Comme nous le savions déjà, Largo Winch est un joli garçon trentenaire multi milliardaire mais orphelin. Il en veut à tout jamais à son papounet de ne pas bien s'être occupé de lui quand il était minot. Du coup, pour se venger il veut faire don de sa fortune à des oeuvres caritatives. Surprise générale tu penses. Et ta soeur elle bat l'beurre ? Le jour où il signe un paplard où il met en vente tout le bouzin des immeubles avec un gros W en haut, il est accusé de crimes contre l'humanité par une juge qui entend bien prouver qu'il était au courant des mauvaises actions de son père en Birmanie. Bref, la dame qui s'appelle Kraken ou un truc comme ça va s'acharner à démontrer entre deux séances de baise (hors champs) que dans la famille Winch on est criminel de guerre de père en fils. Et comme il faut deux heures à Jérôme Salle pour innocenter son héros, il va donc emberlificoter son récit, multiplier les traîtres et les personnages secondaires russes, bosniaques, allemands, suisses, français du plus invraisemblable au plus insupportable, faire circuler le pognon à travers la planète et d'incessants sauts dans le temps "trois ans auparavant", "trois ans plus tard", comme indiqué sur l'écran au cas où on ne suivrait pas...
Largo est un moutard complexe et mal dans sa peau. C'est ainsi qu'il en est arrivé, sans doute par rebellion, à vivre au coeur de la jungle birmane, doux lieu de villégiature pastorale comme l'on sait. Sous le clément climat des moussons Largo est tombé amoureux d'une beauté locale avec qui il a partagé le gîte et le couvert dans une jolie hutte en bambou et sur pilotis. Mais des événements sanglants implicant son père l'ont contraint à quitter le pays et d'ailleurs la beauté lui a dit clairement "fous le camp, je veux plus te voir". Il faut dire qu'il s'est battu à coups de pieds avec son meilleur ami qui le regardait d'un sale oeil et le couillon est tombé sur son couteau tranchant et s'est ouvert le ventre, ce qui n'est pas malin. En se sauvant, Largo tombe sur un français qui a fait chauffeur pour des pas gentils et se retrouve bêtement pendu par les pieds mais il cicatrise vite. Lorsque Largo sauve ce nigaud de cette fâcheuse posture, ce dernier dit "ah ? mondiale assistance"... qui constitue le grand moment d'humour du film ! Oui Largo n'a pas d'humour. Largo est sérieux comme un pape. A vrai dire il est sinistre, pas marrant, bref, chiant comme la pluie, comme son histoire et ses aventures. Mais Tomer est très joli à regarder et il a une voix très agréable à écouter. Mais contempler Tomer pendant deux heures n'est pas complètement suffisant pour être indulgent... Dès la scène d'ouverture et cette poursuite en voitures totalement ridicule, on sent qu'on va être embarqué dans une drôle d'aventure pas drôle. ça ne s'arrangera jamais. On a l'impression que la moindre scène, la moindre réplique a déjà été vue et entendue des dizaines de fois. Sans surprise et sans originalité. Alors évidemment on entend beaucoup parler de la fameuse scène de vol plané réalisée sans filet. Ouais ben, bof, je n'ai même pas eu le vertige ! Par contre la nausée, oui, souvent. Mon Jules m'a affirmé qu'ils avaient explosé le budget en feux d'artifices et que du coup ils n'avaient plus les moyens de se payer un pied pour poser la caméra... moi je continue de croire que c'est un truc pour faire genre... Mais bon sang, filmer un film d'actions sur un trampoline ça fout la gerbe et rien d'autre, ça donne pas du tout mais alors pas du tout du tout l'illusion d'être au coeur de l'action !
Que dire encore sinon rien. Ah si ! Ulrich Tukur est bien, Nicolas Vaude très bien, Olivier Barthélémy insupportable et Laurent Terzieff termine sa carrière au cinéma de bien curieuse manière. Et puis, il y a Sharon en mode cougar ondulante peinte à la farine... Elle n'est crédible à aucun moment dans son rôle de juge qui doit punir les agissements de criminels de guerre. Elle nous refait à plusieurs reprises le coup du croiser/décroiser de jambes, que c'en est pathétique !
Bref, un film ennuyeux, bruyant, agité, un peu couillon... et Tomer/Largo termine cet épidode encombré d'un bien étrange colis...