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cheval de guerre de (feu) steven spielberg

  • CHEVAL DE GUERRE de (feu) Steven Spielberg °

    Cheval de guerre : photo Jeremy Irvine, Steven SpielbergCheval de guerre : photo Jeremy Irvine, Steven SpielbergCheval de guerre : photo Jeremy Irvine, Steven Spielberg

    ATTENTION - ÇA VA SPOILER -

    Albert assiste de loin à la naissance d'un petit dada tout mignon dans la campagne anglaise, belle comme une carte postale. Plus tard, son papounet, fermier de son état l'achète à la foire aux dadas. Cela met sa femme en grand courroux car c'est d'un bourrin avec du poil aux pattes dont ils ont besoin pour effectuer le dur travail de labour. Ce cheval tout fin et racé n'aura jamais la trempe de s'atteler à la tâche. Qu'à cela ne tienne, Albert le baptise Joey, et lui enseigne l'art du labourage et du pâturage. Las, en plein youpitralala, la guerre (la grande mon colon, celle de 14/18, celle qu'on préfère) éclate et la récolte est foutue. Papounet ce traître vend Joey à la cavalerie. Albert pleure copieux mais heureusement l'officier très sensible qui fait l'acquisition de Joey promet à Albert d'en prendre un soin jaloux et de faire son max pour le lui ramener en bon uniforme. Albert veut s'engager, mais il est trop jeune. Il fait une bise à Joey et s'en retourne aux labours. Les anglais ne sont pas bien malins, ils jouent de la cornemuse en allant au combat. Et à cause de cette couille Benedict Cumberbatch se font massacrer par les allemands qui leur piquent leurs chevaux, dont Joey. Les allemands disent "nanmého Béné, tu croyais qu'on allait te laisser nous massacrer sans réagir ??? couille que t'es ?". Béné est fait prisonnier (enfin, je suppose) et l'officier qui avait acheté Joey, se fait dégommer, mais hors champs, pour pas faire peur aux petits dans la salle. Les allemands ont engagé des enfants pour faire la guerre et s'occuper des chevaux aussi, dont Joey. Mais les enfants soldats désertent et se font exécuter pour faute lourde et du coup Joey est recueilli par une chieuse de première petite fille française qu'a plus de papa et plus de maman mais qui ne s'appelle pas Armand (comme le pauvre gars). Elle vit à Quiévrechain (pas loin d'min coin donc !) avec son papy qui lui dit "mais euh, oublie pas que t'as la maladie des os en verre et que t'as pas le droit de faire du cheval, sinon tu vas te casser les os en verre que t'as"... "oui mais euh qu'elle dit, quand même, j'ai bien le droit non ?". La dessus, il lui offre une selle pour mettre sur le cheval. Du coup, la petite fait du cheval à dos de Joey qu'elle a rebaptisé François. Sans doute en hommage à François Truffaud dont on fête les 80 ans en ce moment à la télé ! Cette bécasse, et pourtant pépé lui avait dit "t'éloignes pas bécasse !", tombe direct dans le camp retranché des allemands qui récupèrent le bourrin Joey et vont l'utiliser pour monter la Grosse Bertha en haut de la colline car le schleux est feignant et préfère faire bosser l'équin qui sue sang et eau et parfois finit la grimpette sur les genoux. Joey fait camarade avec un autre dada tout jouli aussi, mais beaucoup plus noir et qui ne résiste pas aux mauvais traitements. Du coup Joey en a ras les sabots de servir de chair à canon, alors il déserte et court à travers tout pour s'échapper. Dans sa hâte il ne voit pas les barbelés et s'emmêle tous ses pinceaux dans les tranchées, pile poil entre les teutons et les rosbeefs. Stoppé net, voilà notre Joey tout emberlificoté et incapable de bouger. Un soldat anglais et un soldat allemand se font des signes de drapeaux blancs et s'en vont à coup de tenailles délivrer le dada qui est tout blessé avec des croûtes et du sang qui coule. Entre temps, les années ont passé et Albert, devenu grand a pu s'engager chez les troufions. Bien sûr, comme la vie est bien faite surtout pour ceux qui s'aiment comme eux d'un aussi grand amour, Albert est pile dans la tranchée où Joey est blessé. Ce pauvre Albert, roi de la scoumoune a été gazé et en a perdu la vue, mais ce n'est que provisoire, n'ayez pas peur. Joey, ce génie, le reconnaît à l'odeur et au "houhouhououou" de chouette qu'il fait et qui était leur cri de raliement du temps où ils gambadaient de conserve dans la campagne anglaise, très belle au demeurant d'ailleurs soit dit en passant. Et tous les militaires pleurent au ralenti en disant que c'est trop beau une histoire où un cheval et un type se retrouvent. Mais le grand père de la petite qui est morte entre temps (ah j'avais dit que je spoilerais... quand je dis je spoile, je spoile !) vient récupérer le cheval en disant "oui ben le cheval est à moi vu que ma petite fille que la guerre n'a pas épargnée, elle l'aimait". "Oui mais, qu'il dit Albert, ce cheval c'est moi qui lui ai tout appris. Mais vu que ta petite fille est morte de sa maladie des os qu'elle avait, je te donne Joey MON cheval à moi". Albert explique à Joey, (ce cheval, il lui manque que la parole) : "t'es à moi mais je te donne quand même au vieux, c'est rapport à sa petite fille et à ses os tu comprends ?". "Hi han" qu'il fait Joey vu qu'il est toujours d'accord avec le dernier qui a parlé et il part avec le vieux. Mais le vieux se retourne et dit à Albert "bon allez, j'suis pas chien, récupère-le ton bourrin". Et voilà notre Albert et notre Joey, bras dessus bras dessous qui rentrent à la maison et ils retrouvent papa et maman dans le soleil couchant et rougeoyant, comme si rien ne s'était passé. Tout ça pour ça ! Fermez le ban.

    Et là, j'entends que dans la salle ça sniffe de tous côtés. Je me dis "crotte de bique, une épidémie de rhumes, c'est bien ma veine, moi qui ne dois rien choper rapport à ce que vous savez...". Mais pas du tout, ça chiâlait dans la salle et pas qu'un peu !!! La dernière fois que j'ai vu une salle pas moufter alors que le générique était déjà bien entamé c'était pour "Melancholia" c'est dire ! Mais moi, j'ai pas tenu le coup, je suis sortie à l'air libre me désyntoxiquer de cette over dose de guimauve !!!

    Donc voilà, ce film c'est l'histoire d'un cheval magnifique et d'un ado qui ne l'est pas moins qui s'aiment et veulent se retrouver. C'est niaiseux à tel point que même les censés être méchants ne le sont pas vraiment. A part les allemands qui dézinguent des moutards qui ont déserté. ça, c'est moche.

    Que dire ? La vérité vraie. C'est SUBLIME, d'une beauté hallucinante et suffocante. Les yeux en prennent plein la vue. ça se dit ça ? Bon, là je ne plaisante pas. Steven sait tenir et placer sa caméra. La campagne du début est magnifique. Impeccable et parfaite et évoque la Conté de Monsieur Jackson des Anneaux. Des scènes de bravoure, comme on dit savamment, se succèdent à un rythme métronomique. La scène de labour du début, la première attaque anglaise contre les allemands et l'hécatombe qui s'ensuit, la course effrenée du cheval à travers les tranchées, le transport de l'artillerie lourde, l'exécution des enfants etc... sont des scènes fortes filmées avec un art indéniable qui touchent à la perfection visuelle.

    Mais de belles scènes aussi magistrales soient-elles ne font pas un bon film et celui-ci est la cause d'un ennui profond comme j'en connais peu au cinéma et qui s'installe dès la première demi-heure où il ne se passe strictement RIEN. Hélas cela ne s'arrange pas quand il commence à se passer des choses. Deux heures et demi éprouvantes de pathos, de guimauve, de bons sentiments, de gentillesse. Une histoire à dormir debout qui parachute des personnages en une succession d'épisodes et pratique l'ellipse la plus grandiose qui soit pour permettre aux héros de se retrouver. Censé démontrer que la guerre c'est moche et que les animaux, enfin, les chevaux surtout, en ont été des victimes mais aussi le réconfort des soldats, ce film est une aberration, ni plus ni moins. Et pourtant il réunit un casting international impressionnant. A tout moment, je m'attendais à voir surgir Léa Seydoux. C'est dire. Mais non ! Cela dit Spielberg, trop absorbé par sa caméra, ses belles images et son pur-sang en a complètement abandonné ses acteurs livrés à eux-mêmes. Il faut dire que ça doit pas être facile à mater ces bestiaux là, pire que les moutards non ? Mais non Steven, on ne place pas Niels Arestrup (mauvais pour la première fois de sa carrière) face à une gamine impossible qui se prend pour Liz Taylor et ne cesse de couiner. On ne fait pas déclamer au même Niels une tirade absconse sur le génie et le courage des pigeons voyageurs (j'ai failli m'étouffer).

    Parlerai-je des dialogues ? Non je n'en parle pas. Lourdingues et caricaturaux "la guerre n'épargne personne", "ce cheval est un bon soldat"... ils donnent envie de se mettre au garde à vous et de chanter "God save the queen".

    Et le final dans le soleil couchant sur une musique d'ascenseur ? Je ne vous en parle pas non plus !