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CHANGEMENT D'ADRESSE

d’Emmanuel Mouret ***

cinema

Mille et une raisons de courir voir ce film dont on sort le cœur ravi et les pieds légers en flottant au-dessus du pavé. Laissez-moi vous en livrer quelques-unes.

Les deux acteurs principaux : Emmanuel Mouret (aussi réalisateur) et Frédérique Bel (blonde) sont deux anges. Emmanuel Mouret est un délicieux cocktail de Jacques Brel pour le physique, de Monsieur Hulot pour la démarche et de Jean-Pierre Léaud pour le mélange d’assurance et de maladresse. Frédérique Bel est un ovni. Je sais le risque qu’il y a d’associer un acteur à un rôle mais si cette fille est aussi gentille et adorable qu’ici, on a envie de la connaître et qu’elle soit votre amie pour la vie. La façon irrésistible qu’elle a de révéler son métier dans le film (je vous laisse découvrir) vaut à elle seule le voyage. La façon irrésistible qu’elle a de toute façon de tout faire et de tout dire est un ravissement permanent et sans cesse renouvelé.

Le film quant à lui pourrait être un prolongement au tout récent Paris, je t’aime, un sketch exquis qui n’aurait pas pu faire court mais qui le serait quand même trop. Cette carte du tendre ne ressemble à aucune autre, les cœurs se cherchent, s’évitent, s’embrasent, se trompent, se bousculent. Rien n’est jamais pesant, vulgaire à l’encontre des assommantes et balourdes comédies de trentenaires « adulescents » et même si le film est léger comme une bulle, il est aussi profond et touchant dans cette recherche obstinée de l’indispensable amour.

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, ce Changement d’adresse a eu droit à une standing ovation. C’est mérité et je m’y associe en applaudissant à mon tour des quatre mains : je précise pour les nouveaux arrivants que la cinéphile enthousiaste applaudit toujours des quatre mains !

Ajoutons à cela des seconds rôles qui jouent une partition idéale Fanny Valette (ah, ses yeux !!!), Dany Brillant et Ariane Ascaride (un peu folle et à côté de la plaque : ça change). Et à la baguette : Mozart …

Cela dit, et une fois n’est pas coutume, celui qui parle encore le mieux de ce beau film est Emmanuel Mouret qui dit : « Anne et David sont des personnages hérités du burlesque. Même dans le plus grand désarroi, ils gardent beaucoup d’espoir et n’accusent jamais la vie ou les autres. Là est la grande élégance des personnages du burlesque : ils n’ont pas de rancœur ! ». Cette absence d’aigreur et de cynisme ajoute encore au charme indescriptible et indéniable de ce Changement d’adresse que je vous engage, toute affaire cessante à découvrir.

Commentaires

  • Tu ne lui a pas trouver comme un petit gout acidulé de Truffaut ???

  • Pour changer des "Bronzés 3" et de "Camping", sortis à peu près à la même époque, "Changement d'adresse" change : enfin une comédie légère, bien écrite, sans gags lourdauds...
    David, un jeune musicien, débarque à Paris : il cherche un appartement en colocation et il tombe sur Anne, une jeune et jolie célibataire, épatante de naturel, interprétée par Frédérique Bel, qui pour le coup, sort de son personnage de "La minute blonde", diffusée sur Canal +.
    Il décide de donner des cours de cor et fait la rencontre, par cette entremise, de Julia, jeune femme réservée et secrète, aux antipodes d'Anne, dont il tombe immédiatement sous le charme. Pour le coup, ça aurait l'air simple et on pourrait se retrouver dans une énième comédie sentimentale, mièvre de surcroît. Mais non... David et Anne s'étaient tout de suite accommodés d'une belle amitié entre homme et femme mais l'ambiguïté de leur relation reprend le pas sur ces belles résolutions. Anne est troublée par David même si elle le masque très bien par un bavardage incessant et une certaine excentricité. De plus, elle semble intéressée par un bellâtre du nom de Julien. Mais ce dernier s'intéresse également à Julia...
    Les rapports amoureux et le désir qui en découle ou qui en est la source sont ici décryptés avec une grande intelligence : on est toujours attiré par l'inaccessible alors qu'on peut bien souvent trouver le bonheur à côté, tout à côté de soi...

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