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LES GOÛTS ET LES COULEURS

de Michel Leclerc ***

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Avec Rebecca Marder, Judith Chemla, Félix Moati

Marcia a une idole : la chanteuse icône des années 70 Daredjane. A force d'obstination elle a réussi à entrer en contact avec la chanteuse vieillissante, recluse dans son appartement et ensemble elles composent et enregistrent un album.

Mais suicide ou accident, Daredjane meurt et Marcia se retrouve face à l'unique ayant-droit de la chanteuse, Anthony. Le garçon n'avait que faire de cette lointaine parente et encore moins de sa musique. Qui plus est elle aurait été à l'origine de la mésentente familiale et c'est donc sans regret ni scrupule qu'il entend se débarrasser de l'héritage. Sauf qu'il s'aperçoit que l'affaire pourrait être très lucrative. Intéressant pour Anthony qui vivote d'une vague occupation de placier sur les marchés tout en papillonnant d'une fille à l'autre bien que le charme de Félix Moati m'échappe totalement. Et puis Marcia a un charme fou ce qui lui échappe à la première entrevue et le foudroie à la deuxième.

Evoquons quand même les aspects quelque peu irritants qui ne fonctionnent pas selon moi. Nous sommes face à une bobo (elle vit à Paris sur une péniche avec sa compagne architecte) et un beauf banlieusard irrécupérable tout foufou devant une pub avec des filles en string (vous voyez le niveau). Les deux jeunes gens ont à peu près le même âge mais sont aussi différents qu'il est possible de l'être. Cela suffit quand même à Michel Leclerc pour imaginer une love story. Les revirements psychologiques des deux tourtereaux sont proprement hallucinants et en plein milieu du film survient une rupture absolument invraisemblable. Alors qu'il aurait été justement plus judicieux pour pimenter l'histoire, que Marcia reste fidèle à sa compagne (éjectée comme une malpropre, excusez-moi je spoile, pour une raison qui m'a semblé fort hypocrite) et qu'Anthony "rame" un peu pour conquérir la belle. Mais non, elle lui tombe toute rôtie entre les pattes sans qu'on comprenne comment celui qu'elle appelait en toute objectivité "le connard" ait pu devenir séduisant. D'autant que lors de l'intermède Artus (que j'ai trouvé drôle), Anthony démontre qu'il est toujours aussi con. Et puis c'est sans doute très gentil de trouver à tout prix un rôle à sa moitié, mais franchement le personnage de Baya Kasmi (également au scenario)... passons.

Heureusement à l'entour de la romance (ratée parce que sans intérêt et réciproquement), il y a les deux filles et ce qui les rapproche : la musique. Daredjane était une chanteuse anticonformiste au succès confidentiel. Sorte de Gainsbarre au féminin entre Catherine Ringer, Brigitte Fontaine voire Juliette Greco, Daredjane ne craignait pas les excès en tout genre et la bonne idée est de la faire revivre du temps de sa rebelle jeunesse au travers de fausses émissions style Discorama et de clips chouettement ringards. Judith Chemla dont on connaît la folie et la liberté incarne cette chanteuse qui perd pied avec un certain génie. De sa jeunesse désordonnée à sa vie de vieille dame indigne à la voix brisée, elle est vraiment formidable. A aucun moment elle ne craint le ridicule et du coup elle n'y tombe pas. Pourtant ses prestations scéniques, ses costumes auraient pu la faire sombrer dans le porte nawak. Et bien non. Et puis il y a Rebecca Marder, déjà convaincante dans un film qui l'était moins, elle illumine ce film et démontre un talent certain pour la chanson. Pas une grande voix mais c'est très plaisant à entendre. Et son duo avec Judith Chemla fonctionne à merveille.

A voir quand même, malgré mes réserves, pour elles deux.

Commentaires

  • Plutôt mitigé, d'abord la partie musique m'a pas convaincu du tout, je dirais que c'est assez insipide. Mais le premier bémol vient du personnage de Moati qui est trop antipathique pour qu'on s'y attache même s'il devient plus touchant à la fin. Le côté bobo c'est la tare du cinéma français en général, et dans la caricature est effectivement too much, mais évidemment appuyé avec celle du provincial beauf. Le film surnage grâce à une mise en scène plutôt inventive et une Daredjane qui offre la vraie fantaisie du film (malgré une musique et des chansons médiocres dans l'ensemble)

  • Pour moi Moati est un mauvais choix. Pas charismatique du tout et personnage mal écrit. Un con reste un con. Je n'ai pas trouvé la musique déplaisante.
    Les meilleurs moments : les rencontres entre Marcia et Daredjane, ou Daredjane et Marcia seules chacune de leur côté. Enfin, chaque fois qu'il n'y pas Moati :-)

  • Mouais... ça me tentait la première fois que j'ai vu la BA, mais je pense que je vais faire l'impasse. Judith Chemla pourrait me faire changer d'avis si vraiment je ne trouve rien d'autre.

  • Franchement, je suis sortie du film enchantée. Et Félix Moati plaît beaucoup.
    Je pense que ce film te mettrait en joie.
    Les filles sont parfaites.

  • Bon. Je vais revoir ma position. Je le passe en plan B.
    En fait, je souhaite d'abord voir le nouveau Park Chan-wook.

  • Ah ben oui si je devais choisir entre les 2 : aucune hésitation. Plus je voyais la BA plus j'avais envie de le voir.
    En plan B, place plutôt En roue libre. J'ai adoré.

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