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une histoire italienne

  • Une histoire italienne de Marco Tullio Giordana °

    Une histoire italienne - Alessio Boni et Luca Zingaretti
    Une histoire italienne - Monica Bellucci

    Attention : Histoire vraie ! Osvaldo Valenti et Luisa Ferida sont exécutés en pleine rue à Milan le 30 avril 1945, quelques jours avant la libération. Le film est un flash back qui nous conte comment les deux acteurs, adulés (je n’en avais JAMAIS entendu parler) en sont arrivés là. Accusés de collaboration avec les fascistes, célèbres à la ville comme à l’écran ils incarnaient les méchants, malfaisants et dépravés. Et comme souvent, le public confondant rôles et vie réelle, cela les rendait assez fascinants. En 43, ils choisissent la République de Salo et de continuer à mener leur carrière dans les studios vénitiens où Mussolini se flattait de recréer Cinecittà… Ont-ils réellement collaboré, torturé ou assisté à des tortures, participé à des rafles ou n’étaient-ils que des opportunistes qui ne pensaient qu’à eux, à leur carrière en restant aveugles aux horreurs qui se déroulaient sous leurs yeux ? Le réalisateur ne tranche pas, n’explique pas, mais ce n’est pas ce doute qui rend les deux protagonistes antipathiques (il y a de merveilleux salauds au cinéma !) mais bien qu’à aucun moment, même si on ne peut s’identifier à eux, ils ne nous deviennent sympathiques. On s’en fout et le film empile les déceptions.

    Etrange qu’avec un sujet aussi cinématographique et une histoire aussi puissante et romanesque, Maco Tullio Giordana fasse un film aussi plat, gris, morne et ennuyeux. Il semblerait que le film ébouriffant qui emportait tout sur son passage, le merveilleux et inoubliable « Nos meilleures années » qui m’avait tant bouleversée (malgré ses 6 heures… oui 6 heures au cinéma, ça existe !) pour figurer comme le meilleur de ce que j’avais vu cette année là (2003 dans ma liste, là, à gauche !), ne soit qu’un hasard miraculeux. Ici tout est lourd, emphatique, démonstratif et boursouflé. Le film commençant par la fin… le réalisateur nous fait même l’insulte quelques minutes avant la fin de nous faire un petit résumé de ce qui s’est passé au début. Oui, Monsieur Giordana, le spectateur est capable de supporter un film et de rassembler les morceaux même quand il dure interminablement deux heures et vingt huit minutes !!! Quant à l’interprétation, je dirai simplement que Luca Zingaretti gesticule beaucoup, que Monica Belluci grasse et éteinte traverse le film mollement et qu’à aucun moment on ne sent la moindre complicité entre les deux acteurs censés exprimer une passion indestructible.

    Reste Alessio Boni (le Christopher Walken italien), toujours intense, ardent… qu’il sorte vite des pattes de M.T. Giordana !

    P.S. : vous noterez au passage (voir photos) le regard particulièrement expressif et homogène des trois acteurs !!! La consigne étant sans aucun doute : "Le regard ? Vide, chéri, vide le regard" !