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che : l'argentin

  • Che : l’Argentin de Steven Soderbergh ***(*)

    Che - 1ère partie : L'Argentin - Affiche espagnole

    Cette première partie retrace, en quelque sorte, « l’ascension » du Che quand il n’était encore qu’Ernesto Guevarra jusqu’à ce qu’il devienne le « Commandante » et fasse une entrée triomphale à Santa Clara. Pour faire court, je dirais que le film débute lorsque Raul Castro présente Guevarra à son frère Fidel et qu’ils décident d’organiser la guérilla puis la révolution en vue de renverser le dictateur Cubain Batista dans les années 50.

    Il fallait bien qu’un jour la vie hautement romanesque et cinématographique du Che soit mise en images. Etrangement, c’est un américain qui s’y colle et c’est une réussite totale loin de tout exotisme ou romantisme. Si on ne trouve dans cette première partie aucune aspérité concernant la personnalité complexe du personnage, Soderbergh n’en fait pour autant pas un Dieu indétrônable. Mais de toute façon on se fiche un peu de savoir si le Che avait ou non toutes les qualités parce que le film est remarquable. Le réalisateur s’applique davantage à nous montrer l’homme et surtout le combattant sous l’icône photographique et symbole de toutes les révolutions. On ne le quitte pas d’une semelle et ce sera long d’attendre la seconde partie pour le rejoindre. Cela dit, la description de la préparation de cette révolution aurait plutôt tendance à couper toutes velléités aux rebelles en herbe tant on est loin du romantisme habituel. La révolution c’est chiant, ça fait transpirer, ça se prépare les pieds dans la boue et les mains dans le sang parfois. Gueverra est médecin et doit souvent faire office de soignant auprès de ses compagnons ou des villageois. On ne mange pas toujours à sa faim, on saute des repas, on attend beaucoup, on s’ennuie, on est déçu. Et le Che doit être le seul révolutionnaire à prendre une ville avec un bras dans le plâtre, sans parler de ses crises d’asthme très très handicapantes en pleine jungle tropicale irrespirable, j’en sais quelque chose (mais non, je n’ai pas fait la révolution à Cuba… mais des crises d’asthme, oui).

    Soderbergh réussit un montage des plus captivant, sautant d’une période à l’autre, d’une interview à New-York en 64, à l’intervention du Che à l’Onu et à son brillant discours pour nous replonger ensuite au fin fond de la jungle, sans nous perdre jamais. Il parvient même à conclure ce premier chapitre sur une note humoristique qui confirme encore les qualités hautement morales et l’idéologie exemplaire de son héros.

    Evidemment, si le film est indiscutablement beau et palpitant, que serait-il sans son incomparable interprète ? Benicio Del Toro EST devenu (physiquement) le Che, on ne peut que l’admettre. Calme, serein, sobre mais déterminé, il bouffe (comme toujours de toute façon) littéralement l’écran. Il joue, même de dos. Il est phénoménal et largement aussi charismatique, fascinant et autoritaire que son modèle.

    Steven Soderbergh, Benicio del Toro et Le Che n’oublient pas non plus d’être de parfaits séducteurs quand lors d’une interview UNE journaliste demande au Commandante ce qui mène la révolution, il lui répond :

    « - l’amour !

    - L’amour ? s’étonne la journaliste.

    - Oui, l’amour de l’humanité, l’amour de la vie, l’amour de la justice ».

    El amor de la humanidad, el amor de la vida, el amor de la justicia...

    Si ce n’est pas un rêve ça ???

    Vivement le 28.

    Che - 1ère partie : L'Argentin - Benicio Del Toro