Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

a swedish love story

  • A swedish love story de Roy Andersson **

    A Swedish Love Story - Ann-Sofie Kylin et Rolf SohlmanA Swedish Love Story - Ann-Sofie Kylin et Rolf Sohlman

    Pär croise le beau regard d’Annica. Ils ont 15 ans. Ils vont se chercher, hésiter puis s’aimer. Près d’eux, autour d’eux : des adultes complètement à côté de la plaque. Ça se passe en Suède et c’est, forcément, différent.

    Est-ce un mal de tête persistant qui m’a fait (un peu) passer à côté de ce chef d’œuvre annoncé datant de 1969 ? Ce que je ne peux nier c’est que ce film singulier qui alterne bruit et fureur puis calme et douceur ne ressemble à aucun autre, même s’il y plane l’ombre de Bergman. Suède oblige sans doute. Il y a avant tout une ambiance, une façon de filmer ou de sous-entendre que les sentiments vont à la dérive, qu’on finit forcément seul et mal dans sa peau. Le réalisateur était encore tout jeune (27 ans) lorsqu’il a filmé cette histoire d’amour adolescente pure, sincère, forte, belle et passionnée. On y croit, on s’y retrouve. Plus rien ne compte, plus rien n’existe, on abandonne les copains et les après-midi à jouer au flipper et à fumer des clopes, à faire le mariole sur sa mobylette. Il n’y a plus rien d’autre que l’Autre, son regard, son sourire et ses bras. Le moindre de ses gestes est magie, la moindre de ses paroles est rêve. On s’abandonne à la musique qui décrit si précisément cet état hors du monde. Les deux jeunes acteurs, excellents, nous replongent sans résistance dans ce bienfaisant bain d’adolescence.

    Imbriquée dans cette histoire miraculeuse, il y a celle, en périphérie, beaucoup plus sombre des adultes. Ils sont tous moches, ridicules, grotesques et surtout désespérément tristes voire dépressifs. Ils donnent cette impression tenace d’avoir raté leur vie. Et on tremble pour nos deux sublimes tourtereaux plein d’espoir et de promesses. On ne parvient pas à douter qu’ils vont devenir des vieux cons. C’est triste.