J'AI RENCONTRE LE DIABLE de Kim Jee-woon *
Un beau jeune homme, sorte d'agent secret ou de sécurité, enfin, un métier avec oreillette a un coeur gros comme ça et pendant que sa fiancée est en panne, de nuit au bord d'une route enneigée, il lui chante une chansonnette. Un gros chevelu mal intentionné prétexte d'aider la belle mais il la massacre à coups de marteau. La demoiselle n'est pas morte. Il l'emmène dans son antre où il la découpe encore vive après l'avoir terrorisée, non sans avoir chaussé des bottes et mis un tablier de boucher car l'homme n'aime pas se tacher. Avant de mourir la mignonnette avoue un secret à l'affreux... Le fiancé, très véner et aidé par le père (flic) de la défunte, se met à la poursuite de quatre suspects. Après en avoir mutilé deux, il tombe sur le bon... enfin le mauvais, on se comprend. Au lieu de le tuer proprement, il décide de le démolir à petits feux lui promettant que chaque mutilation sera pire que la précédente. Il ne ment pas. Il le laisse s'échapper et lui implante (façon de parler) à son insu un GPS avec micro... Mais le vilain n'est pas le dernier des abrutis et à tour de rôle la proie et le chasseur vont s'inverser. En chemin, beaucoup de cadavres, de mutilations en tout genre et d'hémoglobine plein l'écran !
Eprouvant car ne laissant aucun répit jusqu'à la toute fin cette histoire dépeint deux monstres dont un qui cachait bien son jeu sous une gueule d'ange et un autre qui en plus d'être sadique est complètement masochiste. Si bien qu'il en abandonnerait presque ses propres victimes (de jeunes et jolies demoiselles) pour se consacrer au jeu de piste qui le met en présence d'un soi-disant justicier qui se révèle aussi cruel et "raffiné" que lui.
Je ne suis pas spécialiste mais je pense pouvoir dire qu'il s'agit d'un film gore ou du moins qui s'en approche redoutablement. Cependant, à force de charcutages en tout genre absolument pas regardables (déchiquetage de tendon d'Achille par exemple), de cannibalisme, d'os qui se broient... tout ceci finit par devenir complètement risible. Et l'on rit. La démesure et la surenchère dans la cruauté et la barbarie finissent par faire perdre toute crédibilité aux deux personnages.
J'en suis arrivée à me demander ce qui pouvait bien se passer dans la tête d'un réalisateur et des spectateurs qui goûtent particulièrement ce genre gorissime. Puis j'ai renoncé. Après tout, chacun sa came.
J'ai mis une * parce que quand même, sous la barbaque et l'hémoglobine, il y a une tentative de thriller et puis aussi deux acteurs que j'apprécie, le très beau Lee Byung-Hun, et le totalement barré Choi Min-Sik qui livrent une prestation hallucinée de deux monstres déments.