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INCHALLAH UN FILS

de Amjad Al Rasheed ***

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Jordanie / France / Arabie saoudite / Qatar 

Festival Effervescence de Mâcon - Avant première

SORTIE EN SALLE le mercredi 6 mars 2024

Avec Mouna Hawa, Haitham Ibrahem Omari, Yumna Marwan

Nawal et son mari ont une fille et essaient d'avoir un deuxième enfant. Bien que jeune, le mari de Nawal meurt dans son sommeil. Cela se passe à Amman de nos jours en Jordanie.

Le temps des condoléances passé où chacun affirme à Nawal qu'il est là pour elle en cas de besoin, la jeune femme va devoir affronter le système injuste d'une société encore patriarcale où en l'absence d'héritier mâle, le patrimoine du couple revient à la famille du défunt. Autant dire que les promesses font long feu et que face à l'absurdité et à l'injustice administratives Nawal se retrouve bien seule. Sans compter que son beau-frère réclame une dette impayée et qu'il peut également en cas de défaillance devenir le tuteur de sa nièce et l'enlever à la garde de sa mère... Nawal a beau faire valoir ce qui ressembleraient à des droits, elle a participé au paiement du crédit de l'appartement, elle travaille (elle est infirmière mais sans contrat de travail...), elle a apporté des biens et de l'argent en dot au moment du mariage, rien n'y fait. D'ailleurs, aucun document officiel ne confirme ses affirmations. Les lois et Dieu, tellement commode à invoquer quand cela arrange les hommes, sont inflexibles.

Nous allons de surprise en consternation devant ce film présenté comme une course contre la montre stressante au cours de laquelle Nawal n'obtiendrait qu'une aide précieuse qu'elle refuse puisqu'il s'agit de son collège kiné qui est amoureux d'elle. Malgré la gentillesse et la sincérité du garçon, l'aide ne serait peut-être pas gratuite. Pas de solidarité à attendre des femmes comme de son frère qui attendent de Nawal qu'elle rentre dans le rang et pourquoi pas se trouve rapidement un nouveau compagnon comme font toutes les veuves, sans faire de vague.

Nawal est une femme qui lutte pour sa survie et son indépendance. Sur son chemin semé d'embûches, aucune place ne lui est accordée pour son chagrin. Elle avance, fonce même pour faire face à un enchevêtrement de situations de plus en plus absurdes. Dans son combat, elle semble n'avoir que des ennemis au sein même de sa propre famille. Le scenario infiniment réaliste et intelligent ne l'épargne pas et accumule les obstacles qui finissent par ressembler à des pièges.

Si seulement elle avait un fils, les soucis disparaîtraient comme par enchantement !

C'est complètement dingue et l'on est tendu d'un bout à l'autre de cette histoire où l'on a envie d'aimer, de soutenir et de secourir cette femme digne et courageuse. La voir couvrir ses magnifiques cheveux à la hâte même lorsqu'elle est chez elle dès qu'un homme fait une apparition est une des moindres aberrations qui jalonnent ce film admirable.

A Amman capitale de la Jordanie, toutes les ruines antiques semblent disparaître sous les tentacules d'une ville moderne en perpétuelle construction. La ville est un des personnages du film.

Commentaires

  • Intéressant aussi ce film-là. Mais qu'est-ce qu'on en a marre de l'oppression des femmes, sous toutes les latitudes, de toutes les manières possibles et imaginables !!

  • Oui je sais que tu en as marre de voir les femmes maltraitées mais c'est une réalité et dans ce film cela ressemble à un certain acharnement. Les hommes sont pitoyables et lamentables. Sauf un peut-être.

  • Je n'en ai pas marre dans le sens de "ras le bol des femmes maltraitées" mais c'est l'ampleur du phénomène partout qui me met hors de moi. J'aurais envie de les baffer à tour de bras et plus encore toutes ces brutes épaisses qui se pensent tous les droits sur leurs femmes.

  • Ah mais c'est bien comme ça que je l'entends. Moi aussi j'en ai ASSEZ de cet acharnement injustifié.
    Il y a quand même un juge qui dit à son connard de beau frère de la fermer un peu mais tout le système est contre elle et le pire est que la plupart des femmes lui disent de rentrer dans le rang. C'est tellement la norme !
    C'est pourtant loin d'être le pire mais la voir courir pour se voiler dès qu'on sonne chez elle, se cacher aussi si elle se met à la fenêtre tête nue et qu'un couillu passe dans la rue, m'a fait une de ces peines ! Ce voile c'est vraiment la 1ère des oppressions. Ça me désole tellement quand je croise des filles voilées voire couvertes de la tête aux pieds et plus encore quand elles affirment qu'elles le font volontairement.
    La libération totale des femmes, on ne la connaîtra pas. Moi, je ne crois plus en rien de toute façon.

  • Trop de femmes sont dans le déni de ce qu'elles vivent ; le boulot est énorme. J'ai un peu d'espoir dans les toutes jeunes qui ont l'air bien plus combatives, mais je ne verrai pas non plus si c'est sérieux où si elles rentreront "dans le rang" comme trop de leurs aînées.

  • Oui ce sont les plus jeunes qui me désolent le plus.

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