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MADEMOISELLE

de Park Chan-Wook ***(*)

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Avec Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri, Jung-Woo Ha

Synopsis : Corée. Années 30, En pleine colonisation japonaise, la riche japonaise Hideko embauche la jeune servante coréenne Sook-hee dans un gigantesque et sombre manoir appartenant à son oncle tyrannique ; elle ignore que cette dernière ourdit des plans maléfiques organisés avec un escroc qui se fait passer pour un comte japonais.

Décidément, après Réparer les vivants, voici qu'une nouvelle fois un film me cueille après un démarrage un peu laborieux. Il est évident que c'est là l'unique point commun entre les deux films. Ici aussi les 145 minutes ont commencé par me sembler bien longues avant qu'on en arrive à la deuxième puis à la troisième parties qui jouent délicieusement avec les nerfs et la logique du spectateur. Néanmoins, pourquoi les réalisateurs s'acharnent-ils dorénavant à faire si long !!!

 

Ce filou de Park Chan-Wook qui a ses détracteurs et aussi beaucoup de fidèles qui se sont lassés, nous conte l'histoire d'Hideko, à moins que ce ne soit celle que Sook-Hee, voire celle du faux Comte... selon le point de vue des trois personnages principaux. Mais il ne s'agit pas réellement du point de vue de chacun mais plutôt de l'éclairage qu'ils donnent consécutivement à la même situation, la même entourloupe. Il serait cruel de révéler quoi que ce soit, mais pour moi qui m'intéresse depuis quelque temps au fameux triangle dramatique de Karpman (que je vous invite à étudier pour vous sortir de situations qui emberlificotent les relations...), j'ai trouvé dans ces trois personnages de beaux cas cliniques. Mais j'en ai déjà trop dit.

 

Manipulations et révélations sont au cœur du récit et les personnages sont d'une complexité réjouissante alors qu'on les croyait tous dotés d'un seul trait de caractère, d'une seule fonction. L'interprétation subtile des trois acteurs, leurs mimiques en aparté et l'humour font qu'on est manipulé et confondu à maintes reprises. Au triangle central s'ajoute un quatrième personnage... bien qu'un triangle n'ait pas quatre sommets (je sais), celui de l'oncle maléfique, détestable, bibliophile frénétique, sexomane compulsif, obsédé par l'œuvre du Marquis de Sade et assimilés ! Les séances de lectures érotico-sadiques auxquelles il contraint sa nièce depuis son plus jeune âge devant une assemblée d'hommes qui essaient de garder leur sang-froid sont à la fois révoltantes (puisque la jeune fille est contrainte) et comiques tant les hommes y sont ridiculisés.  D'ailleurs les hommes ici sont plutôt des marionnettes pathétiques malgré leur goût inné pour la torture (on est chez Park Chan-Wook ne l'oublions pas) et leur incontestable imagination en la matière. On peut compter sur l'art du réalisateur pour manier la double "lecture" et manœuvrer pour semer le trouble.

 

Le réalisateur s'intéresse ici davantage aux deux jeunes femmes d'une beauté à se damner. Troublées l'une par l'autre, il leur donne le beau rôle et se fait (et nous fait) plaisir avec quelques scènes érotico-chics qui ont provoqué quelques mouvements de sièges parmi les spectateurs... La jeune Hideko ne connaissant de l'amour (physique) que les lectures que son oncle lui a mis entre les mains et sous les yeux depuis l'enfance, se fait initier par la plus dégourdie Sook-Hee en longues séances de travaux pratiques troublantes, enthousiastes et réjouissantes. Chacune trouvant chez l'autre des prédispositions insoupçonnées.

 

Les mots qui viennent à l'esprit pour évoquer ce film sont évidemment manipulation, mensonge, tromperie, mais aussi beauté et amour. La beauté des visages et des corps des deux actrices. Mais aussi la beauté fabuleuse des intérieurs tout en lumière tamisée dorée et la beauté des jardins. Tout compose des tableaux à admirer. Et puis ultime tour de passe-passe du réalisateur, il nous raconte finalement une histoire d'amour envoûtante qui trouve son apogée, non pas dans une scène de sexe mais dans celle-ci, subjuguante de douceur et de délicatesse : Hideko et Sook-Hee doivent franchir un petit muret. L'obstacle est de taille pour Hideko qui n'a jamais mis le nez dehors. La façon dont Sook-Hee va aider son amoureuse à passer de l'autre côté est tout simplement magnifique.

Commentaires

  • Bonjour Pascale, je constate que tu as été presque autant conquise que moi. Je m'en réjouis. Bonne journée.

  • Bonjour Dasola, oui ça s'est fait progressivement mais quel bonheur finalement !

  • amour, (gloire ?) et beauté ou crimes et châtiments. Les deux sans doute monsieur le Comte, ce qui est sûr c'est que ce film se dévore des yeux.

  • Pitin le Prince y sait plus additionner .... :-)
    Amour, (gloire ?) et beauté ou crimes et châtiments ça fait 5 pas 2.
    En roue libre Park Chan-Wook, il va de bas de soie que je ne partage pas l'avis général. Tape-à-l'œil & vaniteux, le compte est bon, là ça fait 2.

  • et d'une seule main.

  • Je n'ai pas la mise à jour du décodeur mais manifestement tu n'as pas aimé !

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