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16 ANS

de Philippe Lioret ***

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Avec Sabrina Levoye, Teïlo Azaïs, Jean-Pierre Lorit, Nassim Lyes, Arsène Mosca, Fejria Deliba

Nora et Léo ne se connaissent pas mais entrent dans la même classe de seconde. Il a un an de plus qu'elle car il a doublé le CM2 et là, a dû quitter son lycée privé à cause de ses résultats insuffisants.

Léo ne quitte pas Nora du regard et ose entrer en contact avec elle. La complicité est immédiate. Ils vivent les premiers émois de leurs 16 ans avec innocence et curiosité. Mais le frère de Nora vient d'être renvoyé de l'hypermarché où il était employé. Le père de Léo est justement le directeur du magasin et les deux familles issues de milieux différents ne supportent pas l'idylle naissante de leurs enfants. Qu'elle soit sincère et profonde ne les effleure même pas.

On y croit nous, à l'amour de ses deux ados qui mettent timidement le pied dans le monde adulte et vont y être propulsés brutalement à cause des adultes qui les entourent. A ce titre, le frère de Nora qui accumule les humiliations, se venge littéralement sur sa soeur qu'il croit devoir assujettir. Les pères ont la tête gorgée de préjugés : les quartiers, les milieux sociaux ne se mélangent pas. Quand ils ne sont pas encore imprégnés de traditions voire de coutumes primitives tournant autour de la dignité et de l'honneur. A cet égard les figures paternelles, magnifiquement incarnées par Jean-Pierre Lorit et Arsène Mosca sont presque inquiétantes. Et pourtant Léo et Nora vont refuser de se soumettre à cette oppression d'un autre âge. Les mères sont plutôt en retrait dans les deux familles et font ce qu'elles peuvent (très peu) pour calmer le jeu.

Philippe Lioret avance tête la première dans cette histoire qui révèle qu'il semble avoir peu confiance en l'espèce humaine. Ici la bêtise, la haine, voire le racisme se disputent les honneurs de la première place. Dès le vol d'une bouteille de Château Margaux à 500 € dans la réserve de l'hypermarché, on est saisi par la mécanique qui s'enclenche. On aura des nouvelles assez désolantes de cette bouteille dans la toute dernière scène. Sans la moindre preuve et malgré la défense très convaincante d'Ahmed le frère de Nora, qui assure n'être pour rien dans cette disparition, il est renvoyé. De cet évènement va découler tout le reste.

L'aspect social de l'intrigue est au coeur du film. Les deux familles vivent de façon quasi opposée. L'une s'épanouit (mais pas tant que ça) dans une maison aux grandes baies vitrées, style atelier comme c'est la tendance actuelle, avec piscine, l'autre s'entasse à 5 dans un petit appartement de la cité Gagarine. Evidemment, le mot "clichés" apparaît dans pratiquement toutes les critiques que j'ai lues. J'ai pourtant l'impression que cette vision des deux familles reflète grandement la réalité.

Philippe Lioret n'est pas optimiste mais il réussit toutes les scènes je trouve. Celles à l'hypermarché sont particulièrement chargées en intensité, lorsque les amis d'Ahmed se font prendre à partie par les agents de sécurité, lorsque le père de Léo, tenu responsable d'une rixe, est convoqué par sa hiérarchie, lorsque Nora et Léo se rendent à la gare poursuivis pas le frère de Nora. La tension est exceptionnelle.

Entre les deux amoureux, ce n'est que douceur, promesses, émerveillement devant ce sentiment nouveau. Puis surviennent la crainte et la terreur quand il faut s'opposer et résister à l'entourage. Impossible de ne pas s'accrocher au fauteuil quand on suit toutes les péripéties qu'ils affrontent. Ils se trompent de personnes de confiance. Seule une prof attentive pourrait les aider mais l'ambiance est plutôt au pessimisme et au triomphe de la connerie qui a encore de beaux jours devant elle..!

On dit souvent de certains acteurs qu'ils crèvent l'écran, c'est le cas des jeunes Sabrina Levoye et Teïlo Azaïs, admirablement dirigés. Jamais on ne peut imaginer qu'il y a une caméra et une équipe de tournage autour d'eux.

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Commentaires

  • malgré quelques bémols Lioret signe un très joli film, effectivement tendre et subtil, avec surtout deux belles révélations.

  • Les bémols c'est en musique non ?

  • J'ai trouvé tous les acteurs bons et justes. Et bien sûr ce beau petit couple qui ne veut que s'aimer. Oui pas beaucoup d optimisme...Mais bon à voir

  • Oui, une formidable surprise. Pas gai mais quels acteurs !

  • Pas vraiment, mais aussi ;) c'est vrai que la musique m'a laissé un peu froid, non plutôt sur le fait que dès le début on suggère que le frère est innocent du vol donc la fin est attendue, ensuite le père directeur qui est viré ça ne tient pas debout... Des détails mais au vu des enjeux ça plombe un peu... Mais la dimension Roméo et Juliette est très réussie, surtout que la tendresse et le respect entre les deux tourtereaux changent un peu des habituelles romances adolescentes.

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