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DHEEPAN de Jacques Audiard **

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Synopsis : Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.

NE LISEZ PAS, JE VAIS SPOILER !

Je vais spoiler parce que je suis en colère.

 

Jacques Audiard démarre son film de façon puissante. En quelques minutes, quelques scènes, et c'est la marque des grands, il démontre l'absurdité incontestable de la guerre, quelle qu'elle soit. Ici il s'agit d'une guerre civile au Sri Lanka en 2009, de celles dont on n'entendit absolument pas parler. Et pourtant elle mit à genoux et décima une partie de la communauté tamoule.

 

Un guerrier, celui qui deviendra Dheepan, combattant auprès des Tigres Tamouls, épuisé par cette guerre, cherche à quitter le pays. Il ne peut le faire que s'il a une famille. Il trouve une femme, mais ce n'est suffisant. Cette femme parcourt alors un camp de réfugiés exsangues, toute la misère et la cruauté du monde y est rassemblé, à la recherche d'un enfant abandonné ou dont les parents seraient morts. Elle emmène une petite fille de 9 ans. L'homme désormais obligé de s'appeler Dheepan, la femme Yalini et l'enfant Illayaal récupèrent les passeports de trois personnes décédées et s'envolent vers la France.

 

Les débuts de cette famille improvisée sont difficiles. Choc des cultures, des langues, ils sont baladés de foyer en foyer, mais ont finalement la chance de trouver un emploi. Dheepan devient le gardien d'un immeuble de la banlieue parisienne, sa "femme" s'occupe d'un vieux monsieur apathique, lui fait ses repas et son ménage, et la petite va à l'école et apprend rapidement à parler le français au point de pouvoir intégrer une classe "normale" alors qu'elle n'est jamais allée à l'école dans son pays.

 

Parallèlement à tous leurs efforts pour s'intégrer, Dheepan et Yalini font tout pour devenir une vraie famille. Cette partie est passionnante et la direction d'acteurs tellement parfaites qu'on a du mal à croire qu' Antonythason Jesuthasan qui interprète Dheepan ainsi que la petite Claudine Vinasithamby (une merveille !) ne soient pas des professionnels. On entre immédiatement en empathie avec ces trois personnages qui font tout, vraiment tout pour se fondre dans la masse sans qu'on les remarque, et s'acquittent avec sérieux et application de leurs taches.

 

Il y a un peu d'humour dans ce film même si on ne rit pas franchement, on sourit parfois. Dheepan conseille à sa femme de porter un voile sur sa tête car toutes les femmes du coin ont l'air d'observer cette coutume. La scène où Yalini explique hilare à un Dheepan maussade qu'il n'a pas d'humour aussi bien en français qu'en tamoul est savoureuse. Celle où il lui suggère encore de ne pas manifester la moindre surprise que 500 €uros mensuels (somme considérable pour eux) lui soient proposés pour son travail est elle aussi drôle et touchante. Tout dans cette chronique sociale qui parle d'exil, de réfugiés et d'intégration sonne juste et vrai.

 

Que cette fausse famille ait "atterri" dans une banlieue "sensible" où les clans qui se font face d'un immeuble à l'autre n'ont pas l'air de plaisanter, sème un peu d'inquiétude dans l'esprit du spectateur, mais Dheepan a l'intelligence de bien se tenir à distance, de faire profil bas tout en protégeant sa famille. Hélas, Audiard a décidé qu'un tueur sommeille dans tout Tigre Tamoul même s'il se trouve à 10 000 kms de chez lui.

 

Et le dernier quart d'heure, complètement à côté de la plaque, délirant, incompréhensible vire au grand porte nawak. Soit Audiard a décidé de confier l'épilogue du film à son troisième assistant pour partir en vacances, soit il a décrété qu'il fallait le terminer à la kalach', sortir l'artillerie lourde et le conclure dans un bain de sang.

 

Lorsque les deux clans adverses de dealers en viennent à sortir leurs armes, cela résonne comme de vieux souvenirs qui refont vite surface aux oreilles de Dheepan et sa famille. Yalini veut fuir, Dheepan l'en empêche et trace une No War line entre les deux immeubles. Mais les wesh wesh ne respectent pas cette limite. Dès lors Dheepan sort la machette et réalise un strike dans les étages de la barre d'immeuble ! ça gicle à tous les étages.

 

Là, on se dit que même si ce déferlement de violence sanguinaire est quelque peu surprenant voire contestable, l'avenir de Dheepan ne va pas être joyeux et que la flicaille va lui tomber dessus.

 

Ben pas du tout.


Ellipse !

 

Et l'on retrouve la jolie famille qui s'est agrandie... en Angleterre !

 

Guimauve power...

 

Certains appelleront sans doute cela : l'espoir !

Commentaires

  • E be, juste pour ton info les premiers "Suicidé Bombers" modernes on été Tigres de Tamoul bien longtemps avant les islamistes. Dalleurs le réalisateur qui a priori doit connaitre comme ce gens fonctionnes, a fait fin de film plus probable..

  • S'il avait voulu faire un rapprochement avec les kamikase il en aurait sans doute parlé. Il n'est pas question de terrorisme ici.
    Et d'ailleurs Dheepan ne meurt pas, il coule des jours heureux en Angleterre, fait des gosses à sa non-femme ravie jusqu'à ce qu'un rosbeef vienne lui marcher sur les plate-bandes. N'importe quoi !

  • OPureeeeee!!! Si rosbif fait chier a la smala Tamoul, Dheepan 2 ca va peter!!!!!!! Putain Londres en feux? Je vais voir alors Dheepan 2 moi... :-)

  • Et après avoir foutu le feu à la City,
    direct il part pour Bonifacio.
    Range pas ton arc et tes flèches

  • Bon ben j'ai pas lu, donc on en reparlera plus tard, parce que je vais aller le voir, et j'espère que tu n'as pas spoilé pour dire que c'était une grosse bouse et conseiller de ne pas y aller.

  • Si c'était une grosse bouse j'aurais mis °°
    D'ailleurs il les mérite sans doute, je suis encore plus en colère le lendemain par ce dernier quart d'heure !!!

  • J'ai bien compris à travers les critiques que ça partait en vrille vers la fin et dans la violence. Ça me dissuade complètement d'y aller, alors que tout le reste m'aurait intéressée.

  • Il faut partir juste quand il fait la No War Line dans ce cas :-)

  • Que je suis d'accord avec toi... j'ai pas compris le dernier 1/4 d'h, je suis déçue. et comme toi, après coup je suis en colère car vraiment tout le reste était superbe. Il a eu un spasme le Jacques je pense.

  • Christelle si vous permettre on se ne connais pas, mais dire il a eu un spasme en fin, se un peu tendancieux :-) ......En tout cas peut être pacque je des esprits, pensez, et tutti quanti naturellement mal place:-)

  • Si seulement il nous avait laissé supposer.
    C'est vraiment n 'imp' et moche cette fin.

  • Si elle comprendre toi,
    elle grand esprit !

  • Ivan, c'était une image le spasme.Une contraction musculaire et BAM il écrit nimporte quoi sur la fin de son scénar!!! Rien de sexuel la dedans, on peut avoir un spasme autrement qu'après avoir fait l'amour (en sanglotant, en riant, en baillant par exemple). Désolée si vous avez l'esprit "mâle" placé.

  • J'ai du mal à comprendre : quand Eastwood fait pareil avec des Asiatiques tout le monde trouve ça génial.

  • Oui mais les asiatiques ont marché sur sa pelouse.
    Moi je dégomme du tamoul pour moins que ça.

  • Pascale Spasme de Jacques a la fin? Trop fort....

  • Mais je comprends RIEN à ce que tu dis parfois !

  • SPASME = Contraction pathologique des muscles et spécialement des muscles lisses. (Les spasmes les plus fréquents sont ceux qui siègent dans les organes creux et les sphincters : tube digestif, voies urinaires et appareil respiratoire.)
    Donc Spasme on peut avoir pendant et surtout en fin de relation SEXUELLES Pascale!!!!!!!!
    Donc voir le tranche de un mec qui se appel Jacques, entrain de finir son acte sexuelle avec SPASME finale sa doit être super marrant....ou traumatisant come image.....

  • Oulala tu as ressorti ton livre de grammaire dans le premier paragraphe !!!

    Et puis paf, bam, spasme... c'est reparti pour parler petit Ivan dans le texte !

  • Ce film m'a également pas mal déçue, je me demande ce que ça fout avec une Palme d'or. Il y a quelques points négatifs : la mise en scène, les acteurs, le thème de l'exil ou encore celui de la famille, bien exploités. Par contre, la partie sur les banlieues (et cette fin débile), au secours. Et puis, ça manque d'émotion...

  • Voilà... y'a pas le grand choc de la palme !

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