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LES MAGNÉTIQUES

de Vincent Maël Cardona ****

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Avec Thimotée Robart, Marie Colomb, Joseph Olivennes, Antoine Pelletier

Nous sommes au soir du 10 mai 1981, ce fameux soir où le peuple en liesse a cru que la vie allait changer pour toujours. Philippe se moque un peu de cette effervescence et au milieu des cris de joie balance tranquille, ironique : "j'étais à fond pour Giscard".

Philipe n'a pas l'exubérance et la flamboyance de son frère Jérôme et ça lui convient très bien ainsi. Il observe ce frère excessif et fougueux et l'admire. Être dans l'ombre, ça l'arrange même plutôt lui qui est tellement réservé. Ce qui l'intéresse c'est "créer des sons" pour la radio pirate. Un petit "problème" va troubler la douce monotonie du quotidien. Philippe tombe amoureux de Marianne, la petite amie de son frère (ça ne se fait pas), une jolie coiffeuse déjà mère.

Lorsque l'ombre du service militaire se profile, Philippe est convaincu de réussir comme son aîné à se faire réformer et être classé P4 ce qui signifie présenter des troubles de la personnalité et de l’adaptation incompatibles avec le service. Il parvient presque à berner le service médical de l'armée jusqu'à la dernière épreuve, plutôt drôle, face au psychiatre (le réalisateur lui-même) à qui on ne la fait pas. Même si la méthode n'est pas très loyale :-) On se souvient qu'à l'époque, la punition pour avoir essayé de gruger les militaires était d'envoyer les récalcitrants en Allemagne. C'est ce qui arrive à Philippe qui a pourtant la bonne fortune après quelques mois d'ennui total, de rencontrer un soldat qui participe à l'animation de la radio des armées et présente Philippe au responsable de la radio. Cette amitié providentielle et sincère l'écartera un temps de la tourmente familiale qui finira néanmoins par le rattraper... Les épreuves sur le chemin se transforment en véritable rite initiatique et Philippe va passer de l'adolescence à l'âge adulte avec quelques joies et quelques peines profondes.

Ce premier film est une réussite totale sur tous les plans. La belle écriture du scenario nous attache au personnage principal interprété avec beaucoup de fougue, de sincérité et de charisme par Timothée Robard. Mais tous les personnages qui l'entourent bénéficient aussi d'une écriture précise et leur donne l'espace pour exister, nous plaire, nous émouvoir.

Impossible de parler de ce film sans évoquer à quel point il fait appel aux deux sens : l'ouïe et la vue. Dans une scène étourdissante qui pourrait devenir culte, Philippe qui ne s'exprime bien que lorsqu'il est aux commandes de ses manettes, de sa table de mixage... se lève, décroche les micros, les fait se balancer au-dessus d'une enceinte ce qui provoque des sons étranges, il assemble, combine quelques extraits de chansons de l'époque et cet assemblage provoque émotion, magie, enthousiasme. Il faut le voir et l'entendre pour comprendre. C'est magique.

Je vous encourage à faire un triomphe à ce film si vous voulez vous émouvoir et verser un peu dans la nostalgie d'une époque, revoir les cassettes audios, les walkmans, les mobylettes, les pattes d'éph, écouter la musique rock, la new wave post punk etc... Ce film est une réussite à tout point de vue, romance, apprentissage, désillusions. Le casting est à la hauteur et contribue au résultat enthousiasmant et Timothée Robard qui était perchman de profession est une révélation. Il illumine le film. Allez j'ose, il est magnétique.

Commentaires

  • Je te lirai plus tard. Ce sera sans doute ma prochaine séance cinéma. La bande annonce m'a beaucoup plu... et j'ai confiance en ton jugement.

    Et j'aime les premiers films !

  • Un vrai emballement pour ce film.
    Merci.

  • Pas encore vu mais je dois vérifier si Joseph Olivennes a le même talent que sa maman (Kristin Scott-Thomas). Bonne après-midi.

  • Ah mais je ne savais pas. Un scoop.
    Et oui, il est excellent.
    Bonne soirée.

  • J'avais lu du moyen sur ce film qui pourtant m'intéresse bien. Tu viens de me rebooster. Je vais essayer de trouver un moment pour aller le voir avec un ami fou de radio.

  • Fou de radio, ce film est fait pour lui. Et pour les pas fous de radio, il est formidable également.
    A ne pas rater.

  • Un choix EXCELLENT.

  • Mais laisserai tenter par les Magnétiques ce week end.. Même si le thème abordé ne m'intéresse pas plus que cela... Mais ta critique est tellement enthousiaste !

  • Ah je suis sûre que tu y trouveras ton compte. Moi-même je n'étais pas passionnée par le thème mais quel film ! Hâte d'avoir ton avis.

  • Le sujet ne me branchait pas et la bande annonce ne m'avait pas convaincu.
    Merci à toi Pascale d'avoir fait cette belle chronique.
    Jolie rencontre avec Philippe, Jérôme et toute la bande. Tous mes sens etaient en eveil ! Oui ouïe très importante entre variété française et rock/pop anglaise mais j'ai aussi aimé tous les jeux de lumière, les phares de voitures, les vitraux lors de la soirée a Berlin...
    Le jeune acteur est une très belle revelation. Si présent malgré son mutisme. Apaprement beaucoup de fils de dans le film. Mais ils méritent leur place !
    Tres jolie reconstitution de ces années 80 ( rien que le composteur orange de la Sncf) et quelques voitures... Et les K7 bien sûr. Si importantes...
    Oui jolie rencontre que ce beau film.

  • Ah je suis contente. Tu en parles bien.
    C'est un film qui maintient les sens en éveil en effet. Et cette reconstitution d'époque, quelle réussite !
    Je sais que le grand frère est fils de... et il est excellent. Il ne porte d'ailleurs pas le nom de sa célèbre et discrète maman. Je ne connais pas les autres fils de.
    Ce film vraiment extra semble avoir été fait par des gens qui ne se la pètent pas. Ils pourraient pourtant.
    J'ai assisté à un échange avec le réalisateur à Mâcon. Adorable, simple et modeste. Mais il y a du boulot autour de cette belle réussite.

  • Thimothee Robart est le fils de Jérôme Robart très connu pour une série télé Les enquêtes de Nicholas Le Floch ( d'après une série de livres de JF Parrot) qui se déroule au 18ème siècles.
    Tu as raison beaucoup de boulots car on voit que chaque scène est bien pensée et réfléchie.

  • Le réalisateur doit être fier de sa réussite comme Bar-tabac...

  • Ah ok, je connais la série, de nom mais je ne l'ai jamais regardée.
    Il avait l'air très content en effet.

  • J'ai d'abord vu ton nombre d'étoiles. Ensuite, la bande-annonce. Et ce soir, le film. J'en sors.
    Sois remerciée, toi qui est un peu à l'origine de cette découverte: c'est vraiment un superbe film !

    Et tu sais quoi ? Ça brûle encore. J'en reparlerai chez moi dans quelque temps. Pas trop longtemps. Avant Noël, pour sûr.

  • Ah super.
    Si ton blog influence certaines personnes à se rendre en salle, il faudrait peut-etre que tu en parles au plus vite car vu comment les films circulent, il ne va plus rester des semaines en salle.
    Quand je vois le film qui cartonne et celui qui va arriver, je suis horrifiée.
    On est pas obligé de voir Au crépuscule ou Memoria mais les B. et les T., ça me désole.

  • Pour ma part, ce film mérite un large détour...
    Film à l'atmosphère malsaine ( drogue ) , détourné de son point de départ (radio libre), psychiatriquement contestable ( rapports humains ) et bruyant. Tableau peu flatteur des années 80, voire trompeur.

  • Un large détour pour l'éviter apparemment.
    Évidemment je ne suis absolument pas d'accord.

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