THE TOWN de Ben Affleck ***
Doug et sa bande braquent des banques dissimulés sous des masques de carnaval très choupis qui les rendent évidemment méconnaisables. Lorsque Claire, directrice de banque, rencontre et tombe sous le charme de l'adorable Doug, elle ne se doute pas que c'est lui et ses acolytes qui l'ont récemment prise en otage puis relachée. Très perturbée par cette expérience traumatisante Claire va se confier mais faire également l'objet d'une surveillance rapprochée de la part du FBI qui ne tarde pas à la croire complice du gang. Quant à Doug, il cherche à raccrocher mais est, comme souvent dans le monde des truands, rattrapé par le fameux "dernier coup" qui le mettrait à l'abri du besoin mais ne va pas se passer idéalement comme prévu.
Je n'ai jamais bien compris l'acharnement contre Ben Affleck, acteur éminemment sympathique je trouve (alors que certains GB ou SW sévissent impunément...), en tout cas, mine de rien, il est en train de se créer une belle réputation en tant que réalisateur, et c'est tant mieux. Après un Gone, Baby gone déjà formidable en 2007, il confirme qu'il aime filmer Boston, la ville où il a grandi, et qu'elle se prête merveilleusement bien à sa romance sur fond d'histoire de voyous. Le quartier de Charlestown où l'action se situe détient paraît-il le record mondial des braquages de banques et attaques de fourgons blindés au km2.
Si Ben Affleck ne renouvelle pas le film de gangsters et qu'il emprunte même pour certaines séquences à de illustres aînés il n'en demeure pas moins un divertissement solide et efficace qui délivre une bonne dose d'adrénaline notamment dans les scènes d'action, mais pas uniquement. Comme dans tout bon film de gangsters on se prend vraiment de sympathie pour le héros truand qui cherche à décrocher alors que les événements ne vont cesser de contrarier cette volonté.
Le réalisateur (je lui pardonne de ne pas avoir trouvé de rôle pour son frangin MON Casey) s'appuie également sur un casting solide et bien dirigé. Il incarne d'ailleurs avec beaucoup de justesse ce Doug pris entre romantisme et violence. Les filles sont formidables, la délicieuse Rebecca Hall d'abord qui se frotte à ce monde de malfrats en toute innocence, l'étoile montante Blake Lively ensuite, championne du monde des rôles à transformation, ici vulgaire et touchante en amoureuse sacrifiée. Quant aux garçons, j'ai remarqué John Hamm, absolument parfait dans le rôle de l'agent du FBI teigneux, implacable et obstiné. Le grand Chris Cooper emporte le morceau en une belle scène de parloir. Pete Postlethwaite est effrayant en fleuriste impitoyable à l'apparence inoffensive. Quant à Jeremy Renner, il nous rejoue à l'identique et sans nuances, la seule partition qu'il connaisse, celle du chien fou imprévisible. Bof pour lui.
Pour le reste c'est un sans faute, et j'attends avec impatience le prochain Ben Affleck (avec Casey s'il te plaît Benichou...) !