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Bamako -

  • Bamako d’Abderahmane Sissako ***

    Le réalisateur estime que « la création artistique est utile, non pas pour changer le monde, mais pour rendre l'impossible vraisemblable, comme ce procès des institutions financières internationales ». Voilà pourquoi il a imaginé une procédure judiciaire contre le FMI et la Banque Mondiale qu’il juge responsable de la situation dramatique du Mali en particulier, et de l’Afrique en général.

    Le tribunal est installé dans la cour intérieure d’un immeuble. La vie quotidienne n’est pas interrompue, ce qui donne lieu à des scènes cocasses, tendres ou cruelles alors que les témoignages et plaidoiries ne sont jamais suspendus.

    En dehors des révélations qui sont faites ou confirmées (car tout le monde sait..) la forme de ce film est en tout point inédite et captivante. L’intelligence didactique de la réflexion, la limpidité éducative du propos sont absolument passionnantes et tour à tour populaires ou érudites. C’est ce qui fait la puissance de ce film riche, sincère où la parole et la colère se libèrent.

    L’espérance de vie en Afrique est de… 46 ans, 40 % de ses revenus sert à rembourser la dette, les médicaments sont au Nord, les maladies sont au Sud… etc… L’Afrique est malade. L’Occident va-t-il laisser disparaître un continent ? Sissako rêve que son film coup de poing ait autant de répercussion qu’ « Indigènes »… j’en doute.

    Les deux plaidoiries à la fin du film sont d’une rage, d’une puissance, d’une énergie et d’une émotion absolument sidérantes !