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jonathan demme

  • Rachel getting married de Jonathan Demme ***

    Rachel se marie - Bill IrwinRachel se marie - Rosemarie DeWitt Rachel se marie - Debra Winger et Anne HathawayRachel se marie - Debra Winger, Rosemarie DeWitt et Anne Hathaway

    Depuis une dizaine d’années, Kym a passé plus de temps en cures de désintoxication que chez elle. Lors d’une « permission » elle rejoint l’immense demeure familiale pour assister au mariage de sa sœur Rachel. Au cours de ce week-end à la fois festif et sombre beaucoup de révélations, de secrets, de non-dits vont s’exprimer ou être dévoilés.

    On est aux Etats-Unis donc là-bas, mariage signifie grandes pompes, grande réconciliation, discours des parents, des témoins, des amis, répétitions dans les moindres détails, préparatifs frénétiques, angoisses du temps qu’il va faire etc… Sauf qu’ici, compte tenu de la « maladie » de Kym, tout ne va pas se passer exactement comme prévu. Jonathan Demme (merci à lui) prouve que même avec une caméra à l’épaule, le spectateur ne se retrouve pas forcément à faire jusqu’à la nausée un tour non désiré de grand huit. Au contraire, pour une fois la caméra à la fois mobile et stable qui suit les personnages de près donne une dimension quasi documentaire au film et semble aider les acteurs (tous vraiment formidables) à être d’un naturel déconcertant (à deux ou trois tirades très mélodramatiques d’Anne Hattaway (affublée d’une coiffure de balai brosse) près…). Il faut rendre hommage à l’actrice dans ce rôle très casse-gueule, plutôt antipathique de cette fille « malade » qui traîne un lourd secret dont elle ne peut se débarrasser (on comprend, le traumas est ici particulièrement violent) ne peut s’empêcher de se maudire et de toujours faire en sorte que toute l’attention soit constamment concentrée sur elle. Son besoin d’amour et de pardon est impossible à rassasier. Malgré la tendresse des siens qui doivent aussi tenter de vivre  avec le poids d’une tragédie dont on ne peut rester qu’inconsolable !

    Ce film parfois dur, cruel, réaliste et d’autres fois léger qui laisse place à la fête alterne avec bonheur et un grand savoir-faire les scènes lourdes, intenses et douloureuses et celles où les personnages parviennent à s’abandonner en prévision de l’avenir et d’une tentative de bonheur et d’apaisement. Il pose des questions essentielles et a le bon goût de les laisser sans réponse. Doit-on se débarrasser ou vivre avec son passé pour avancer ou ne serait-ce que pour continuer à vivre lorsqu’il devient envahissant ou point d’être paralysant ?

    Les acteurs sont merveilleux : Anne Hattaway à la fois fragile et insupportable, qu’on a alternativement  envie de protéger tant elle souffre ou de frapper pour la faire taire,  Rosemarie Dewitt absolument prodigieuse dans le rôle de Rachel, et sosie de Debra Winger qui joue justement le rôle de la mère et dont chaque apparition (me) donne des frissons et Bill Irwin époustouflant dans le rôle du père si tendre et si perdu face à ses filles exigentes et fragiles.

    Un film sur une famille différente et ordinaire ! Une bonne surprise de taille.