorme.
    Je te fais des bises, là, si t'es encore sur tes coloriaches.

  • Faut pas forcément me dire une connerie. Et en fait quand je sombre profond, je n'ai envie de rien et je n'attends rien... Enfin bref tu vois c'est compliqué.
    Mais la carte belge : ça me fait du bien.
    La Crotte est à l'autre bout du monde en ce moment. Elle m'envoie une ou plusieurs photos par jour (par mail), ça me touche, c'est fou !
    Mais parfois je cogite sur les silences.
    Et oui mes coloriaches avancent t'as pas idée. Je te montrerai la prochaine fois. Tous les soirs je m'y mets. Et là, je ne pense plus. Enfin, quand je colorie et que je pense, je ne pense à rien :-)
    Bises mon Dada. Je sais qu'être mon amie, spa simple !

  • je ne sais pas quoi dire, je n'arrive pas à trouver quoi que ce soit d'utile ou d'intellegent à dire mais puisque tu dis toi-même que la maladrese peut passer, que dire "je pense à toi" ( à lui aussi, bien sûr) est mieux que de rien dire du tout alors voilà, c'est juste ce que je me sens capable de dire pour cette fois-ci !!!

  • Un monument de littérature ce comm ! Pour quelqu'un qui soit-disant s'en pique (tournure que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître) de littérature, c'est vraiment pas brillant (5 fois le verbe dire en 5 lignes : magnifique) mais bon, c'est toujours mieux que le silence radio, il me semble !

  • Si un jour je dis que me dire "je pense à toi", c'est dire une connerie, tu pourras me dire que j'ai perdu le sens commun.
    Quatre fois dire en deux lignes : tu es battue car je me pique aussi.

  • Je viens de voir ta jolie note.
    C'est vrai que la photo de vous est canon. :)
    Et je suis heureux que tu aies fait le plein de nouveaux beaux souvenirs à Annonay.
    Je sais ta solitude et que parfois elle te convient.
    Mais la prochaine fois que je t'appelle, décroche, ça te donnera l'occasion de te servir de ta voix!
    D'ici là mets le nez dehors et arrête de te faire des noeuds au cerveau!
    Bisous, je pense à toi.

  • Pas envie de mettre le nez dehors.
    Et ne plus me faire de nœuds au cerveau, autant me demander de ne plus respirer.

  • Coucou, suis déborde, je réponds à ton mail dès que je peux.
    Pour les noeuds au cerveau, tu as le droit, mais à condition de toujours les associer avec un joli souvenir, ou une idée de nouveaux trucs que tu vas faire (genre trouver une copine pour aller faire du sport, ou similaire).
    C'est un bon deal ?
    On est un peu loin, sinon je t'emmènerais faire de l'aqua-bike et du pilates avec moi, pour avoir les bras de Madonna et le Q de Beyoncé.
    Signé : Mayoncé (ça sonne un peu comme mayonnaise => on garde l'idée du gras sur les cuisses)

  • Oui c'est ça qu'il me faudrait.
    Une copine qui me stimule.
    J'ai l'impression que comme personne peut remplacer Mouche... ben personne ne me contente.
    Mais je me sens...
    mal aimée...
    je suis la mal aimée...
    Aqua bike et pilates...
    Bon, faut vraiment que je bouge mon ass.
    Mais mon fils est kiné... Il va me faire un programme d'enfer.
    Parce que mon cardio (très joli et vu ce jour) confirme... ma tension est trop haute et mon cœur bat vite. Incompréhensible, vu que j'ai l'impression qu'il sert plus à rien.
    Sorry, je suis en mode Caliméro en ce moment.

    PS. : Mayoncé c'est TOUT moi, oh oh oh, oh oh oh !!!

  • C'est tellement touchant, comme toujours...
    Je pense souvent à toi, je devrais te le dire plus régulièrement...

  • C'est rien.
    Je suis en train de prendre conscience de mes exigences.
    Je remonte tout doucettement d'une période un peu down.
    Bisou.

  • Je ne me manifeste pas souvent, mais je pense beaucoup à vous deux. VOUS qui vivez pour LUI...

  • Je pense souvent aussi à ce que vous endurez.
    Courage.

  • C'est que l'Ardéchois est taiseux.
    Fidèle mais taiseux.
    Ca a des avantages, remarque : quand un(e) Ardéchois(e) te dis "Je t'aime", ben tu sais que c'est pour la vie, y'a plus à tortiller. L'inconvénient, c'est que parfois, "pour la vie" est moins apaisant que "tous les jours"... Faudrait tortiller davantage, quoi... Je ne m'en étais pas rendu compte...

    Alors cette fois, je le dis : je pense à vous. Souvent. Très souvent.

    Bises

  • Je réalise que je suis exigeante, t'inquiète...
    et que mon "besoin de consolation est impossible à rassasier"...
    I love U 2.
    Quel beau spectacle ce doit être de vous voir tortiller... Quand je pense que j'ai raté ça...

  • :-D

  • Sur la première photo du premier trompe-l'oeil je me suis dit que le mec était vachement bien fait... ah bah oui c'est sûr ^^'
    Il ne s'est pas battu pour rien. J'ai commencé à suivre ton blog pendant la rémission et s'il y a une chose dont je suis sûre, c'est que tous ces mois de luttes et d'espoir... ce n'était pas rien.
    Je pense à toi.

  • Oui il est vachement bien fait ce mec :-)

    Je m'accroche à "ça" : ce n'était pas pour rien.
    C'est gentil.

    :-)

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