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jules pélissier

  • SIMON WERNER A DISPARU de Fabrice Gobert **

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    Pour ses 18 ans, les parents de Jérémie lui laissent la maison afin qu'il puisse fêter dignement l'événement... comprendre : avec l'ampli poussé à 24, de l'alcool à tous les étages et des préservatifs dans les poches, on sait jamais, ça peut servir. Laetitia et Frédéric s'éloignent un peu de la fête et découvre un cadavre dans la forêt qui borde le quartier. S'agit-il de Simon Werner qui a disparu du lycée il y a une dizaine de jours ? Une autre élève disparaît à son tour, puis un troisième...

    La belle idée de ce film est son savant montage qui à trois reprises va revenir en arrière en nous donnant la vision des choses et des événements selon trois points de vue différents. Suivant ce que chaque personnage objet chacun d'un chapitre, a vécu, on appréhendera les tenants et aboutissants sous plusieurs angles et aspects. Cette façon de chahuter la perception que l'on se fait de ce que l'on voit est toujours passionnante car on peut vérifier à quel point il est facile d'interpréter et évidemment de porter un jugement hâtif donc imparfait qui se révèlera forcément faux ou pas.

    Le réalisateur semble se moquer et détourner les codes du "teen movie", genre que je ne goûte pas particulièrement n'est-ce pas Gaël ? dès lors qu'il s'agit d'endurer les jérémiades soupirantes de pieuvres ou les questionnements existentiello-bourgeois lolesques kikoo lol MDR... mais que je ne connais pas trop finalement. L'intrigue se situe dans une banlieue indéterminée et plus particulièrement dans une cité proprette où chaque petite maison "ça m'suffit" avec garage deux voitures et jardinet ressemble à la suivante comme à la précédente. Et à la sortie de cette cité, une forêt va offrir toutes les possibilités pour laisser galoper l'imagination. Plutôt que de jouer aux apprentis Sherlock Holmes, les lycéens intrigués par ces disparitions vont gamberger et envisager toutes les explications possibles et imaginables, donnant à chaque protagoniste (profs, entraîneur de foot, élèves...) des intentions, un mystère ou des arrière-pensées qu'il n'a pas forcément.

    La résolution peut-être un peu décevante n'empêche pas ce film de jouer délicieusement avec nos nerfs. En outre, le fait que l'histoire se déroule en 1992 permet d'éviter l'utilisation abondante des portables et autres ordinateurs miraculeusement absents. Et puis surtout on peut découvrir de jeunes acteurs impressionnants (exploit : jamais agaçants !), très à l'aise et qui n'ont pas l'air de réciter des tirades qui ne leur conviennent pas mais dont les conversations naturelles semblent absolument prises sur le vif. Ana Girardot fille (et portrait craché) d'Hyppolite est délicieuse et charmante en belle du lycée convoitée par tous les garçons. Et Jules Pélissier, d'un naturel impressionnant sont les deux excellentes surprises de ce joli film, un peu hypnotique bercé par la musique de Sonic Youth (plus grand groupe mondial, il paraît...).

  • BUS PALLADIUM de Christopher Thompson **

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    5 amis d'enfance font le rêve de créer leur groupe de rock. La rencontre avec la directrice d'une maison de disques qui les remarque lors d'un concert les propulse sur le devant de la scène. Ils font un disque puis une tournée mais l'arrivée de Laura va perturber leur ascension.

    L'ensemble est éminemment sympathique mais sitôt vu sitôt oublié. Les jeunes acteurs sont tous formidables. Marc André Grondin étire jusqu'à plus soif son côté désinvolte et rock qu'on lui connaît. Il fait cela très bien. Arthur Dupont a la bouche et les attitudes de Mike Jagger. Jules Pélissier rescapé d'une "Nouvelle Star" s'en tire pas mal même si sa jolie voix est peu mise en valeur. Et Abraham Belaga ressemble beaucoup à Jocelyn Quivrin, il en a la dégaine élégante et nonchalante.

    Dommage que Christopher Thompson ne se concentre pas uniquement sur ce groupe d'amis et l'aspect auto destructeur de son leader/chanteur. Il leur colle dans les pattes une salle gosse de riches, emmerdeuse de première dont le boulot à plein temps est de repérer les futures rock-stars, séduire le chef du groupe puis un autre membre du groupe, s'autoproclamer "égérie", ficher la pagaïe et disparaître. Ce personnage excécrable interprété par une actrice insignifiante qui n'a d'autre talent que d'être jolie, m'a définitivement "plombé" ce film. Que le chanteur en tombe amoureux après une conversation d'une banalité à pleurer sur un trottoir, passons. Mais qu'un autre succombe, c'est trop et totalement inexplicable et inexpliqué. Le tempérament suicidaire de la star du groupe suffisait à en justifier l'implosion.