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LE CAIRE CONFIDENTIEL

de Tarik Saleh ****

festival beaune 2017 - le caire confidentiel  (the nile hilton incident) de tarik saleh ***(*)

avec Fares Fares, Mari Malek, Yaser Aly Maher, Slimane Daze, Ahmed Seleem

Synopsis : Le Caire, quelques semaines avant la révolution égyptienne de 2011. Une chanteuse de club est assassinée dans une chambre de l’hôtel Nile Hilton. Nourredine, un inspecteur de police corrompu, est chargé d’enquêter sur le meurtre.

Petit à petit, il réalise que les coupables pourraient être liés à la garde rapprochée du Président. Il décide alors de changer de camp, en prenant délibérément parti en faveur des laissés pour-compte du régime.

Superbe évolution d'un personnage de flic corrompu jusqu'à l'os magnifiquement interprété par le magnifique acteur Fares Fares que j'ai le bonheur de retrouver depuis plusieurs années à Beaune, notamment dans les Enquêtes du Département V. Cette fois, il tient le premier rôle et ce n'est que justice car sa carrure, sa présence, sa belle intensité lui permettent aisément de tenir un film sur ses larges et solides épaules. Il est néanmoins parfaitement entouré et surtout gâté par un scenario de haute volée.

De ce flic corrompu, taciturne, mal embouché, parfois violent, qui fume clope sur clope, boit plus que de raison, se shoote aussi parfois, on ne découvrira les failles et les raisons de son attitude que tardivement. Mais sous la carapace visible un cœur bat, sans oublier de continuer à s'en mettre plein les poches, Nourredine prend sous sa protection une jeune soudanaise (très touchante) sans papier, exploitée dans un grand hôtel et qui a été malencontreusement témoin d'un meurtre. C'est sans doute le sort terrible réservée à cette jeune fille qui le fait basculer vers le côté plus claire de la force.

Le réalisateur maîtrise son sujet, un polar implacable où la corruption de la police est un sport national. Mais il nous surprend constamment par son analyse géo-politique de la situation d'un pays et d'une ville en pleine mutation, pour ne pas dire révolution. Il ne nous présente par le Caire comme un endroit où l'on aurait envie de faire du tourisme mais descend profond au cœur d'une ville grouillante, bruyante, poussiéreuse où les inégalités sociales sautent aux yeux. Où les pauvres semblent de plus en plus pauvres, et les riches de plus en plus riches. Il suffit de voir cet homme richissime ami du fils du Président Moubarak qui arrose copieusement son terrain de golf pendant que le peuple se débat dans la poussière et la crasse. Des affiches publicitaires lumineuses surplombent une ville où la misère et les injustices sévissent quotidiennement.

Le réalisateur place son action en pleine révolution égyptienne début 2011 au cours de laquelle le peuple descend dans la rue pour manifester son opposition à la dictature policière que le Président leur impose. L'aspect documentaire passionnant du film ne masque pas et ne nuit en rien au récit solide de l'enquête.

Le film a reçu très justement le Grand Prix au dernier Festival International du Film Policier de Beaune.

Commentaires

  • Bonsoir Pascale, j'ai beaucoup aimé ce film pour l'ambiance, pour l'acteur principal. L'intrigue policière est presque secondaire. C'est le portrait d'une ville et d'un pays gangréné par la corruption qui est important. J'ai vu que cela avait tourné au Maroc et en particulier à Casablanca. Je me suis doutée que cela ne devait pas être facile d'être tourné en Egypte. Bonne soirée.

  • Re bonsoir dasola. Cette ville ma vraiment fait peur. Ce film est un choc. Et quel acteur.
    En effet en Égypte dire je vais tourner un film qui parle de corruption et d'un meurtre lié à Moubarak... c'est courageux ou suicidaire. ..

  • Voilà une critique qui rendrait presque indispensable**** l'envie de s'engouffrer dans une salle obscure pour recevoir une bouffée d'air chaude et poussiéreuse du Caire...

  • Je te recommande un masque et un bon hydratant ensuite (bière ?).

  • Putain, j'aurais du relire tes commentaires hier soir... J'ai oublié de prendre une bière après... Pourtant, j'avais soif après cette plongée suffocante dans un Caire très corruptible. Mais oui, quel polar, un polar d'atmosphère, sombre et sans pyramide.

  • Les pyramides sont loin en arrière plan en effet, mais le spectre de la fin de règne est omniprésent lui. Un sacré polar dont tu as parfaitement fait saillir les lignes de force : quand les fils du film noir viennent croiser les soubresauts de l'Histoire. Cette ambiance police et émeute m'a rappelé un peu ce film méconnu avec Kurt Russell Dark Blue.

  • Tu me donnes envie avec ton Dark Blue. Et Russel en prime... oui j'aime tous les Russel...
    AH non Russel Brand, quel cauchemar pour les yeux.

  • Kurt est génial. Il est même capable de rendre potable un film de Roland Emmerich (bon ok Stargate n'est pas un chef d'œuvre mais avec Kurt, ça passe) c'est dire !

  • Et justement, comme on parlait de pyramides...

  • Eh oui, yena. Mais il faut écarquiller les yeux pour les voir, c'est vrai. On les aperçoit dans le fond lorsque Gina et Noureddine profitent de la vue depuis son balcon.

  • Super film, l'intrigue le jeu d'acteur tout ést incroyablement juste
    En revanche ma question est pourquoi le premier meurtre qui l'a ordonné et pourquoi?
    La suite ést cohérente mais j'avoue que le début je suis perdu

  • JR ? Tu es vivant ? Comment va Sue Helen ?
    Je crois que le meurtre n'est pas commandité. C'est juste un mec qui perd le contrôle de ses nerfs non ?

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