Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

NOS PLUS BELLES ANNÉES

de Gabriele Muccino *

nos plus belles annees de gabriele muccino,cinéma,kim rossi stuart,pierfrancesco favino,micaela ramazzotti

Avec Kim Rossi Stuart, Pierfrancesco Favino, Micaela Ramazzotti

L'histoire de quatre amis, 3 garçons, 1 fille, plusieurs possibilités, des années 80 à nos jours. 

Ne vous fiez pas à l'affiche. J'aurais même tendance à dire qu'il faudrait systématiquement se méfier de ce genre d'affirmation qui ornent certaines affiches. Ce film ne rend pas heureux. Il ne rend pas malheureux non plus. Pire, il laisse indifférent mais agace aussi tant il arrive, trop tard, après deux quasi chefs-d'oeuvre sur lesquels il semble être calqué sans leur arriver à la cheville.

Le titre évoque Nos plus belles années de Sidney Pollack mais il n'a strictement rien à voir avec cette histoire d'amour entre un play boy et une communiste (pour faire vite). Non l'histoire rappelle plutôt celle du merveilleux triptyque de Marco Tullio Giordana Nos meilleures années pour ce qui est de l'aspect amitié/amour sur plusieurs décennies. Mais surtout ce film est le remake mal dissimulé de Nous nous sommes tant aimés, la merveille d'Ettore Scola revue récemment avec en prime une pointe de Dolce vita  de Fellini et passage obligé par la Fontaine de Trevi ("il faut avoir fait ça une fois dans sa vie") mais sans Mastroianni...

Mais là où Ettore Scola nous faisait vibrer, sentir, vivre et comprendre la vie dans tout son éclat et toutes ces désillusions parfois, Gabriele Muccino peine à donner de l'épaisseur à ses personnages, pauvres marionnettes de leur destin tout tracé et de leurs velléités contrariées. Et surtout ne parvient pas du tout à faire exister la grande Histoire dans la petite. L'attentat du 11 septembre 2001, s'il a touché le monde entier, n'est pas une caractéristique de l'histoire italienne. Etait-il nécessaire de nous montrer une fois de plus ici ces avions percutant les tours ?

Calqués sur les personnages de Nous nous sommes tant aimésGiulio, Paolo, Riccardo et Gemma se rencontrent à l'adolescence. Leurs rêves et leur idéalisme vont vite se percuter à la réalité. Giulio est issu d'un milieu défavorisé et après des études réussies et avoir été un avocat commis d'office s'accoquinera avec un bourgeois parvenu, un peu escroc (ça vous rappelle Vittorio Gassman ? moi aussi), Paolo l'intello prof de littérature et latin le plus sentimental (coucou Nino Manfredi) des trois garçons tombera fou amoureux de Gemma qui aura pour seule fonction de passer de bras en bras et Riccardo cinéphile (c'est normal s'il vous fait penser au Stefano Sata Flores de Scola) rêve  d'être journaliste, critique de cinéma ou romancier... on ne sait pas trop. En gros, deux vont "réussir" ou disons qu'ils pourront vivre de leur métier et deux vont passer des décennies à galérer et chacun perdra pas mal d'illusions en chemin.

On a beaucoup de mal à comprendre comment Paolo, le plus beau, le plus intello peut à ce point être en pâmoison devant Gemma, fille quelconque sans ambition et pas très futée, et lui rester fidèle quasiment toute sa vie. On ne peut dire si la scène où il se fait souffler la belle par son meilleur ami est risible volontairement ou involontairement. Hélas, j'ai bien peur d'avoir la réponse. Par contre la scène où Gemma court dans un escalier pour retrouver Paolo en passant de l'enfance à l'adolescence puis à l'âge adulte est très belle, mais c'est trop peu.

Egrainer la vie de quatre personnages demande du souffle, de l'ampleur mais aussi, mais surtout qu'on s'attache aux personnages ou qu'on s'y identifie. Ce qui n'est pas le cas même si comme nous tous ils sont confrontés aux heurs et malheurs de la vie terrestre. Mais chaque fois ça laisse froid.

Le dernier quart d'heure hausse un tantinet le niveau quand arrivés à la cinquantaine tous ces personnages semblent enfin apaisés et avoir compris deux ou trois choses. Ici la mélancolie permet à l'émotion d'affleurer mais il est un peu tard.

Commentaires

  • Je t'admire de décrire avant autant de patience et de minutie un film que tu n'as pas particulièrement aimé... La bande annonce ne m'avait pas convaincu...

  • Oui je me suis emballée en repensant à ce film que j'adore : Nous nous sommes tant aimés.
    Pas vu la BA. Elle devait avoir un petit air de déjà vu.

  • Coucou Pascale
    Tout d’abord une très bonne année 2022 à toi et ceux que tu aimes
    Pour ce film je suis rentrée à fond dedans
    J’ai passé un excellent comment
    Certes il y a des rencontres improbables (la gare .. le bus etc ) mais on s’en fout
    Je me suis attachée aux personnages que je trouve magnifiquement interprétés (j’ai bien sûr reconnu giulio il traditore et Paolo le beau gosse m’a fait pensé à Thierry Lhermitte) Au final ce qui compte c’est la base les racines les amis ( les vrais) et pas les apparences de ‘reussite’
    Voilou Bon dimanche

  • Merci Marijo. Excellente année à toi également.
    Je trouve Paolo plus beau que Thierry Lhermitte (que j'aime beaucoup). Je vois plutôt ce film comme la perte des illusions et la trahison des idéaux pour certains.
    J'aurais sans doute mieux apprécié ce film si je n'avais tant aimé Nous nous sommes tant aimés de Scola et Nos plus belles années de Marco Tulio Giordano sur lesquels il est (mal) copié. Si tu ne les as pas vus, je te les recommande.
    Bon dimanche.

  • Bonjour, belle et heureuse année.
    Merci de ton post qui répond à la question que je me suis posée en voyant la BA : ça ressemble étrangement à Nos plus belles années.
    Et j'ai tellement aimé Nos plus belles années, tellement aimé cette mini-série que je ne verrai donc pas ce film.
    Curieuse idée d'un réalisateur italien de donner à son film presque le même titre qu'une magnifique mini-série.
    Merci de m'avoir épargné du temps.

  • Merci et bonne année à toi.
    Pour le titre, je dirai que c'est la traduction française qui fait confusion. Le titre original de Nos meilleures années étant La meglio gioventu. Je l'ai vu comme un film au cinéma et c'était un grand moment de cette année.
    Pour le reste ce film est plus un très mauvais copié collé de Nous nous sommes tant aimés.
    Quoiqu'il en soit, je ne recommande pas ce film médiocre.

Écrire un commentaire

Optionnel